ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE DES VALEURS DÉMOCRATIQUES A TOMORA (advdt)
PRÉAMBULE Le monde moderne, la mondialisation et les autoroutes de l’information ont édicté de nouvelles règles de vie etune interpénétration de toutes les sociétés, ce qui a abouti au bouleversement des mœurs d'est en Ouest, du Sud au Nord. C’est ainsi qu’on assiste à l’installation de la démocratie en Afrique en général et en particulier au Mali, en mettant l’Homme au cœur du système pour lui tirer le meilleur au service des citoyens. Pour coller aux réalités universelles actuelles, des Ressortissants de la commune rurale de Tomora en France s’organisent en association dénommée : «Association pour la défense des valeurs démocratiques à Tomora», (advdt). dans le but d’unir leurs efforts pour lutter contre toutes les formes de discriminations, d’exclusions,d’injustice sociales qui peuvent se manifester ici et là dans la commune, voir au-delà.
Article I - dénomination
Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association réglée par la loi du 1er juillet 1901 et son décret d’application du 16 août 1901, ayant pour titre : «Association pour la Défense des Valeurs démocratiques à Tomora», (advdt). Cercle de Bafoulabé, Région de Kayes et République du Mali.
Article II – Objet, Cette Association a pour but de :
- Lutter efficacement et collectivement contre toutes les formes de discriminations tant dans les commune rurale de Tomara qu'a l'extérieur.
- Lutter contre des injustices et contre la violation des textes démocratiques en vigueurs au Mali. - -Consolider les fondements de la démocratie malienne en favorisant la scolarisation et de l'éducation des enfants (garçons et filles) mai aussi l'alphabétisation des adultes dans la commune de Tomora.
- Contribuer à l'épanouissement individuel et collectif des populations de Tomora sans tenir compte de leur rang social.
- Favoriser la cohésion sociale entre les différentes couches de la population et de la paix dans la commune.
- Entreprendre des actions en faveur du développement multiformes de la commune.
- Créer un réseau de solidarité et de partenariat avec d’autres associations et structures qui militent en faveur de la démocratie, du respect et de l'égalité des chance entre les fils et les filles de la commune.
Article III - Siège social :
Le siège social est fixé au 58 boulevard, Belle-vue, bat b.
91260 Juvisy / Orge. Chez Mr et Mme Sissoko Makan.
N° de Réf. w95003158
Il peut être transféré sur décision de l'assemblée générale, (AG).
Article IV - Composition
L'association se compose de :
-
membres actifs
-
membres d'honneurs
-
membres bienfaiteurs
Article V - Admission
Pour faire partie de l’association, il faut être agrée par le bureau qui statut lors de chacune de ses réunions, sur les demandes d’admission présentées.
L’adhésion est librement ouverte à tous les ressortissants de la commune vivant en France et toute autre personne de bonne volonté soucieuse de faire avancer les objectifs de l’association notamment le respect de l’individu, le progrès social et le développement harmonieux de la commune.
Article VI – Membres :
- Sont membres actifs, les personnes qui ont pris l'engagement de verser un droit d'adhésion et une cotisation annuelle fixée à 30 euros par l'assemblée générale, (AG). Sont membres bienfaiteurs les personnes physiques qui assistent l’association dans la réalisation des ses objectifs ils sont Toute exemptés de paiement de cotisation.
cotisation pourra être rachetée moyennant le paiement d’une somme minimum égale à dix fois son montant annuel, sans que la somme globale puisse dépasser 15 euros (le rachat des cotisations est limité à 15 euros par l’article 6-1° de la loi du 1er juillet 1901 modifié par la loi n°48-1001 du 23 juin 1948).
Article VII – Radiation
La qualité de membre se perd par :
- la dèmission,
- la radiation
- Le décès.
La radiation est prononcée par le CA pour non paiement de cotisation ou pour motif grave. L’intéressé ayant été invité au préalable par lettre recommandée avec accusé de réception à se présenter devant le CA pour fournir des explications.
NB: Toute personne jugée incompétente dans ses fonctions par le bureau exécutif sera remplacée immédiatement.
Article VIII – Ressources
Les ressources de l’association comprennent :
- Le montant des droits d’entrée et des cotisations,
Les subventions de l’État, des départements et des communes. Les dons et legs. Les cotisations de l’association servent au financement de ses activités et de son fonctionnement.
Article IX - Conseil d’administration
L’association est dirigée par un Conseil de 24 membres élus pour 5 ans par l'Assemblée générale. Les membres sont rééligibles.Le conseil est renouvelable du tiers au bout de trois années d'exercice de chaque mandat sur tirage au sort.
Le conseil d'administration a élu en son sein un bureau
exécutif composé de :
1 - Président,
1 - Secrétaire général
1 -Trésorier général
1 - Un vice-président
1 - Secrétaire Adjoint
1 - Trésorier Adjoint.
En cas de vacances, le conseil pourvoit provisoirement au poste vacant. Il est procédé au remplacement définitif par la prochaine Assemblée Générale. Le pouvoir des membres ainsi élus prennent fin à l'expiration du mandat des membres remplacés.
Article X – Réunion du conseil d'administration.
Le conseil d'administration se réunit une fois tout les quatre
mois sur convocation de son président. Les débats sont ouverts pendant les séances. Les décisions du
CA et du bureau sont prises à la majorité des voix des membres présents. En cas partage, la voix du Président est prépondérante.
Article XI-
Assemblée générale Ordinaire
C 'est l 'instance suprême de l'Association et doit se tenir une
fois par Semetre. Cette assemblée comprend tous les membres à jour de leurs cotisations. Quainze jours au moins avant la date fixée, les membres son convoqués par les soins du Secrétaire. L'ordre du jour est indiqué sur les convocations.
Le Président assisté des membres du bureau, préside l'assemblée,
présente le rapport moral.
Le Secrétaire présente le rapport d'activité.
Le trésorier présente le rapport financier et soumet le bilan financier à l'approbation de l'assemblée générale.
l’Assemblée générale extraordinaire
Si besoin ou sur la demande d'une majorité de 2/3 des membres à jour de leurs cotisations, le Président peut convoquer une Assemblée générale extraordinaire, elle ne statue que sur les seuls points inscrits à son ordre du jour. Le vote et le scrutin sont identiques à ceux de l’assemblée générale ordinaire.
Cette assemblée est présidée par le Président de l’association.
Article XII- règlement intérieur :
Un règlement intérieur rédigé par l'assemblée générale précise les ca non prévus par le présent statut
.
Article XIII – Trésorerie
les fonds de l’association sont versés sur un compte bancaire. Les contrôleurs aux comptes contrôlent la trésorerie et rendent compte à l'assemblée générale lors de ses réunions. En cas de découvert, de malversation dans la gestion, de la trésorerie, les responsables seront invités à s’expliquer devant le CA et si nécessaire seront poursuivis et traduis devant la justice.
Article XIV - Dissolution
En cas de dissolution prononcée par au moins le trois quarts (¾) des adhérents de l’association présents à l’Assemblée générale extraordinaire, les biens de l’association seront dévolus conformément à la législation en vigueur
.
Le président : Diambéré Sissoko
Liste des membres du bureau :
Nom et prénom |
Date de naissance |
adresse | fonction | nationalité | profession | signature |
Diambéré Sissoko | 01/01/1954 à Koumakary | 1 rue, Niepce 93110 Rosny sous bois | Président | malienne | Maçon VRD | |
Boubacar Cissé | Né le 13/02/1961 à Oussoubidiagna | 10 rue, Henry Troyat 45100 Orléans | Secrétaire général | Française | Chef d'équipe | |
Macalou Moussa | Né le 31/12/1960 à Diguiné | 45 rue, de la Haise 78370 Plaisir | Trésorier général | Malienne | Ouvrier | |
Touré Amadou | Né le 31/12/1960 à Oussoubidiagna | 6 Cités des trois bornes 75011 Paris | Vice-président | Malienne | Agent d'entretien | |
Coulibaly Toumani | né le 28/11/1965 à Bamako | 56 rue, Anizan Cavillon 93350 le Bourget | Secrétaire Adjoint | Malienne | Ouvrier | |
Sissoko Modibo | Né le 13/07/1967 à Néguéla | 39 rue, championnet 75018 Paris | Trésorier Adjoint | Malienne | Ouvrier |
Liste des membres du Conseil d'administration
1 - Mr Sissoko Diambéré
2 - Mr Cissé Boubacar
3 - Mr Macalou Moussa
4 - Mr Touré Amadou
5 - Mr Coulibaly Toumany
6 - Mr Sissoko Modibo
7 - Mr Kanouté Faly
8 - Mr Dembélé Madicoulé
9 - Mr Dembélé Abdoulaye
10 - Mr Dembélé Mohamed
11 - Mr Coulibaly Fodien
12 - Mr Coulibaly Makamba
13 - Mr Coulibaly Karim
14 - Mr Dembélé Dialla
15 - Mr Dembélé Mody
16 - Mr Cissé Moussa
17 - Mr Touré Demba
18 - Mr Dansoko Diagou
19 - Mr Sacko Demba, (N'FA)
20 - Mr Keita Moussa
21 - Mr Sissoko Moussa
22 - Mr Kanouté Abdoulaye
23 - Mr Coulibaly Diawoye
24 - Mr Sissoko Sambou
Le Khasso, un laboratoire du brassage ethnique!!
Préface : De Diacka au Barinta et de Barinta au Khasso, l'histoire d'un clan rescapé : le clan Farin-Séga-Duwa. Farin-Séga-Duwa était un fils de Farin-Waly 1er, (waly-maarufa). Donc, un petit-fils de Sorah-Moussa et fondateur de l'ex-principauté de Barinta vers 1300. L'histoire du clan Farin- Séga-Duwa est inséparable de l'histoire du Khasso et celle du Khasso qui se situe dans le bassin du haut Sénégal, est inséparable de l'histoire des bassins du fleuve blanc et du fleuve Noir car, d'une part, le Territoire de l'ex-principauté de Barinta se situe au carrefour du fleuve blanc, du fleuve Noir et du haut Sénégal, et d'autre part, l'ensemble des clans de la lignée de Sorah-Moussa sont originaires des bassins de ces trois fleuves et, pendant plus de cinq siècles, ils étaient parmi les principaux acteurs de l'histoire de cette Région... Barinta avait été détruit vers 1710 dans une guerre «fratricide». Une partie de sa population s'était réfugiée au Khasso au prés de Séga-Duwa Diallo, le premier Souverain du Khasso «émancipé». Et, grâce au soutien militaire de Séga-Duwa Diallo, ce groupe de Barinta était allé s'installer sur un TerritoireSoninké de : «Tomora» vers 1725. Alors, de 1725 à 1960, Tomora était la principauté du clan rescapé de Farin-Séétigui de Barinta. Et de 1960 à nos jours, Commune Rurale de Tomora. Farin-Séétigui, était de la lignée de Farin-Séga-Duwa et Farin-Séga-Duwa lui-même, de la lignée du «célèbre» Sorah-Moussa qui était un riche commerçant de l'or au Sosso avant de devenir, avec son grand frère Fakoly, des alliés de Magan-Sun-Jatta contre Fodé Jarrisso, alias (sumaworo kanté). Par la suite, il avait été nommé gouverneur de province (harin), sur une grande partie des bassins du fleuve blanc (bagué), du fleuve Noir (bafing) et du haut Sénégal. Le Siège de son gouvernorat était au Diacka entre 1240 et 1280.
Le Toponyme de : Khasso, est d'origine Soninké...
Pays ou entité |
Habitant au singulier |
Habitants au Pluriel |
Langue-maternelle |
Khaasso/Ghaasso |
Khassongo |
Khassongolu |
Khassonkée |
Khasso |
Khassonké |
Khassonko |
Soninkée |
Kason |
Kasonka |
Kasonkaw |
Bamnan |
Kason |
Kasonga |
Kasongaw |
Mandée |
Kasan |
Kasanke |
Kasankobe |
Peulhe |
C'est le terme Soninké qui a été retenu aussi bien par l'Administration coloniale Française que par l'administration nationale Malienne pour nommer le Pays Khasso et L'ethnie ou sous-ethnie Khassonkée, c'est à-dire, Khasso pour le Pays, et Khassonké pour l'ethnie ou sous-ethnie Khassonkée.Selon une version, le nom de Khasso viens du nom d'un vêtement fabriqué au Pays de Haoussa, Niger et Nigeria. Ce vêtement s'appelle : Kaassa, c'était donc des Peulhs nomades qui faisaient du commerce ambulant entre le Pays de Haoussa et le Futa que les Soninkés appelaient (khassanké) C'est à-dire les commerçants du khâssa (kaassa). Avec ce vêtement, on fait des couettes très efficaces contre le froid et contre les moustiques. L'appellation : (Khassanké), avait fini par donner le nom Khassonké et puis, l'entité, ou Territoire du Khasso. Selon une autre version c'est le nom d'une herbe appelée (Khaso), qui pousse encore dans tous les Pays du Khasso, les animaux ne la mangent jamais, puisqu'elle n'a ni goût ni vitamine. Selon donc cette version, c'est cette herbe là qu'aurait donné son nom à la localité de Khasso. L'étymologie du mot Khasso viens donc soit du nom de ce vêtement Kaassa ou Khâssa, soit du nom de cette herbe, (Khaso). Quoi qu'il en soit, le nom ou le mot Khasso est d'origine Soninké. Par contre, ce sont des quatre clans Peulhs qui avaient fondé «l'entité politique» du Khasso au début du 17éme Siècle : Les Diallo; Diakités; Cidibés etSangarés, originaires du Maacina, d'abord mais venus de Fula-dugu, du Bundu, et du Futa pour la plus part avant de rejoindre le Pays de Khasso.
Nos sources d'informations :
Nos principales sources d'informations écrites viennent du Sékhiné-Mody
Sissoko, dans ses titres : «les royaumes de Khasso, face à l'empire Toucouleur dans le haut Sénégal, 1855» et de, «le khasso, de l'origine à 1850». Ainsi que Marian-Mady Sissoko, dans ses titres : «de wagadu fo sudan» et de, «Sundiata». De Djibril Tam-Sire : «L'histoire générale de l'Afrique» (l'Unesco)... Quand à nos sources orales, elles sont à la fois riches et variées. Cependant, nous contestons une de version du Sékhiné-Mody. Lorsqu'il écrivait : «un groupe de Mandés, sous la houlette de Mr Sangha-Moussa était arrivé au Khasso au début du 18éme siècle». Là, notre historien, n'avait pas fait preuve d'une enquête approfondie. «Mr Sangha-Moussa», n'était qu'un adolescent ou presque à cet époque. Et, il avait un grand père : Fundu-Kuru-wulen, deux oncles paternels : Bira-Senuman et Fundu-kuru-Séga. Et, au moins, un frère aîné : Mady-wulen, ((bribary-komo) khôma). Un historien est sensé avoir des bonnes notions de la géographie, de l'archéologie, de l'ethnologie, de la généalogie...Et, il ne suffit pas d'avoir ces instruments, ces outils, mais faudrait-il avoir de la volonté de les utiliser à chaque fois, «afin d'éviter de tomber dans des
pièges des informateurs souvent tendancieux». En vérité, lorsque ce groupe de rescapés de Barinta était arrivés au Khasso, «Mr Sangha-Moussa» se situait dans le cinquième ou sixième échelon de la hiérarchie des membres rescapés du clan Séétigui (N'zan-Tigi). Et, en réalité, le vieux Fundu-kuru-wulen, était le chef des membres rescapés du clan Séétigui et du groupe de Barinta depuis l'exode de Barinta, vers 1710 jusqu'à sa mort au village de Yahinané vers 1726.
Une bref-biographie de Marenfa-Diaadié :
la fratrie de Marenfa-Diaadié, Marenfa-Samba, et Marenfa-Yoro.
Selon certaines sources, est une déformation d'un adjectif Arabe, (Mu-aarif ), qui veux dire le détenteur du savoir, celui ou celle qui enseigne aux autres. Donc, selon plusieurs sources concordantes, Marenfa-Diaadié était l'aîné d'une grande famille de Diallo au village de Dia ou Maacina. Il était Riche du bétails. Des centaines des Têtes de bovins et d'ovins. Il était un grand guerrier animiste, ((Tun-tigo) tiéédo). Il n'avait pas d'enfants. Dans le village de Dia et aux alentours, on a initié plus d'une centaine de gamins et selon la tradition du Pays, la quatrième semaine après l'initiation, les gamins allaient des familles en familles pour demander des poulets. Ils étaient venus demander des poulets à Diaadié en tant qu'aîné de sa famille. Diaadié leur a répondu - «mais voyons ! Vous, comment me demandez que des poulets? Allez voir mes troupeaux dans la brousse et prenez le taureau de votre choix, sauf, celui qui porte un collier autour du cou». Et, Comme par hasard, les gamins étaient allés tuer le Taureau qui portait «le collier magique» autour du cou. Des mauvaises langues étaient allés dire à Diaadié que les gamins du village avaient tué son taureau portant le collier.
Diaadié leur a répondu - à bon! (baasi-alà). Le mot (baasi-alà), en langue
Peulhs, (baasi-té), en langue Mandée-Bamnan et (basin-tadi), en Soninké,
est un mot qui porte beaucoup des nuances : ça peut signifier qu'il n'y a pas de mal, que ce n'est pas grave! Mais ça peux signifier aussi que la personne soit était choquée et indignée, soit était honorée. Par conséquent, qu'elle va réagir, positivement ou négativement. Diaadié qui n'avait manifesté aucune indignation allait attendre la nuit tombant pour aller mettre le feu à l'habitat des gamins, fait seulement des huttes en herbes sèches. Aucun survivant ! Les habitants du village, étaient bien conscient qu'il allait se passer quelque chose de grave quand Diaadié disait (baasi-alà) en apprenant la nouvelle que des gamins avaient tué son Taureau «magique».
Diaadié, équipé de toutes ses armes et de tous ses objets gri-gris, attendait le pied ferme le lendemain matin si quelqu'un de sa famille ou du village oserait lui demander pourquoi les gamins sont-ils morts brûlés? Personne ne s'était plaint a lui. Comme d'habitude, les membres de sa famille et les habitants du village étaient venus le saluer de la salutation de la matinée. Diaadié était pris des remords et de la honte! Il a quitté le maacina en direction de l'Ouest. C'était vers la fin du 16éme Siècle. Il aurait 50 ans à l'époque. Il était arrivé au Pays de Kaniaga. S'engagea comme berger des troupeaux pour le Prince Régnant du Pays, le Pays du clan Traoré de Kaniaga ((kania-remu) kania-denw) en Soninké et en Mandé-Bamnan. Diaadié qui venait d'abandonner son Pays, sa famille et ses troupeaux, le voilà qui n'a plus que de son bâton de berger ! Et en plus, à cet époque dés qu'on quitte son Pays d'origine, (tungha-ranké), mot d'origine, Soninké, on perd souvent de son statut social.
Diaadié a perdu son statut social d'homme libre de Maacina ((hooro), horon).
Le terme du contrat qui l'a liait au Prince du Kaniaga était que, d'une année
on lui donnerait un veau mâle et l'année suivante un veau femelle, ((tuura)
yééré). La première année du berger, le Prince du Kaniaga lui avait donné
un veau femelle née prématurée, maigrichonne ! Sa mère elle même était malade. Diaadié l'avait fait nourrir du lait des autres vaches. Ce veau était devenu une grande génisse puis une belle vache ! Et quand elle mis bas, ellle avait beaucoup de lait, Du coup, la femme «bien aimée» du Prince-Régnant voulait cette vache, - «on ne peut pas laisser cette vache au main d'un étranger», disait-elle a son mari. Le Prince du Kaniaga voulait s'en tenir au principe de : «donner, c'est donner et reprendre c'est voler» mais sa femme «bien aimée» revenait à la charge sans cesse. Le Prince a fini par cédé à la tentation. Il a convoqué Diaadié dans sa vestibule, (bulungho) et lui disait : - je propose d'échanger votre vache contre deux autres vaches. Diaadié a opposé un non catégorique ! Le prince qui s'était senti offensé par la réponse de Diaadié, a répliqué en disant, - « alors je reprend ta vache purement et simplement».
Daadié, comme a son habitude, ne montrait aucune indignation. Il a répondu,-(baasi-alà) qui, a la première lecture peut se traduire par, il n'y a pas de mal. Dans la tradition du Pays, un berger d'une famille était considéré comme un membre de cette famille. Il pouvait s'entretenir avec tout membre de cette famille. Daadié pouvait entrer dans la vestibule comme dans la chambre particulière du Prince sans que personne ne se soit inquiéter. Dans une nuit, Diaadié, armé d'un couteau est entré dans la chambre du Prince et l'a poignardé à mort. Comme il avait également l'habitude de dresser d'entraîner le cheval personnel du Prince, y compris pendant les nuits, il était allé détacher ce cheval et filer sans alerter personne !
Quand on se rendait compte de «l'assassinat» du Prince Régnant du Kaniaga,
les membres du clan Traoré de Kaniaga, connus pour être «des redoutables
guerriers et cavaliers» avaient donner l'alerte et lancé des poursuites aux quatre coin du monde, en vain. Marenfa-Diaadié était arrivé au Pays de Gakou encore à l'Ouest, chez le Prince -Régnant, Farin-Mamary guetta. Il ne donnait aucun signe d'être un fuyard poursuivit. Marenfa-Diaadié conscient d'avoir tout perdu dans la vie, y compris son Statut Social mais également d'être poursuivit et recherché par des Vaillants guerriers de Kaniaga, (kania-denw) venait de s'engager comme berger dans les troupeaux de Farin-Mamary Guetta au pays de Gakou mais avec un terme du contrat différent de celui de Kaniaga. Sachant qu'il aurait 52 ans ou plus et qu'il n'avait pas d'enfant.Que son statut social ne lui permettrait plus de demander la main d'une femme libre, ((hooro), horon), et bien il a demandé la main d'une fille captive
de Farin-Mamary Guetta. En échange, il s'engageait comme «berger a vie»
auprès de lui. (Sira-Khunlé) était le nom de cette fille. (khunlé) est un adjectif
Soninké qui signifie, Sira, la Teint claire.
Quelques exemples : (Sira-Khunlé), en Soninké veut dire (Sira-Khoy) en
Khassonké et (Mady-Khunlé) en Soninké veut dire Mady-wulen en Khassonké, c'est à-dire Mady, le Teint clair.
Marenfa-Diaadié a donc eu deux filles avec (Sira-Khunlé), mais jusqu'à présent, nous ignorons le nom de ces filles. Et, ses deux frères, Marenfa-Samba et Marenfa-Yoro avaient suivit ses traces jusqu'au Gakou. Alors, quand la fille aînée de Diaadié a eu douze ans, il a dit à son frère Samba :- Tu vois, ni les Soninkés, ni les Mandés ne nous donneraient la main de leurs «filles libres» et raison pour laquelle tu dois marier ma fille aînée. Samba lui a répondu - mais comment, grand-frère, me marier avec ta fille qui est ma Nièce ? - Diaadié, comme toujours, a répondu -(baasi-alà). Il a laissé le temps passer et, un jour, il a dit a Samba, «à chaque fois que tu vas en transhumance avec les animaux, tu iras avec ma fille aînée». Samba a accepté cette « proposition piège». Et bien, au bout de quelques saisons passées en brousse avec sa Nièce, la fille était tombée enceinte de Samba. Et Diaadié lui a imposé le mariage. A l'issue de ce mariage était né trois garçons : Dia-Makan-Dian; N'Golo-Makan-Dian et, Silatigui-Makan-dian. C'étaient donc les premières Naissances de garçons en dehors de Maacina pour les sous-clans Marenfa-Diaadié et Marenfa-Samba. Vers le début du 17éme Siècle.
Nous estimons que dans la biographie de Marenfa-Diaadié, il y a des leçons de vie à tirer. c'est pourquoi nous nous étions attardé a quelques lignes de sa biographie, sinon nous nous efforçons de faire de l'histoire-géographie et non de la biographie des personnes. En bref, Dia-Makan-dian et ses frères avaient enfanté Amadou-Hawa et ses frères. Amadou-Hawa et ses frères avaient organisé la bataille de Tumbin-fara. Cette bataille qui avait permis a l'entité de Khasso «de s'émanciper, de s'affranchir de l'esclavage des Mandés», (manigolu). Puis, à Séga-Duwa Diallo, fils de Amadou-Hawa, de devenir le premier Roi de Khasso «émancipé». Amadou-Hawa lui-même était tombé au cours de la bataille de Tumbin-fara, ((tumbi-fara khébengho) tiében). Séga-Duwa avait été investi Roi de Khasso vers 1700, a environ vingt ans après la bataille de Tumbin-fara.
Les Peulhs de Khasso, après s'être affranchis par les armes» à Tumbin-fara, étaient devenus à leurs tour, parmi les plus grands esclavagistes du bassin du haut Sénégal. Ce pendant, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres : des ethnies, des tribus, des clans ou des familles ayant subi «des durs esclavages, une fois le rapport de force en leur faveur, au lieu de dire : Plus jamais ça! Et bien étaient devenus à leur tour, des «esclavagistes purs et durs». L'esclavage est a la fois injuste, immoral et inhumain! «Une société esclavagiste, est une société où on n'a aucune notion , ni des droits humains, ni de la dignité humaine!
Qui sont les Peulhs de Khasso? (khasso-funlolu) D'après nos sources, les peulhs de Khasso sont les sous-clans Diallo de
Marenfa-Diaadié; Marenfa-Samba; et Marenfa-Yoro; Ce sont les sous-clans Diakités de Mansa-Oussoubi et de Mansa-Sara; Ce sont les sous-clans Cidibés de Cidibéla et de Fansané; Ce sont les sous-clans Sangaré de Sangaréla et le sous-clans Diallo descendant d'Ahmed Limbisi. En définitif, si vous êtes Diallo, Diakité, Cidibé et Sangaré, mais vos grands-parents n'avaient pas participé à la bataille de Tumbin-fara ou vos grands-parents n'étaient même pas présents sur le Territoire du Khasso lors de cette bataille, 1681, et bien vous n'êtes pas un Peulh de Khasso, (Khasso- funlo). Les peulhs de Khasso sont des clans peulhs qui, soit avaient fondé l'entité de Khasso, soit avaient lutter pour donner à Khasso son indépendance vis a vis des descendants de Sorah-Moussa. Car les Peulhs de Khasso, (khasso- funlolu), ne représentent en fait aujourd'hui que de 10 à 15 % de la population totale du Khasso.
Les descendants de Sorah-Moussa, (musa-bonsonw)
Sorah-Moussa avait été Nommé (harin), farin, en orthographie française,
vers 1240 par Magan-Sun-Jatta, l'empereur et fondateur de l'empire du Mali sur une grande partie du Territoire des bassins du fleuve blanc, (bagué) du fleuve noir, (bafing) et du bassin du haut Sénégal. Selon Sékhiné-Mody Sissoko, (Harin) était un gouverneur de province sous l'empire du Mali. «Le Territoire du Khasso se situe au centre du Territoire gouverné par Sorah-Moussa depuis Diacka entre 1240 et 128O».Après sa mort vers 1270, ses douze fils, Tantôt des même mères et Tantôt des mères différentes, n'avaient pas pu s'entendre sur la manière de gouverner leTerritoire que leur père avait gouverné en vertu du pouvoir conféré par l'empereur Mali, (manden-mansa). «Les douze garçons étaient seulement ceux qui avaient atteint l'âge adulte». Au file des générations, ces douze fils étaient devenus douze clans qui avaient fondé chacun une principautés : Les principautés de Kundian (1); de Diabé ou Bambugu (2); de Tambaoura (3; de Niagala (4); de Farin-Bula (5); de Niambia (6); de Makha-Dugu (7); de Barinta (8); de Budiarinko (9); de Kobokhoto (10); de Kéniéndinfé (11); et de Bétéya (12).
(En vérité, ces Principautés, ne représentaient qu'environ le quart du Territoire que leur Père avait gouverné jadis). En absence de toute culture Démocratique dans l'exercice du pouvoir politique, «la mégalomanie, l'égocentrisme, et l'égoïsme
individuels et collectifs empêchaient toutes formes d'unités ou de paix durable». Puisque tout se réglait par des rivalités entre personnes, entre familles et entre clans pourtant de la même lignée, ((fadin'ya) faden'ya). Ce qui faisaient que les guerres les plus cruelles étaient souvent «fratricides». «Dans toute l'histoire, des Hommes s'étaient souvent vus au stade d'une «grandeur historique», lorsqu'en réalité, ils étaient au stade d'une régression fantastique! Les douze fils de Sorah-Moussa et de leurs descendants n'avaient jamais eu la même grandeur politique et militaire que Sorah-Moussa en son temps. A cause d'une vision et d'une conception erronée de leurs relations. «Conçues sur la seule rivalité haineuse», (faden'ya), qui était devenue, au file du temps, a une «véritable logique d'autodestruction».
Toutefois, tous les Territoires gouvernés par Sorah-Moussa étaient considérés comme «les domaines ou les patrimoines d'héritages de ses descendants» qu restaient sous leur domination et sous leurs influences pendant au moins cinq siècles.Donc, tous les (Fulani), petits Peulhs! l'expression consacrée à cet époque, devaient payer des taxes aux descendants de Sorah-Moussa. En outre le paiement des Taxes aux descendants de Sorah-Moussa, tous les princes avaient les mains libres de s'organiser en bandes armées pour aller se livrer à «des attaques, des exactions, des rackettes», contre les (fulani). Durant des Siècles, les (Fulani) avaient subis toutes les formes de dominations, des Racismes, des Discriminations, d'oppressions et d'esclavages. Aussi bien de la part des Mandés que de la part de Soninkés dans la région.
«Conflit entre la Sédentarité et le Nomadisme». Les femmes, Peulhs, d'une «rare beauté», étaient très convoitées mais les (fulani) étaient méprisés. Essentiellement à cause de leur mode de vie de Nomadisme. On les appelait : (Sigu-yoro-n'taw), les sans domicile fixe. (bugu-siri-bugu-diensen), qui construit et qui défait sa maison au file des semaines ou des mois. Les Mandés comme les Soninkés prenaient donc des femmes Peulhs en mariage, «de gré ou de force», par contre, ils refusaient de donner la main de leurs filles a des Nomades. Et pourtant, au file du temps, ces mariages de «gré ou de force», avaient fini par tisser «un lien du sang» entre beaucoup des clans
Mandés, des clans Soninkés et des clans Peulhs de Khasso. Ces fut le début d'un changement d'attitudes et des regards des uns envers les autres. Mariage inter-ethnique, «un grand facteur d'intégration sociale», n'a jamais posé problème dans ce pays. Ce qui a posé et pose encore problème, c'est la mode de vie et de culture : Sédentaires / Nomades; citadins / villageois; riches / pauvres; instruits / illettrés...
Une vie de nomade est une vie de misère! On se déplace au gré des saisons et souvent a de grandes distances. Cela ne permet pas de se nourrir avec des aliments riches en protéines et variés. C'est pourquoi la taille d'un peulh nomade était d'une taille petite, et d'un corps maigrichon! Au côté d'un Mandé et d'un Soninké Sédentaire.D'où le péjoratif : (fulani), pour les Mandés et (Hulané) pour les Soninkés. Cet expression s'était développée jusqu'au Nigeria. Remarque : jusqu'à présent, les Soninkés n'ont pas changé leur appellation, (hulané) pour dire Peulh.
Mais le plus grave problème de «discrimination au mariage» c'est surtout le système
des Castes. Le mariage, entre homme et femme, est une institution reconnue et
respectée par tous les Peuples, par toutes les civilisations, par toutes les religions. Alors que le système des castes lui, instaure le mariage endogamique! Donc, une discrimination, «un apartheid», au sein de la populations d'un Pays...
Une société des castes, est une société difficile à lire et à comprendre. Parce que,
quand il s'agit «des relations extra-conjugales, de l'infidélité, de la fornication», et bien, toutes les femmes sont les même! Tous les hommes sont les même! Mais dés que vous évoquiez un mariage, tout de suite, la discrimination revienne! Il est très courant d'avoir un ou plusieurs enfants entre un homme et une femme, dans leurs relations extra-conjugales, que tout le monde est au courant, mais si vous proposiez un mariage, et bien l'homme ou la femme déclare publiquement : «n'nonon- n'té, ,n'nono-té», Traduction, il ou elle n'est pas mon genre! Nous appelons un chat, un chat : Le système des castes est un système raciste et discriminatoire ! Mais paradoxalement, si aucun texte de loi en vigueur au Mali n'a jamais prescrit la discrimination au mariage, il faut le reconnaître, pratiquement jamais des sanctions pénales pour les faits «de discrimination au mariage». Puisque c'est une pratique à tout le niveau de la hiérarchie sociale. Puisqu'il n' y a presque jamais des plaintes devant des Tribunaux! Puisqu'un mauvais système, qu'il soit politique, économique ou social, est un système dans lequel chacun est à la fois victime et coupable! Nous pensons qu'il n'en fallait pas beaucoup de volonté politique pour abolir un tel système !!!
Parmi les douze fils de Sorah-Moussa, farin-Kanku-Makan 1er, était l'aîné, (soma), et il était le fondateur de l'ex- principauté de Kundian. Kundian. pendant plus de quatre Siècles, les autres principautés descendants de Sorah-Moussa, ((musa-bonsolu) musa-bonsonw), et même des principautés non descendants de Sorah-Moussa sur l'ensemble des bassins du fleuve Blanc, du Bassin du fleuve Noir et du Bassin du haut Sénégal, étaient sous le commandement de Kundian. C'était Kundian qui convoquait peuples et dirigeants aussi bien pour des grandes festivités traditionnelles, que pour organiser des grandes campagnes militaires. Et pourtant, tout cela n'avait pas empêché des rivalités et des conflits armés «fratricides», ((fadin'ya) faden'y) entre clans et sous-clans descendants de Sorah-Moussa. Farin-Séga-Duwa, était le fondateur de la principauté de Barinta. Barinta dont le Territoire s'étendait à la fois sur le fleuve Noir en grandes partie mais aussi le fleuve blanc et le haut Sénégal, avait beaucoup des rivalités et des conflits armés «fratricides» avec les principautés de Niambia, Farin-Moussa 1er, et de Niagala, farin-Siriman 1er. Notamment à l'époque de Farin-Séétigui le grand, (N'zan-tigi-jan). Soit 1590-1660 au Barinta. Ces conflits armés «fratricides» avaient atteint leur point culminant vers 1710 où Barinta «avait été rayés de la cartes» en tant que principauté de Farin-Séga-Duwa. Farin-Séga-Duwa, fils de Farin-Waly 1er dit (Waly-Maarufa). Et Farin-Waly 1er, était l'un de fils de Sorah-Moussa. Sorah-Moussa, malgré sa grande célébrité, les noms de ses filles sont quasi inconnus. Quelle discrimination !
Nous avons évoqué plus haut, la naissance au début du 17éme Siècle de trois garçons de Marenfa-Samba : Dia-Makan-dian, N'golo-Makan-dian et Silatigui-Makan-dian. Cette fratrie de Diallo, appuyés par leurs cousins Diakités , Cidibés et Sangarés, allaient fonder une entité politique : «le Khasso». Les discriminations, les persécutions et le Racisme-institutionnel» de Mandés avaient créer une solidarité et même une alliance Peulhs, de Futa à Maacina, en passant par Bundu et Fula-Dugu. Et pendant ce temps, l'unité de Mandés, (manigolu) était de plus en plus fragilisée par des conflits armés inter-claniques, ((fadin'ya) faden'ya). Amadou-Hawa, petit fils de Marenfa Daadié et Samba, «principal instigateur d'une bataille décisive qui allait signer l'émancipation du Khasso» : la bataille de Tumbin-Fara, ((tumbfara-khébengho) tiében), 1681. Farin-Kanku-Makan, (kanku-ha- makan), prince Régnant de Kundian entre 1640 et 1681 avait convoqué tous les Mandés de la Région pour «aller cueillir les Peulhs de Khasso qui voulaient fonder un Pays sur la terre de nos Ancêtre». Autour de lui, il y a eu un grand rassemblement à Kundian car, comme nous l'avons déjà évoqué, Kundian était la principauté aînée, Farin-Kanku-Makan, instigateur de la bataille de Tumbin-Fara, était un homonyme et descendant de Farin-Kanku-Makan 1er, fils aîné de Sorah-Moussa. Aucun Pays des bassins du fleuve blanc, du fleuve Noir et du Sénégal ne pouvait ne pas répondre à l'appel de Kundian. Mais, la menace pour Farin-Kanku-Makan, ne venait pas des Peulhs de Khasso, elle venait de ses propres troupes rassemblées
«Farin-Kanku-makan, était un grand dictateur qui était craint par tous mais qui n'était pas aimé Par beaucoup des clans Mandés. Par conséquent, le complot qui allait l'éliminer avait été ourdi au sein de ses propres troupes».Sans pouvoir contester la décision de farin-Kanku-Makan, beaucoup de clans Mandés, qu'ils soient des descendants de Sorah-Moussa ou non, étaient opposés a l'idée «d'accentuer la persécution» contre les Peulhs de Khasso car, contrairement aux Peulhs de Futa et du Bundu, les Peulhs de Khasso s'étaient non seulement Sédentarisés mais se sont intégrés sur le plan Social, culturel et linguistique. «Des liens d'intérêts, des mariages politiques, des alliances politiques et militaires s'étaient multipliés entre les deux Rives du fleuve. Alors, beaucoup de clans et sous-clans Mandés ne comprenaient plus la décision de F. K. M. «de raviver la guerre ethniques». Farin-Kanku-Makan, chef politique et chef militaire de la coalition de Mandés, avait conduit lui-même ses troupes jusqu'à Tumbin-Fara. Tumbin-fara, qui signifie (le maraîchages aux Tamariniers).
Contrairement à ce que pouvait croire farin-kanku-Makan, la supériorité
numérique n'était pas en sa faveur. Car, au-delà «de la trahison» de certains éléments de son propre camp, Les Peulhs de Khasso, a cet occasion «avaient
ratissé large» dans leurs alliances en vue de cette bataille qu'ils considéraient,
a juste titre, comme «leur sort final». Lorsque les deux troupes étaient en vue, et que farin-Kanku-Makan s'apprêter à donner l'ordre de la bataille, il avait été frappé par deux flèches dans son dos, il était mort sur le coup! Après la mort de farin-Kanku-Makan, certains membres de sa coalition avaient abandonné le front par superstition car, à cet époque, quand un chef de guerre était tué avant le début d'une bataille, on conclurait que cette bataille était perdue.Tandis que d'autres étaient «purement et simplement passés dans le camp d'ennemis». Tumbin-Fara, a été une «grande débâcle militaire du camp farin-Kanku-Makan» et une victoire «totale» des (Fulani). C'était en 1681.
Une petite anecdote : Avant de quitter le Kundian pour la bataille de Tumbin-Fara, Farin-Kanku-Makan disait à sa femme «bien-aimée» - «regardez les neuf piliers de ma mirador, (biiré) ou (bento), dans quelques semaines, à chacun de ces neuf piliers se trouverait attaché un fulani», (petit Peulh). Et bien, c'est fut tout le contraire! A l'issue de cette bataille, les Peulhs de Khasso se sont «affranchis» de la domination des Mandés de l'autre côté du fleuve. Et, la plupart des Artistes-Griots qui chantaient pour «galvaniser» les combattants de la coalition du Khasso, étaient des griots de Manden, (manden-jelyw), paradoxalement!
Qui sont les Khassonkés?
« A l'origine de l'ethnie ou de la sous ethnie Khassonkée, c'était le brassage entre Mandés, Peulhs et Soninkés. Même si, par la suite, il y a eu «des arrivées massives» des Bamnan depuis Ségou, Sunsana, Bélé-dugu», extra. Ces métissages avaient commencé à la fin du 16éme siècle. Khasso a été, depuis le 16éme siècle, l'un de plus grand laboratoire du brassage ethnique sur le Territoire du Mali.Toutes les grandes ethnies du Pays s'y sont retrouvées. Formant ainsi une seule identité. Preuve que «la Nation Malienne est une réalité tangible» depuis bien longtemps. Nous ne sommes ni ethnologues, ni linguistes, ni historiens agrégés mais nous, nous sommes des Khassonkés et nous pensons que les Maliens doivent cesser «de se faire raconter par les autres», qu'ils doivent appliquer un principe connu depuis la Grèce Antique : «connaît toi, toi-même!». Nous estimons donc, que la langue-maternelle Khassonkée est à 55% d'origine Mandé-bamnan, à 30% d'origine Soninkée, à 10% d'origine Peulhe et à 5% d'origine diverse.
Par conséquent, l'ethnocentrisme d'un Khassonké ne peut être que le fruit de l'ignorance et de l'inconscience! Néanmoins, «la culture; la mémoire et les repères historiques de Khassonkés sont essentiellement de Manden». Au Khasso, il n'y a pas une soirée musicale, ni une cérémonie de mariage ou de baptême extra, sans que le nom de Manden ne soit évoqué. Par contre, Wagadu, lui est perdu dans beaucoup de mémoires. Même si certaines familles Khassonkées, conservent encore des chansons, de la musique et des danses faisant référence à wagadu. Quand au Maacina, ses traces sont également «en voie de disparition». Par exemple, du fait pour les femmes Khassonkés de se tatouer en couleur noire leur lèvre inférieur ou d'un trait noir de la pointe de leur nez à la limite de leur chevelures.Ou encore de percer des trous autour de leurs oreilles et d'y accrocher des boucles soit en or, soit en argent ou en métaux quelconques. Des filles tressent leur chevelure en deux parties, une nappe vers la tempe droite et une autre nappe vers la tempe gauche que les Soninkés appellent «diakhité-mérindé» et les Khassonkés, «diakhité-méré», la tresse de Diakités. Tous cela nous étaient venus du Maacina.
Les modes de nos Ancêtres.
Les hommes Mandés (Tun-tigi) se rasaient leurs écrans régulièrement. Mais
pour des familles Mandéés qui avaient quitté Manden suite à des différents d'ordre politique ou religieux et qui, par leur refus réitéré de retourner au Pays, on leur appelait «les Bamnan». Alors, pour se distinguer ou par un «esprit de rébellion contre le bercail» avaient adopté leur propre mode de vie qui consistait à laisser leurs chevelures en frises, ni rasées ni coiffées ni tressées. On les appelait, ((kundi-baliw) kunda-baliw), cela a engendré le nom de famille Coulibaly, orthographie française. Pour les Soninkés et les Sonraï (tunti-tigi), ils tressaient leurs chevelures en une seule boucle, du front vers la nique. Pour les Peulhs en général, les ((tun-tigi),Tiéédo) se tressaient une boucle inclinée soit vers la tempe droite soit vers la gauche. Tandis que le clan Peulh de Diakité s'était distingué en partageant leurs chevelures en deux boucles, une inclinée vers la droite et une autre vers , (diakhité-méré). D'après plusieurs de nos sources écrites et orales, la mode Mandée qui consistait à se raser l'écran pour les hommes adultes, était une mode qui venait de l'Egypte ancienne.
A environ vingt ans après la victoire de Tumbin-fara les Peulhs de Khasso avaient investi Séga-Duwa Diallo, Roi de Khasso avec pour siège de son pouvoir, Khasso-Ban-Béra, près du fleuve Sénégal. Juste en face de l'autre côte du fleuve, la principauté de Barinta. L'un de plus célèbres princes régnants de Barinta, Farin-Séétigui le grand ( N'Zan-ti-gi- jan), de vers 1590 à 1660 «avait eu des rivalités et des conflits armés «fratricides» avec les Principautés de Niambia et de Niagala dont Farin-Séétigui le grand «avait toujours été victorieux». Farin-Séétigui le grand, avait eu cinq fils dont les nom suit : Séétigui -Kuru, (Kuru, fils de Séétigui), Séétigui-Mody, (mody fils de Séétigui), Séétigui-Tunka, (Tunka fils de Séétigui), Séétigui-Gagny, (gagny fils de Séétigui) et Séétigui-Fundu-Kuru, (fundu-kuru fils de séétigui). Fundu-Kuru était couramment appelait, (Fundu-kuru-wulen), qui veux dire le teint clair. Alors que Mody, lui était couramment appelé (mody- khéré-nté), un adjectif Soninké qui veux dire, le courageux, le Têtu, ou l'orgueilleux. Les sources orales ne se rappellent souvent que les noms des garçons qui avaient atteint l'âge adulte, par contre pour les filles, il faudrait être « une femme exceptionnelle» pour que votre nom soit cité dans une fratrie. Et même les garçons qui avaient atteint l'âge adulte mais qui n'ont pas laissé de suite et bien leurs noms est parfois oubliés. Une autre «lacune de l'histoire orale», on vous cite les noms d'une fratrie de A à Z mais si vous leur interrogez sur le rang de naissance, souvent, c'est du silence !
Parmi ces cinq fils de Farin-Séétitgui le grand, (N'Zan-Tigi-jan), Kuru; Mody; Tunka: Gagny: et Fundu-Kuru, Tunka était le plus puissant physiquement. «Il avait une force physique phénoménale» et il était d'une bravoure «légendaire».Tunka n'était jamais à l'aise que lorsqu'il entendait parler de quelqu'un à qui ou de quelque chose à laquelle, tout le monde avait peur! Il allait le défier, l'affronter. Même s'il fallait plusieurs jours de voyage pour s'y rendre. Un proverbe de Manden disait : (denmiseni dusu-ma-jugu, O yé sala jonna) traduction : un jeune trop brave meure souvent trop tôt. Tunka avait entendu parler d'une pièce métallique qu'on ne peut pas prendre à cause de son poids selon certaines versions, qu'on ne doit pas la toucher à cause de sa magie selon d'autres versions, (Néguétabali). Tunka était allé la défier. Il a soulevé cette pièce métallique jusqu'au niveau de sa poitrine, son dos a craqué. Depuis cet instant, Tunka n'a plus jamais était l'homme que tout le monde connaissait. Et il n'a pas vécu longtemps après. A l'endroit où s'était passé cette histoire, se trouve encore un village qui s'appelle, (Néguétabali) sur le fleuve Noir, (bafing). Tunka n'a pas laissé de suite.
Les quatre autres fils de Farin-Séétigui le grand avaient laissé de sui Kuru, le fils aîné, avait eu quatre fils : Kissima; Salya; Farin-Yéra; Et Sira-Makan dit (jon-kanda-makan). Une fois encore, aucune fille ne nous est citée. Mody, lui avait eu cinq fils : Bira; Demba; Sambu; Yoro; Et, Madi-Kani * Madi-Kani, en Khassonké, c'est Mamary-Kanu, en Mandé. Gagny, lui avait eu un seul fils : Bira. Et Fundu-Kuru lui aussi un seul fils : Séga dit Fundu-Kuru-Séga. Farin-Séétigui le grand, serait décédé vers 1660. La principauté de Barinta allait subir «un désastre» cinquante ans après sa mort. Les principautés de Niambia et de Niagala avaient été «l'instigatrice» d'une vaste coalition contre le le Barinta : En quelques jours, sans aucune déclaration de guerre, le Pays avait été occupé, incendié et pillé. Ses habitants, tués, capturés ou mis en fuites.
*(le célèbre Roi Mamary-Kanu de Manden. Le Père de Kanu-Simbon, Kanu-Nio-Simbon et Kabala-Simbon). Compte tenu de de la taille du Barinta qui s'étalait en grande partie sur le fleuve noir mais également sur le fleuve blanc et sur le fleuve Sénégal. D'une superficie d'environ quatre mille kilomètres-carrés. Et compte tenu de ses gros villages tel que Walya, Lééba, Maweren-Turo.. nous pouvons extrapoler sa population à environ 2500 habitants. Nous pouvons aussi estimer qu'il y aurait au moins 850 tués et 1200 prisonniers de cet invasion. Soit 82% de la population du Pays! Le 18% de rescapés, ceux qui avaient une chance de partir en groupe plus ou moins important, nous connaissons leurs point de chutes. C'était le Khasso pour un groupe, et le Kéniendinfé pour un autre groupe. A cet époque, un individu ou quelques individus «fuyards», n'ayant plus de patrie, étaient très vite «ramassés» et tenus en esclavage quelque part. Ce qui veux dire que pour une bonne partie de ces rescapés «fuyards», nul ne connaît leur point de chute final. Le groupe qui était arrivé à Khasso était composé de quelques dizaines d'individus sous la conduite du vieux Fundu-Kuru-wulen, le fils benjamin (lagaré), de Farin-Séétigui. Ils avaient traversé le Gué de Damba, (damba-jubé) en amont de l'actuel village de Bafoulabé et avaient rejoint le Khasso-Ban-Béra afin de se mettre sous la protection de Séga-Duwa Diallo, le Roi du Khasso. C'était vers 1710.
Les grandes coalitions militaires en vue d'envahir un Pays, un Territoire à cet époque, n'étaient pas pour but de «commettre un génocide» mais de faire un maximum de prisonniers car, à cet époque, sur toute la surface de la Terre, prisonnier de guerre égal esclave, et esclave = «marchandise». Le sinistre l'île de Goré qui avait vu défiler des millions d'ouest. Africains vers l'Europe puis l'Amérique était à son «apogée» au début du 18éme siècle. Puisque «ces commerces» n'avaient cessés officiellement que vers le milieu du 19éme siècle. L'expression Soninké : (ma goré, ma lakhira), ou Goré ou la mort, était une réalité à cette époque. prés de la moitié de la population de Barinta, dont beaucoup de descendants de Sorah-Moussa, avaient été tenus en esclavage ou vendus. Certains descendants de Sorah-Moussa étaient devenus forgerons, notamment à Farabana, Capitale de Niambia. Beaucoup d'enfants, des petits-enfants et d'arrières petits-enfants de Farin-Séétigui le grand avaient péris lors de ces événements. Fundu-Kuru-wulen, était le seul rescapé de fils de Farin-Séétigui, (N'zan-Tigi). Et par conséquent, seul héritier de droit pour l'ensemble de sous-clans Séétigui, c'est à-dire le sous-clan Kuru; le sous-clan Mody; le sous-clan Gagny et le sous-clan Fundu-Kuru lui-même, (bunda). D'où la fameuse expression : (fundu-kuru la bunda-naani),les quatre sous-clans de Fundu-Kuru.
Mais si vraiment, prisonnier de guerre est égal esclave, alors quel Pays, quel Peuple dont les combattants n'ont jamais étaient fait prisonniers par dizaines de milliers et par centaines de milliers? Et si vraiment, une défaite militaire est égale à un esclavage, alors quel Peuple ou quelle nation qui n'avait jamais été vaincu et son territoire occupé militairement? De l'antiquité à la fin du moyen âge, la seule logique en cours dans le monde était qu'un peuple vaincu devenait l'esclave du vainqueur. Que les prisonniers de guerre étaient des esclaves de leurs geôliers. Mais dire qu'en 2015, on est esclave par «ascendance» puisque vos grand parents avaient été prisonniers de guerre ou avaient été vendus. Mais quelle mentalité? Quelle absence de l'éthique et de la moral? Quelle vision ou conception du monde? «Au lieu de parler de la réparation des victimes de l'esclavage, de leur réhabilitation sociale», certains parlent de l'esclavage par «ascendance». Comme si des peuples, ou des familles, sont condamnés à jamais! à subir les même «tristes sorts» que leurs grand-parents avaient subis. Si tel est le cas, cela voudrait dire qu'aucun peuple au monde ne pourrait être ni «indépendant ni souverain» car, aucun peuple, dans l'histoire n'avait échappé à une domination, à une occupation de son Territoire et à un asservissement périodique.
Farin-Kara Sissoko et Djitta-Horolen Dembélé.
D'après nos sources, Séga-Duwa Diallo avait réservé un accueil «chaleureux et fraternel» à ces malheureux réfugiés de Barinta. Mais nous avons fini par savoir que Séga-Duwa avait au moins trois motivations lorsqu'il a accueillit ces réfugiés : Premièrement, parmi ces réfugiés il y avait des enfants dont les mères grands-mères ou même les deux étaient de Peulhs de Khasso. Deuxièmement, Séga-Duwa avait besoin «des pions» pour sa politique au Khasso. Et troisièmement, Séga-Duwa avait besoin des alliés «sûrs» à l'est de son Pays. Nous y reviendrons... Farin-Kara, originaire du Pays du fleuve Noir, (bafing) était venu auparavant se réfugier au Khasso, c'était un grand agriculteur, Séga-Duwa lui a installé prés d'un marais «très fertile». Farin-Kara y développé une agriculture de deux à trois récoltes annuelles. Djitta-Horolen, un autre grand agriculteur, originaire du Kaniaga, sur l'ordre de Séga-Duwa était venu s'installer au côté de Farin-Kara. En quelques décennies, ces deux hommes avaient fait preuve d'une réussite économique et sociale «insolente» qui avait suscité même la «jalousie» du Roi de Khasso.
Leur village, appelait (kaara-ganle) en Peulh, le village ou la maison de Kara, et (karà-ganlé) en soninké était devenu le village actuel de Karaga dans le Khasso.
Grâce aux produits agricoles, les deux hommes avaient disposé beaucoup de troupeaux en toutes espèces confondues. Beaucoup de femmes et d'enfants. Beaucoup de captifs et de familles de castes, (niama-kala). Des Artistes de tout le Pays de la région venaient leur faire la court à Karaga.
T'le-Makan Diabaté, originaire de Manden-Kangba était venu faire la court à Djitta-Horolen, Il lui a donné un grand étalon. Comme l'hivernage était proche, il lui a demandé d'attendre la saison suivante, T'le-Makan a accepté cette proposition. Et du coup, Djitta-Horolen lui a donné la main d'une Dame qui s'appelait, M'ba-Malu Kumaté, (kumaré). En fin de compte, sans parler de filles, on nous cite les noms de trois garçons que M'ba-Malu et T'le-Makan avaient eu à Karaga : Malu-M'mady; Malu-Sara et Malu-Makan.
Mais nous n'avons pas d'information si, finalement T'le-Makan Diabaté était retourné dans son Pays d'origine ou s'il était resté à Khasso jusqu'à sa mort.
Batta-waly Tambora, originaire du Maacina, était lui aussi venu faire la court à Djitta- Horolen. Il lui a donné la main de M'ba-Siga Kumaté, la Soeur de M'ba-Malu. Elle lui a donné cinq fils : Makan; Makan-fing; Kossa; Dan-Moussa et N'faly. Karaga était devenu l'un des villages le plus peuplés et les plus prospères au Khasso. Farin-Kara était de la lignée de Sorah-Moussa. Alors que Djitta-Horolen lui, était de la lignée du clan Traoré de Kaniaga, (Khania-remu). Les Artistes-Griots ne pouvaient pas faire la court à l'un et à l'autre «sans exalter la gloire» de leur lignée respective. Alors, de la réussite, de la prospérité, de la renommée du village de Karaga qui dépassait les limites du Khasso. Séga-Duwa Diallo, le Roi du Khasso en était à la fois «jaloux, inquiet et agaçait». Une fois encore, l'histoire orale du Pays ne nous parle que des garçons. Que ce soit M'ba-Malu et T'LE-Makan, que ce soit M'ba-Siga et Batta-Waly, le nom d'aucune fille ne nous est cité. Et il y en avaient sans doute!
«La charte fondatrice du Khasso».
Dés sa désignation comme le Roi du Khasso, sa doctrine était que, «chaque étranger accueilli au Khasso serait accueilli conformément au statut social qu'il avait dans son pays d'origine. Qu'aucun étranger accueilli n'aurait le droit d'être désigné Roi ni prince régnant sur une partie du Khasso. Ni même d'avoir des enseignes Royaux». (Nous savons que cette doctrine avait finit par évoluée au file du temps).
Séga-Duwa, comme un hasard! Avait trouvé un lieu d'accueil pour les réfugiés de Barinta à côté du village de Karaga, (fenda-wulen-tinti).Un ancien champ de Djitta-Horolen. En échange de leur installation sur cette terre, ils ont donné à Djitta-Horolen la main d'une dame qui s'appelait (Fenda-wulen), Fenda la teint claire. Fundu-Kuru-wulen et son groupe s'était installé là vers 1711. La même année, Séga-Duwa Diallo avait invité l'ensemble du Khasso à «une grande cérémonie de sacrifice» tradition Manden à Khasso-Ban-Béra. Un taureau rouge immolé sur un mirador, (biiré), pas une goûte du sang ne doit tomber au sol.Toute la viande doit-être consommée le même jour.Trois grands calebasses, (félingho) remplit du lait caillé mélangé des boulettes du mil ou du maïs, (dégo). A l'issue de cette cérémonie, chaque chef de clan du Khasso, (khabilé-mokhoba) avait fait un serment, ((khali-khangho) kali-kan) : «jurer de ne jamais se trahir, d'avoir des amis et ennemis communs, de se porter secours et assistance en toutes circonstances». On peut appeler : «la charte fondatrice du Khasso» vers 1711 à Khasso-ban-Béra.
Le prétexte de Séga-Duwa Diallo.
La cérémonie de sacrifice de Khasso-Ban-Béra a été présidée par le chef du clan Konaté,(sindy-sy), le clan sindy-sy est de la lignée de Sindy-Kô-Makan de Manden, selon certaines sources. A l'issue de la cérémonie de Khasso-Ban-Béra, tous les clans de Khasso mais surtout les nouveaux venus de Barinta étaient devenus «des instruments» de la politique de Séga-Duwa Diallo. Dés la première saison de pluie, «les pauvres» rescapés de Barinta qui n'avaient même pas des semences pour cultiver, avaient demandé des semences à Farin-Kara et à Djitta-Horolen du village de Karaga. Djitta-Horolen, qui avait des semences de maïs pour sa propre consommation et des semences destinées aux commerces,avait chargé son ouvrier forgeron d'aller donner des semences destinées aux commerces aux réfugiés de Barinta et cet ouvrier qui serait «déjà corrompu» par les services secrets de Séga-Duwa était aller donner des semences «réservées» à Djitta-Horolen et à sa famille.
Quand les semences commençaient à pousser, Djitta-Horolen, de passage dans le champ de maïs de réfugiés de Barinta, un agriculteur professionnel, il avait remarqué que c'était bien ses semences «réservées» qui leur avaient été données. Furieux ! Il était aller demander à Fundu-Kuru et à son groupe, «d'arracher eux-même les pieds de maïs ou alors c'est lui qui enverrait ses hommes pour les arracher». Il s'en suivait une grande dispute entre les deux camp. Les réfugiés de Barinta avaient aussitôt envoyé un messager à Séga-Duwa à Khasso-Ban-Béra pour lui exposer la situation.
Pour Séga-Duwa, le prétexte était trouvé : (inin-na luntagholu be kélo-la, menu bota Barinta khané-ikharifa-n'ma) traduction : Ils sont en conflit avec mes hôtes de Barinta, qui sont venus se confier à moi. Dés Le lendemain à l'aube, la cavalerie de Séga-Duwa était venue encercler le village de Karaga. Il n'y a pas eu des massacres, mais il y a eu tout ce qu'on peut appeler : l'humiliation, la spoliation. Farin-Kara et Djitta-Horolen s' étaient vus confisquer toutes choses qui représentaient une richesse à l'époque : Bétails, produits agricoles, captifs, familles de castes extra. Nous avons dit en amont que Séga-Duwa avait besoin des pions. Et bien les réfugiés de Barinta venaient de servir des pions pour provoquer Farin-Kara et Djitta-Horolen et fournissant ainsi à Séga-Duwa Diallo, le prétexte qu'il attendait pour sévir contre le village de Karaga pour sa réussite économique et sociales a la quelles il était «jaloux-malade». Un proverbe de Manden disait : (denmiseni klé tige la jugu, ani mabakoro kola niinina), traduction : un enfant grand provocateur, il est avec un adulte. Les réfugiés de Barinta avaient été les enfants provocateurs et Séga-Duwa, (mabakoro kola niinina).
Séga-duwa Diallo, au lieu d'intervenir en sa qualité du Roi du Khasso comme médiateur dans cette querelle, il était intervenu en parti pris direct contre le village de Karaga. Les hôtes qui étaient là depuis moins d'un an étaient défendus contre les hôtes qui étaient là depuis quelques décennies et avec une grande réussite. Une autre raison de la «méfiance» de Séga-Duwa à l'égard du village de Karaga, il se rappelait que son ancêtre Marenfa-Diaadié avait assassiné un prince régnant du Kaniaga au début du 1700éme siècle avant de prendre la fuite et que Djitta-Horolen était originaire du Kaniaga. Farin-Kara et Djitta-Horolen avaient des nombreuses familles de castes, (niama-kala) elles ont été toutes débauchées. Leurs hôtes, (jatigu) étant devenus pauvres (horo-fanga n'tangho). Mais depuis Farin-Kara et Djitta-Horolen, aucun agriculteur n'était venu mettre en valeur et exploiter les riches-terres de Karaga et faire preuve de la même réussite économique et sociale qu'il y en avait au début du 1800éme siècle. Comme si Karaga, malgré ses terres fertiles, était devenu un village maudit!
Les Griots de Khasso aiment encore chanter la chanson telle que : «si vous donniez vos biens aux Poètes de Manden, (manden-ghnaralu), ils chanteront votre nom au quatre coins du monde, alors que si vous les gardiez jalousement, les détenteurs du Pouvoir, (fankamalu), vous les confisqueraient sans merci». En effet, à la pire époque de la «loi de la jungle», la loi du plus fort, les détenteurs du pouvoir, (fankamalu), pouvaient : Spolier, assassiner, changer le Statut-social de qui ils voulaient et quand ils voulaient. Comme avait fait Séga-Duwa Diallo à Farin-Kara et à Djitta-Horolen à Karaga. Il leur a laissé leur Statut «d'homme-libre», (hooro), mais il leur a dépossédé de tous ceux qui étaient une source des richesses et des prestiges. C'est à-dire des décennies de travail et de richesses accumulées.Comment, dans ces conditions, encourager le travail, si les détenteurs du pouvoir étaient là pour vous confisquer tous ceux que vous gagneriez par la sueur du front?
Les réfugiés rescapés de Barinta, toujours sous la houlette du vieux Fundu-Kuru-wulen ont séjourné au moins quatorze ans à Fenda-wulen-tinti, puis, sur décision de Séga-Duwa, ils ont été déplacés vers l'est du Pays. Sur le plateau de la colline de Khérémé, à environ quatre kilomètres à l'est de Fenda-wulen-Tinti, ils ont campé pour une saison de pluie où ils ont cultivé toutes les semences qu'ils avaient. Et à l'approche des récoltes ils ont repris leur chemin, toujours vers l'est en y abandonnant tout sur pieds. En effet, depuis Barinta, un grand géomancien, (diabalalà), Arahoba-Mamady Konaté, avait prédit qu'il y aurait une grande «catastrophe», qu'une partie de la population de Barinta aller partir en exode. Il leur a indiqué plusieurs signes, il leur a préconisé un sacrifice : «De cultiver toutes semences qu'ils pouvaient avoir sur les hauteurs d'une colline et de les abandonner avant les récoltes». Les réfugiés de Barinta s'étaient installés sur la colline de linmé, actuel village de Yahinané, soit dix kilomètres à l'est de Khérémé. Quelques temps après, le vieux Fundu-Kuru est décédé, soit vers 1726.
«Les malheur de uns fait les bonheur des autres»
Nous avons dit que parmi les réfugiés de Barinta, il y avait des enfants dont les mères ou les grande-mères ou même les deux étaient des Peulhs de Khasso, c'était notamment Adambary-Moussa, (alias sangha-moussa), le jeune Adambary-Moussa avait entre 20 et 25 ans au moment de l'exode de la population rescapées de Barinta. Sa mère, Adambary-Sangaré était une Peulh de Khasso, ainsi que sa grande-mère, Senuman Cidibé. Senuman Cidibé, nous l'avons déjà évoquée, était la femme de Séétigui-Mody et la mère de Senuman-Demba, qui veut dire (Demba fils de Senuman). C'est Senuman-Demba que des Soninkés avaient donné le surnom de : (sangha). C'était donc Senuman-Demba qui avait épousé Adambary Sangaré et engendré Adambary-Moussa appelait couramment, (Sangha-Moussa). Arrivé dans le Khasso, Adambary-Moussa s'était retrouvé comme chez-lui à Barinta. Adopté dans toutes les familles Peulhs de Khasso comme l'enfant du Pays. C'était normale, naturel, personne ne pouvait rien soupçonner puisque un l'adage Khassonké dit : (nin dingho-nté a faala, abé a naala), traduction : si un enfant ne pas dans la famille de son père, il serait dans celle de sa mère. Seulement voilà, Séga-Duwa Diallo ,le Roi du Khasso avait «un projet secret» concernant Adambary-Moussa qui ne pouvait pas ne pas faire de bruits...
C'était une époque du «Racisme institutionnel», dans chaque entité Territoriale, chaque entité-ethnique, appliquait «la discrimination et le Racisme-institutionnel» envers les autres entités et sans scrupule! Si votre mère n'était pas originaire du pays, si elle n'était pas de la même ethnie vous aviez toutes les chances d'être discriminés, et même d'être privés de l'héritage du père. Nous avons également dit que Séga-Duwa avait besoin «des Alliés sûrs» à l'est de son pays car cette partie était peuplée essentiellement des Soninkés mais aussi de ses cousins Diakités, et Sangarés. Selon feu Sékhiné-Mody, Oussoubi-dian Diakité «avait émis des réserves» lorsque Séga-Duwa a été désigné Roi du Khasso et raison pour laquelle il s'était éloigné vers l'Est avec les Sangarés et fondé le village de oussoubidiagna. Cette partie qui s'appelle Tomora. Tomora est un Toponyme Soninké. La preuve, toutes les Toponymes de cette Région qui se terminent par (R-A) sont d'origines Soninké, Exemple : Diarra ou Jarra; Diéoura; Dioumara; Kaniara; Niogoméra; Tambakhara; Gaméra; Dinguira...Sont toutes d'origines Soninkés.
Le clan Sangaré s'était installé au nord de Oussoubidiagna, à Sangaré-là.
Cet entité était habitée par des Soninkés depuis la fin de l'empire de Wagadu, (ghana).Les principaux clans étaient des Samassa, Diawara, Diaby, Sacko, Baradji... Donc, les Soninkés étaient «largement» majoritaires dans le pays à cet époque. Des villages tel que : Bindiga; Kidénkamé, devenu Kidikamé; Gody; Dialaga; Tranguinlé: Marena; Khérsignhané; Tafasiriga; Missidy; Demékhé; Madihavaya; Guidenfalé... sont tous de noms ou de mots Soninkés. Le village de Madihavaya, par exemple, venait du nom de Mamady-Hawa Sacko. Mamady-Hawa, signifie, (Mamady fils de Hawa), sa mère. Le groupe réfugié de Barinta était donc arrivé s'installer dans un Pays Soninké grâce à «la force de la cavalerie» de Séga-Duwa Diallo, vers 1725. Les plus nombreux et les plus vaillants-guerriers, les Samassa, avaient livré bataille. Ils ont été vaincus. Alors les autres clans ont accepté de négocier, soit de rester et «d'accepter la loi des nouveaux maîtres» du pays, soit de se retirer vers le Soroma et le Dialan.
Après la mort du vieux Fundu-Kuru-wulen, Bira-Senuman était devenu le chef du clan Séétigui et du groupe de Barinta. Installait à Bindiga auprès des Marabouts Diaby, Mustapha le grand et Mustapha le petit, (mustapha-guinlé, mustapha-dépé) c'était lui qui avait allumé la flamme qui ne devait pas s'éteindre pendant une période donnée. C'est pourquoi jusqu'à présent, c'est le village de Bindiga qui doit allumer le
feu de brousse en premier pour chaque saisons Sèche à Tomora. Bira-Senuman était malade et un peu âgé. En plus il gardait des séquelles de Barinta, à la fois physique et psychologique. Mady-wulen, fils de Kissima s'était installé lui à Bribary, Sonto-Gagny à Saman, Kélé-tigui-Makan-Bougary à Jontan-Kholen, Fundu-Kuru-Séga, lui était resté auprès de la tombe de son père à Yahinané, (linmé), et Adambary-Moussa au côté de Bira-Senuman à Bindiga. Ce que nous appelons groupe de Barinta était composé des éléments suivants : Les membres du clan Séétigui, Fundu-Kuru, grand-père (mamakhé); Bira-Senuman et Fundu- Kuru-Séga, Oncles paternels (babandigholu); Mady-wulen; Sonta-Gagny; Kélé-tigui-Makan-Bougary; Adambary-Moussa; Khudédia-Mady; Sané-Séga; Hamoussa...Voilà les rescapés du clan Séétigui. Les autres non membres du clan Séétigui étaient : Mady-Goré Sylla et famille; Dialy-Sambou Koyaté et famille; Tunka Kanté et famille; Boy-Diango et famille; Samandin Coulibaly et famille; plus Les nouvelles familles de Karaga : famille T'le-Makan Diabaté; famille Batta-waly Tambora, devenue Taméga; les familles Farin-Kara et Djitta-Horolen. Constituées le groupe de Barinta au moment de leur arrivée au Tomora.
Le mythe du lutin ou du fantôme de la colline de Koyamane.
Koyamane Samassa, appartenait au clan Samassa. C'était un grand guerrier, un animiste,((Tunti-Tigi) Tun-Tigo). Il vivait sur une colline qui porte encore son nom : la colline de Koyamane, prés d'actuel village de Sépé. C'était aussi un grand trafiquant, (Taguiré) mot Soninké mais d'origine Arabe, (Tadjiire), qui veut dire commerçant ou commerce. Un commerce qui était surtout de la «marchandise humaine». Un grand agriculteur et un grand esclavagiste du nom de Tuntu Bidané-sy, achetait des hommes, des femmes et des enfants valides pour défricher, mettre en valeur et cultiver des riches-terres en limons de Diombokhu, (jon-bugu).
Koyamane Samassa était l'un des «fournisseurs de Tuntu Bidané-sy en marchandise humaine». Pour régner en maître sur le Pays, Koyamane avait interdit à quiconque d'être désigné Roi ou Prince-Régnant dans ce Pays. Koyamane ne circulait souvent que de Nuit. Au moins trente kilomètres autour de sa colline, il était capable «d'aller abattre», à coup de flèche, en plein nuit, n'importe quelle personnalité aussi entourée et aussi gardée soit-elle et de disparaître ni vu ni connu. D'où sa réputation du fantôme de la colline de Koyamane, (koyamane-goto).
Koyamane, menait une vie solitaire sur sa colline. Pour atténuer sa solitude, il avait kidnappé une fillette dont nous ignorons à la fois le nom de baptême, le nom de famille et l'origine ethnique. Il lui avait donné le Pseudonyme de (Takhiné). C'était cette fillette, devenue fille ou même femme, qui «allait être fatale» à Koyamane. Le groupe de Barinta qui, grâce à la cavalerie de Séga-Duwa Diallo venait de vaincre le clan Samassa et s'installer en force tout autour de la colline de Koyamane dans les villages de : Bindiga, Linmé, Bribary, Jontan-Kholen, Saman...Takhiné «qui vivait une vie de sauvage», chaque fois que son «maître» s'absentait, elle était toute seule sur sa colline. L'arrivée d'un grand groupe de Mandés avec plein d'instruments de musiques ne pouvait pas passer inaperçu. A chaque nuit tombant, les bruits de tam-tam, Tambours, Djébé, Kora... Retentissaient et c'est un Pays des multiples collines rocheuses dont les échos amplifiaient les bruits du son de ces gros instruments de musiques. Une animation musicale jamais vue dans ce Pays!
Takhiné ne pouvait s'en retenir. Elle a tout fait pour rentrer en contact avec ces gens-là. Chaque fois que Koyamane, grand trafiquant entre Tomora et Diombokhu s'absentait, elle venait guetter le village le plus proche de sa colline, Oussoubidiagna. C'est ainsi qu'elle avait fini par entrer en contact avec ces nouveaux venus et se familiarisée avec eux. Takhiné avait raconté toute sa vie de captive et leur a indiqué comment «neutraliser» Koyamane. Il ne se lavait qu'un lundi et un jeudi et à une certaine heure de la journée,dans un point d'eau entouré du bois. Des hommes armés s'y étaient cachés. Cet homme si alerte, n'avait rien soupçonné. Il était venu commencer sa baignade, il fut encerclé et capturé, décapité.
Ainsi, s'en était fini le mythe, la légende du fantôme, du lutin de la colline de Koyamane, (koyamane-goto). Koyamane était parfaitement un être humain.Un Soninké du clan Samassa. Il avait sa chevelure tressée en boucle, du front vers la nuque. Au même moment où Koyamane avait été éliminé, la colline (tinto), indiquée depuis Barinta a été découverte. Il s'agissait de la colline de Khérsignhané, (Khérsignhané-Tinto). Ainsi donc, nous sommes vers 1727. Toutes les conditions semblaient être réunies pour que ces nouveaux venus, «les nouveaux alliés de Séga-Duwa, Puissent s'installer en maîtres dans le pays». En aucun cas, sans le soutien politique et militaire de Séga-Duwa Diallo, d'une part, ce groupe n'aurait jamais pu s'installer sur un Territoire Soninké si peuplé à l'époque et d'autre part, ni les Diakités ni les Sangarés, cousins de Séga-Duwa qui étaient là aussi depuis des décennies,
n'auraient accepté volontiers qu'un groupe de Mandé, nouveau venu, prennent le pouvoir et que eux, se trouvent être des simple hommes-libres du pays, (hooro). C'était Séga-Duwa qui leur avait autorisé de désigner un prince-Régnant sur un Territoire qui faisait parti désormais de sa souveraineté, c'est à-dire de «l'intégrité Territoriale» du Khasso. Et c'était par conséquent, encore lui qui avait imposé le choix du candidat, en occurrence Adambary-Moussa. Au mépris de toutes règles de la hiérarchie du clan Séétigui, (N'Zan-Tigi).
Des contre-vérités concernant Bira-Senuman.
Le vieux Fundu-Kuru n'était plus, Bira-Senuman lui, était malade. Mais, même après Bira-Senuman, la hiérarchie du clan Séétigui reviendrait à Fundu-kuru-Séga, puis à Mady-wulen. Séga-Duwa Diallo avait décidé autrement, il a décidé «d'investir» Adambary-Moussa, Prince-Régnant du Tomora. Bien sûr, cette décision, nulle ne pouvait la contester, car la puissance, la suprématie de sa cavalerie était incontestable, non seulement au Khasso mais aussi tout au tour du Khasso. Il en avait fait la démonstration face à Farin-Kara et à Djitta- Horolen à Karaga, il en avait fait la démonstration face au clan Samassa de Tomora. Au côte des clans Diakités et Sangarés, éleveurs de troupeaux, il y avait d'autres éleveurs qui vivaient avec les Soninkés, les Diogoran. la majorité des Diogoran avaient préféré se retirer avec le clan Diawara vers le Dialan, mais le sous-clan Amadou-Sira-Méssin, lui avait préféré rester à Tomora.
Une version officielle dit que Bira-Senuman avait demandé «volontiers d'être ramener au Barinta pour mourir là où étaient morts ses parents». Cette version, nous la contestons avec force et argument car, après la mort de Fundu-Kuru, Bira-Senuman était le chef de ce qui restait du clan Séétigui et du groupe de Barinta. Bira-Senuman avait des femmes et des enfants. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas croire qu'en son âme et conscience, il puisse demander à retourner «mourir» sur une «Terre-mythique» de Barinta. Notre version est que, devant la volonté de Séga-Duwa de désigner Adambary-Moussa, (sangha-moussa), comme Prince-Régnant du Pays, on avait éloigné Bira-Senuman ou bien on l'avait «assigné à résidence» à Bindiga, son village et on avait annoncé au Pays qu'il était soit-disant retourné à Barinta. Car, il était difficile, voir inconcevable de désigner Prince-Régnant, le fils de Senuman-Demba devant Senuman-Bira.
Nous n'avons pas, depuis plus de trois siècle, depuis l'exode de Barinta, un seul exemple d'un membre du clan Séétigui, demandant à retourner mourir à Barinta. Nous n'avons pas un seul exemple qui aurait fait testament qu'après sa mort, son corps soit enterré à Barinta. Alors, pourquoi Bira-Senuman? Bira-Senuman qui avait vécu les événements «dramatique» de Barinta et qui en avait gardé des séquelles à vie, comment serait-il aussi Nostalgique de Barinta? Pourquoi Bira-Senuman abandonnerait-il ses femmes, ses enfants, son clan et son peuple pour aller mourir à Barinta? D'autant plus qu'il ne pouvait ignorer que «les nouveaux maîtres» de Barinta n'allaient pas lui réserver un «comité d'accueil chaleureux!» Bira-Senuman n'était pas très vieux mais malade et donc parfaitement manipulable! Les tribunaux de tous les Pays du monde connaissent «des affaires de manipulations et d'abus de faiblesse» dont sont victimes les personnes âgées et malades.On leur fait signer des chèques dont elles ignorent et le montant et le bénéficiaire. On leur fait signer des testaments dont elles ignorent les contenus...
Notre conclusion : Bira-Senuman avait été victime d'une manipulation et d'un abus de faiblesse orchestré par Séga-Duwa Diallo.
Une liste de membres masculin, rescapés du clan Séétigui,(n'zan-tigi), arrivés au Khasso vers 1710 : Fundu-Kuru-wulen, fils-benjamin de Farin-Séétigui, (lagaré). Bira-Senuman, fils de Séétigui-Mody, et petit-fils de Farin-Séétigui; Séga, fils de Fundu-Kuru, et petit-fils de Farin-Séétigui; Mady-wulen, fils de Kissima, petit-fils de Kuru, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Gagny I, fils de Bira, petit-fils de Gagny II, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Bougary, fils de Makan, (jon-kanda-makan), petit-fils de Kuru, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui;
Khudédia-Mady, fils de Bira- Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Sané-Séga, fils de Bira-Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Hamoussa, fils de Bira-Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Adambary-Moussa, fils de Senuman-Demba, petit-fils de Séétigui-Mody et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui; Mody, fils de Séga, petit-fils de Fundu-Kuru, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui.
Dans ce groupe, aucun éventuel membre féminin du clan Séétigui n'est nous est connu malheureusement ! Les filles, que ce soit dans une fratrie ou dans la hiérarchie d'un clan, elles sont rarement citées dans l'histoire orale. Nous n'avons aucune liste ni de statistiques concernant les règles de successions entre Farin-Séga-Duwa, petit fils de Sorah-Moussa et fondateur de l'ex-Principauté de Barinta et les arrières-petits-fils de Farin-Séétigui, soit une période d'environ quatre siècles. Par contre, une chose est sûr, depuis les arrières-petits-fils de Farin-Séétigui ou depuis Adambary-Moussa, aucune règle hiérarchique du clan Séétigui n'a été respectée en matière des successions. Adambary-Moussa avait régné sur ses Oncles-paternels : Bira-Senuman et Fundu-Kuru-Séga. Ainsi que sur ses aînés, notamment Mady-wulen, ((bribary-komo) khôma). Et Danla-Mamoudou avait fait pire! Il avait régné sur des Oncles paternels et sur des aînés du même patrie linage, c'est à-dire qu'il était un enfant issu du troisième mariage de son père, Danla Cidibé. Les enfants issu du premier mariage, Holla Nomokho et les enfants issu du deuxième mariage, Dafa Konaté ont été marginalisés ! Depuis plus de trois siècles, la hiérarchie, non seulement pour l'ensemble des sous clans qui constituent le clan Séétigui mais même la hiérarchie à l'intérieur du sous-clan Séétigui-Mody ou du sous-clan Senuman-Demba, n'a jamais été respectée. Remarque : du fait pour chaque clan, sous-clan ou famille, de vouloir conserver l'exclusivité de l'exercice du pouvoir politique «est une pathologie historique et universelle».
Le sacrifice de Khérsignhané, vers 1727.
Avant l'investiture d'Adambary-Moussa, il y a eu des rituels de sacrifices à Khérsignhané. Une jument rouge, (jubé-yéré) enterrée vivante. Cette jument avait été fournie par le Diogoran Amadou-Sira-méssin qui était devenu un allié du groupe de Barinta. Les Diaby-marabouts avaient eux aussi fait «des gri-gris» qui ont étés enterrés avec la jument. Un forgeron, Fafaran-ba Kanouté, qui vivait avec les Soninkés avait changé de camp. Il a apporté trois-cent houes (dabo) au groupe de Barinta comme «son cadeau de bienvenue» dans le Pays. En toute méprise, la hiérarchie du clan Séétigui avait été bousculée. Une hiérarchie basée sur la gérontocratie : On ne règne pas sur son père, (fà) ni sur son grand-père, (mamakhé) ni sur son Oncle-paternel, (baba-n'dingho) ni sur son frère aîné, (khoto). En tout cas au niveau d'une famille, d'un village, d'un clan ou sous-clan. Cette règle hiérarchique reste valable jusqu'à nos jours. Elle est valable dans toutes les familles, tous les clans, toutes les ethnies du Pays. A chaque fois qu'elle n'est pas suivit, c'est, «soit une abdication volontaire, soit un coup de force!»
La bataille de Niokho-bun-Tinti, (niokho-bun-tinti kélo) :
Après l'investiture d'Adambary-Moussa comme Prince Régnant, les-sous-clans Séetigui-kuru et Séetigui-Gagny ne s'étaient jamais résignés. Mady-wulen avait convoqué le kélé-tigui-Makan-bougary de djontan-kholen et Sonto-Gagny de Saman, pour une réunion à Bribary. les trois hommes étaient convenus de «s'opposer, s'il faut par la guerre», à la décision de Séga-Duwa Diallo. Groupés autour de Mady-wulen, ((bribary-komo) khôma), Makan-Bougary, (bougary fils de makan), (djontan-kholin kélétigo) et Sonto-Gagny, (gagny fils de Sonto), se préparaient à une guerre plutôt Suicidaire mais pour tenter «de sauver l'honneur», (Sakawsa malo-di) disaient les Mandés, «la mort vaut le déshonneur»...Adambary-Moussa avait régné pendant vingt-cinq ans. Entre temps, le Roi de Khasso, Séga-Duwa Diallo est décédé, soit vers 1750. Son fils Demba-Séga, (Demba fils de Séga-Duwa), lui a succédé et il a transféré la capitale de Khasso de Ban-bera à Diombokhu Koniakary. Demba-Séga avait «considérablement augmenté la puissance de la cavalerie héritée de son père». Les effectifs se seraient passés de mille à trois milles, voir même à quatre-milles chevaux. Demba-Séga avait repéré ce Pays riche et peuplé. Riche grâce à ses terres en limons et peuplé grâce ou à cause de l'esclavagisme, notamment de la famille Bidané-sy. Il s'y était installé en force avec sa cavalerie. Seule les familles maraboutiques du village de Mouliné, les Maréga et les Dramés, avaient osé élever des protestations contre «cet acte de colonisation». Mady-wulen et ses cousins avaient pris la décision de construire un camp à un endroit qui s'appelle aujourd'hui, (niokho-bun-tinti). Il se situe entre le village de Oussoubidiagna et la colline de Koyamané. Adambary-Moussa est décédé vers 1752 (à noter que, Adambary-Moussa était devenu aveugle et avait même un peu perdu la tête à la fin de sa vie). Son fils, Danla-Mamoudou lui a succédé.La guerre allait éclater, Mady-wulen et ses cousins qui n'avaient accepté que par peur de Séga-Duwa et de l'ensemble des sous clans Peulhs de Khasso qu'un Prince du sous clan cadet Séetigui-Mody puisse gouverner les Princes du sous clan aîné Séetigui-kuru, venaient de constater que c'est maintenant leur Neveu, le fils d'Adambary-Moussa qui aller les gouverner. Ils s'étaient tout simplement révoltés car, cette règle là ne s'imposait nul part à l'époque. La règle universelle était «de la gérontocratie et du droit d'aîné» ((soma-nyo) soma-ni)
Mady-wulen avait attendu la saison de pluie pour ordonner le rassemblement de tous ses alliés dans le camp de (niokho-bun-tinti) et ordonné également à ses hommes de se livrer à tous «les actes de provocation possible» contre les peulhs de khasso et de la famille Adambary-Moussa. Dans le camp, on jouait les morceaux de musiques dédiés aux vaillants guerriers de Manden : (kôlico), janjonh (...) On allait à la chasse non pas pour tuer des gibiers mais des taureaux de reproductions ou des vaches laitières appartenant, soit à Oussoubi-dian Diakhité et aux Sangarés, soit à la famille Adambary-Moussa (Sangha-moussa). À travers des Rivalités-fratricides entre les sous-clans farin Séetigui (N'Zan-tiqui), c'était aussi le Spectre du retour à la guerre-ethnique, Peuhs-Mandés qui se pointait. Demba-Séga et ses Alliés avaient compris «la manoeuvre de Mady-wulen». Le camp se trouvait à un endroit très boisés. L'herbes y poussait jusqu'à deux mètres de haut. Endossé sur la colline de Koyamané et protégé d'un maraîchage du côté de Oussoubidiagna. Impraticable par la cavalerie en saison des pluies. Mady-wulen «avait ainsi voulu imposer le site et le moment d'une bataille afin de s'assurer de la victoire malgré l'infériorité numérique et militaire mais de son côté, l'ennemi avait lui aussi, tout compris»...
Mady-wulen et ses alliés avaient monté des constructions de fortunes qu'on appelait
baré en Soninké, bento en Khassonké, c'est à-dire des miradors coiffés des toitures en paille, très inflammable en saison chèche. Demba-Séga avait donc conseillé à ses alliés de ne rien faire contre Mady-wulen et ses hommes en attendant la fin de la
saison des pluies. Nous n'avons aucune donnée statistique concernant les effectifs
combattant de deux camps mais en comparant les nombres d'alliés de chaque camp
nous pouvons estimer un rapport de force de 2/10 en faveur du camp Adambry-
Moussa. En effet, l'ensemble de sous clans Diallo de Marenfa Diaadié, Samba et Yoro, le clan Cidibé, le clan Diakité de Oussoubidiagna et le clan Sangaré de Sangaré-là, plus l'allié historique des clans Diallo de Khasso, le clan Konaté, Sindy-Sy, plus le vaste stratégie d'alliance par des liens de mariages que Séga-Duwa avait déjà mis en place tout au tour de Khasso. Tous ce monde était allié de Demba-Séga et Demba-Séga était, comme son père, un «Soutien inconditionnel ld'Adambary-Moussa», (Sangha-moussa).
Alors que Mady-wulen ne pouvait compter que sur lui-même et ses cousins, Makan-Bougary et Sonto-Gagny, plus leurs alliés Fofana et Maakho. Le sous clan Maakho était établi dans l'actuel village de Sabouciré dans la Commune rurale de Goundara. Dés la fin de la Saison des pluies, le site stratégique de (niokho-bun-tinti) était devenu un site dangereux car, rien que le feu de brousse suffisait comme général d'armée pour les hommes de Demba-Séga. Nous vous rappelons que, sur le plan purement militaire, la cavalerie de Demba-Séga ((sufa) sofa), suffisait à elle seule à régler ce conflit. Demba-Séga et ses alliés avaient lancé l'attaque sur le camp de (niokho-bun-tinti) en commençant bien sur, par y mettre le feu de brousse. Mady-wulen et ses hommes étaient dangereusement menacés par le feu et débordés de toutes part par des assaillants.Une tentative de regroupement à Sakholen, repoussée, des tentatives de résistances à Balandougou, à Saman, également repoussées. Finalement, Mady-wulen et ses rescapés s'étaient retrouvés encerclés sur la petite colline de Sonkoné et avaient fini par «déposé les armes et accepta la loi des vainqueurs».
La loi des vainqueurs d'un conflit armé à l'époque, elle était très simple, le choit entre : exterminer les vainquis, les réduire à l'état d'esclavage ou les vendre à d'autres esclavagistes, comme du bétail! Vu de cette réalité de l'époque, nous pouvons dire que les vainqueurs de Sonkoné avaient étaient plutôt «clément avec les vainquis» car, l'ensemble des sous-clans Séetigui-Kuru et Séetigui-Gagny avaient conservé leur Statut d'homme libres, (hooro). Mais à une seule condition : de «renoncer à jamais toute prétention à l'exercice du pouvoir politique», (mansa-ya). Nous étions à une époque où il n'y avait ni de l'ONU, ni de l'opinion publique internationale, ni de la Déclaration universelle de droit de Homme, ni «de notions de crimes de guerres et crimes contre l'humanité», ni presses, ni médiats. Nous étions à une époque où un Prince, une Princesse kidnappé sur un chemin de voyage ou pris lors d'un accrochage ou lors d'une expédition armée, changeait le Statut social du jour au lendemain. Il ou elle s'appelait : «l'esclave». Et, à quelques dizaines de kilomètres seulement de son village ou de son Pays Natal! Bilan humain de ce conflit armé de quelques jours, il était lourd. Mady-wulen, Makan-Bougary et Sonto-Gagny avaient perdu au moins les deux tiers de leurs membres, hommes, femmes et enfants. Pour les sous clans Fofana et Maakho, les pertes étaient encore plus lourdes. Le sous clan fofana avait perdu des dizaines d'hommes, sans compter femmes et enfants.Il n'y avait ni charte ni convention internationales protégeant certaines catégories des populations en temps de conflits armés.Tout le monde était traités de la même façon. Le clan Fofana était composé d'une fratrie de trois garçons : Doussou-ba-Makan, Doussou-ba-Moussa et Doussou-ba-Bakary. Ils étaient originaires de l'ex-Kuru-dugu. Les quelques rescapés du sous clan Maakho, (Nomokho) s'étaient installés à Makana, près du fleuve Sénégal. Il est difficile d'évaluer les pertes du côte des vainqueurs mais il a eu beaucoup des pertes également.
Dans l'ensemble, les pertes étaient nombreuses car, «dans le but d'attirer l'ennemi dans un piège ou dans un guet-apens», Mady-wulen avait ordonné à ses hommes de de se livrer à une véritable guérilla. Pendant plusieurs mois, ces hommes n'avaient rien épargné : des personnes, des animaux et des maisons appartenant aux Peulhs de Khasso ou à la famille Adambary-Moussa. (Avant le déclenchement des hostilités, les exactions commissent par Mady-wulen et ses hommes sont encore rapportées par des Artiste-griots). Demba-Séga était donc intervenu dans ce conflit afin de «faire respecter la Décision de son père», Séga-Duwa. Danla-Mamoudou était donc confirmé comme Prince Régnant du Pays. Les enfants de Holla ou (khôra), première épouse et les enfants de Dafa, deuxième épouse, ont été également écartés du pouvoir au seul profit des enfants et petits enfants de Danla Cidibé, troisième épouse d'Adambary-Moussa (Sangha-moussa). Danla qui était, nous vous rappelons, une Peulh de Khasso. (Une fois de plus, les liens de parentés avec les Peulhs de Khasso était un «avantage décisif» au Khasso).
Nous allons revenir un peu en arrière sur l'histoire de Takhiné : Takhiné qui avait
été enlevée par Koyamané Samassa alors qu'elle était adolescente et tenue en otage jusqu'à l'âge adulte avant de causer la mort de ce dernier.Nous ne savons pas si Takhiné habitait dans le Pays avec ses parents ou s'ils étaient de passage dans le pays au moment où elle fut enlevée par Koyamané. Nous ne connaissons pas non plus son nom de famille d'origine.En tout cas, elle a été mariée à Malu-Mady Diabaté, l'Artiste-griot de Djitta-Horolen à l'origine. Mais à l'époque, une famille riche et encore une famille régnante avait tous les moins de débaucher ou de confisquer une famille de caste,((niamakhalo) niamakala), liée à une autre famille. La famille Adambary-Moussa avait tout simplement débauché une des familles d'Artiste- griots Diabaté de Djitta-Horolen. les enfants de Takhiné et de Malu-Mady étaient devenus «les griots spéciaux» de la famille Adambary-Moussa avec une filiation «tout à fait arbitraire» : les descendant de Malu-Mady étaient devenus (Takhiné-Syo) alors que les descendants de Malu-Makan et Malu-Sara étaient devenus (malu-Syo). Nous vous rappelons que Malu et Takhiné étaient de la belle-mère et de la belle-fille et que T'le-Makan Diabaté qui a donné son nom de famille et qui est l'arbre généalogique de toute cette famille Diabaté de Tomora et de Sangha, et bien son nom est souvent oublié. Le nom de famille d'origine de M'ba-Malu et de sa Soeur, M'ba-Siga était, ((kumaté) kumaré), selon une source sûr.Donc, les expressions : (malu-syo) et (Takhiné-syo), sont «d'une falsification grossière» de l'identité et de la filiation de T'le-Makan Diabaté et de M'ba-Malu Kumaté.
Après la défaite de (Niokho-bun-tinti), les sous clan Séetigui-kuru et Séetigui-Gagny et leur chef, Mady-Oulen, (bribary-komo) khôma) se sont réinstallés à leur village respectif. bribary pour Mady-wulen, Jontan-Khoklen pour Makan-bougary et Saman pour Sonto-Gagny. Ces trois hommes, tout en acceptant leur défaite militaire n'avaient jamais renoncé d'une manière ou d'une autre a «reprendre le pouvoir» (…)
Contrairement aux familles Bira-Senuman et Fundu-Kuru-Séga qui elles, n'avaient
jamais vraiment disputé le pouvoir avec la famille Adambary-Moussa. Demba-Séga qui venait d'envoyer un fort contingent à Tomora pour régler la guerre de succession entre le groupe de Barinta doit faire face en cette même année là, à «un défit de sa vie» : l'arrivée massive des Bamnan de Sunsana dans le Kaarta. Animés d'une volonté de «conquête impériale» et dotés d'armes à feu,1755. Le Roi de Khasso devait concentrer tous ses moins militaire à la défense des riches terres de Dombokhu (jon-bugu), perdant ainsi tous ses moins des coercitions sur le reste de Khasso. Depuis l'origine, les entités de Khasso ont toujours étaient autonomes mais après Demba-Séga elles étaient devenues indépendantes ou quasi indépendantes les une des autres. Et c'est fut le début de leur incapacité à se défendre face aux envahisseurs. Les Bamnan de Sunsana avaient soumis les Khassonkés au paiement d'une taxe (maani), à partir du Règne de Musa-Kura-bô.
Le complot et le contre-complot de Dalloba-Tinti :
Kélé-tigui-Makan-Bougary, un Stratège militaire qui avait fait ses preuves, Notamment contre les agresseurs Arabo-berbéres. Installait à la tête d'une garnison militaire à Dalloba-tinti, près du Siège du pouvoir, dix ans après la défaite de Niokho-bun-Tinti, «il a tenté de revenir à la charge» en payant plus de trente Kilogrammes de l'or aux mercenaires Bamnan contre Danla-Mamoudou. Il a été «trahit et dénoncé» par l'un de ses conjurés. Danla-Mamoudou qui savait qu'il n'avait aucune force militaire pour contre-carrer ce plan, avait quand-même trouvé un tour de passe-passe extraordinaire! Il a réussi a corrompre les convoyeurs des fonds d'aller présenter cet or à Guidjumé comme étant de l'or de Danla-Mamoudou et la cible de mercenaires étant Makan-Bougary et la caserne de Dalloba-tinti. Les mercenaires bamnan qui n'avaient pas de connaissance précise du pays ni de ses habitants, n'avaient qu'à suivre les indications des convoyeurs des fonds qui étaient donc en même temps, leurs guides.
A l'aube d'un matin de 1762, la garnison et la maison de Makan-Bougary à Dalloba-Tinti, ont été encerclés et «anéantis» par des troupes mercenaires Bamnan qui étaient, au départ, ses propre mercenaires et soldats, «kuulakho, Simadio, kuulakho, Simadio». C'était la chanson dédiée à cet événement, que nous pouvons traduire en français par : Qui vivra, verra, qui vivra, verra!! Peux de rescapés ont pu s'échapper du piège de Dalloba-Tinti. Et pour les troupes Bamnan, c'était : «mission accomplit» .Ils retournèrent à leur base de Guidumé. Ils ne pouvaient s'imaginer avoir étaient «bernés, dupés», dans cette affaire.Voilà dix années après la bataille de Niokho-bun-tinti et la défaite de Sonkoné, «la tentative de patch» de Makan-Bougary contre Danla-Mamoudou, a échouée. Ce fut le dernier espoir du sous-clan Séetigui-Kuru de reprendre le pouvoir car, Makan-Bougary a été le bras armé des sous-clans Séetigui-Kuru et Séetigui-Gagny. Dalloba-Tinti, ne plus un village habité depuis 1763 mais il conserve son nom. Il se situe à environ deux kilomètres au nord-Ouest du village de Khérsighané.
A l'issue de ces événements, Seul un petit-fils de Makan-Bougary avait survécu. Il S'appelait :Toumani-Makan, (Makan fils de Toumani). Il a été élevé jusqu'à l'âge Adulte dans sa famille maternelle : (barina).En effet, sa mère était Fatoumata Sissoko (Sakliba), de (Djilan'ya) Les mercenaires Bamnan étaient venus de Guidjumé ou Guidumé, au pays de Diafounou. A l'époque, Sira-Bô, était le (Fama), le Roi de Kaarta. son siège était à Guémou, au Pays de Kingui. Nous savons que le (Fama) bamnan pouvait à la fois ordonné des guerres d'envergures, des expéditions punitives, des expédition-Razzia mais aussi fournir des mercenaires à qui pouvait payer en or. Nous savons également que les chefs militaires de garnisons provinciales organisaient des expéditions-Razzia et des mercenariat à leur propre compte et que dans de tels cas, le (Fama) n'était pas informé.
Nous avons apprit par la plume de Marian-Mady Sissoko, dans son titre : de «Wagadu fo-Sudan», que dés l'arrivée de Sira-Bô au pouvoir vers 1761, il avait installé son siège à Guémou au Pays de Kingui et installé une «puissante» garnison militaire à Guidjumé, (Guidumé). Guidjumé est à environ 100 km au nord de Dalloba-tinti en ligne droite. L'intervention avait été faite dans «l'urgence». Il était donc probable que le (fama), Sira-bô, n'était pas au courant de cette affaire car entre Guémou et Guidjumé il y a au moins 150 Kilomètres. Après Sira-bô, les (fama), de Kaarta étaient devenus des «véritables nomades».On a siégeait à Diokha; à Yélymané; à Koniakary; à Kayes; et à enfin, à Niorot. Après la destruction de la Capitale de Sira-bô, Guémou, par les troupes de Monzon Diarra de Segou, 1790.
Sokhona-Moussa et la guerre «de revanche», (bimésa-kélo) Danla-Mamoudou est décédé vers 1777. Sokhona-Moussa, son Neveu, le fils de Danla-Demba, lui a succédé. C'est fut le plus long et le plus brillant Règne de Tomora. Sous le Régne de Sokhona-Moussa, Kaarta avait connu six (fama) :
Il s'agissait de, Sira-Bô; Dése-Koro; Musu-Kura-bô; Tequin-Koro; Sakhaba;
jusqu'à Badian-Mary-ba, qui était arrivé vers 1815. Cette période avait connu beaucoup de bouleversement sanglant dans le Kaarta. Non seulement des conflits armés fratricides (faden'ya) entre les bamnan de Sunsana eux-même mais surtout la guerre entre Monzon Diarra de Ségou et Dése-Koro Coulibaly qui avait «ravagé» le Kaarta. Beaucoup des réfugiés bamnan dans le Khasso. Pour la première-fois, les Khassonkés ont bénéficié les armes à feux grâce aux réfugiés bamnan de Kaarta. Non seulement les Khassonkés avait bénéficié l'arrivée de milliers de Bamnan équipés de leur fusil individuel, entraînaient et aguerris mais aussi des dizaines d'autres ayant le savoir faire de la fabrication du fusil artisanal et de la poudre à canon. «C'était une manne du ciel» pour les Khassonkés. Le rapport de force avec les autres peuples de la Région c'était brutalement inversé en leur faveur. Or, les Khassonkés en général et le clan farin-Séetiqui en particulier avaient des comptes à régler du côté de la Rive-gauche du fleuve.De l'autre-côté du fleuve, on n'avait pas manqué «de s'inquiéter de ces renforts reçus par les pays de Khasso». Ils se sont même organisés pour «tenter de prendre le devant et d'anticiper la menace» (…)
Neuf princes régnants se sont coalisés pour envahir le Tomora et le Khasso : Kani-Tieman; Sira-Tieman; N'fa-Tieman; N'fa-Siriman; M'badiou-Koly; Kobokhoto N'fa-Makan; Kéniédinfé N'fa-Makan; Boudiarinko N'fa-Makan; et bafing-Kani-Moussa. La colline de Niugudu, sans doute le plus haut sommet des pays de Khasso, quelques 25 km du fleuve, permettait d'observer tous mouvement des troupes sur les deux fleuves. Rien donc ne pouvait surprendre les Khassonkés de ce côté-là. Parmi les troupes de Tomora, un Stratège hors du commun : bamnan Monzon-blen pour les bamnan et bambara Manson-wulen, pour les Khassonkés. Ayant observé des mouvement des troupes importantes sur les deux fleuves, depuis (Niugudu-Kuru), la Colline de Niugudu, ce Stratège avait proposé de les «intercepter en pleine nuit» aux bords du fleuve.
Après avoir fait prisonnier deux de leurs hommes qui étaient entrain de chercher du bois de chauffage et les ramenés à (Niugudu-Kuru). Ces hommes, sous la contrainte, avaient affirmé que Neuf princes et leurs troupes finiraient la traversée du fleuve ce soir même et qu'ils seront tous groupés à un point de rendez-vous à Tintila, en face du village de Bafoulabé. Les Khassonkés avaient utilisé leurs deux prisonnier comme indicateurs pour indiquer le lieu de résidence de chaque prince qui serait investi par des hommes armés des fusils à feu alors qu'aucune des troupes de Neuf princes ne disposaient encore d'armes à feu à l'époque. Les places-fortes de Neuf princes investis en plein nuit grâce aux indications de deux prisonniers, on s'était mis à tirer des coups des feux.Chaque prince qui se levait pour se demander qu'est ce qui c'était ? Il est aussitôt pris et ligoté, ses gardes fusillés! En pleine nuit, les neuf princes capturés et ligotés leurs gardes tués, plus personne pour donner l'ordre ou l'information.«C'était la panique et la débandade» On se jetait dans le fleuve par milliers.
En une seule nuit, des milliers de morts par noyade dans le fleuve.Des milliers de morts aux combats ou fait prisonniers. C'était un nouveau Toumbin-fara : une victoire totale dela coalition du Khasso et sans une véritable bataille. Les princes capturés étaient amenés dés le lendemain au pied de la colline de Niugudu et les huit princes des clans Sissoko ont été exécutés sur le champ.le prince régnant de bafing, Kani-Moussa Traoré, lui a été gracié et libéré.Il était «coupable seulement d'avoir était mêlé à une rivalité et à un conflit armé fratricide entre clans Sissoko de la lignée de Sorrah-Moussa», ((fadin'ya) faden'ya). Rentré à bafing, kani-Moussa avait préparé sa fille, (Sira-maduman), Sira la bien-aimée, et lui a fait accompagner des richesses «immenses», pour aller la donner à Sokhona-Moussa afin de le «remercier de l'avoir sauvé la vie». Et Sokhona-Moussa avait donné cette fille à son jeune
-frère, Sokhona-Oussoubi. pour les khassonkés, c'est (Sira-maady). Sokhona-Oussoubi qui n'avait eu que deux filles comme enfant. C'était les deux filles de Sira-Maady de bafing.
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L'une des victimes des exécutions de la Colline de Niugudu (Niugudu-kuru) avait
improvisé «devant ses bourreaux», une chanson pathétique! (maniumako). Et qui est encore chantée au Mali : ( Diendien-bugayi-diendien, je suis venu danser pour mon petit frère, diendien-bugayi-diendien, il n'y a pas mieux que la fraternité, il n'y a pas mieux que la parenté. Diendien-bugayi-diendien, je suis venu danser pour mon petit frère). Huit (8) princes Régnants sur les Territoires du bassin du fleuve blanc, du fleuve Noir et ainsi que le bassin du haut Sénégal, tous de la lignée de Sorah-Moussa, ont été exécutés l'un après l'autre en une seule matinée.Cette chanson qui a été chantée, bien sûr! Sous la menace du couteau ou du sabre des bourreaux mais cette chanson avait et, elle a encore «plein de sens significatifs». Les rivalités et les conflits armés fratricides qui ont marqué l'histoire de tous les peuples du monde et qui continuent de marquer encore certains peuples, ne peuvent être qualifiés autrement que par une attitude et un comportement d'autodestruction !!
Les troupes coalisées de Khasso, après leur l'écrasante victoire de Tintinla, n'avaient plus des forces militaires en face, ni sur le fleuve blanc, (bagué), ni sur le fleuve noir, (bafing), ni sur le haut Sénégal. Alors elles étaient aller se «promenées» jusqu'à Niagala et Niambia extra. Afin de «boucler leur victoire» avant de regagner au bercail. On prétend encore à Tomora que seul Sokhona-Moussa et ses troupes avaient mené «la guerre de revanche», (bimésa-kélo), alors que, c'était non seulement des troupes coalisées de toutes les entités de Khasso ou presque mais également des troupes alliées, Soninkés et autres. Du début à la fin du1800ème Siècle, les Khassonkés ne pouvaient mener aucune guerre d'envergure sans les troupes de Séga-Duwa puis de Demba-Séga, notamment de leur cavalerie. Seulement, les Peulhs de Khasso, (khasso-funlolu), une fois la victoire de Tintila se sont frotté les mains et ont «confié le sale boulot» à Sokhona-Moussa : L'exécution de ses propres cousins capturés.Un acte «de vengeance» aux événements de Barinta à environ quatre vingt ans, plus tôt.
Car les Peulhs de Khasso savaient que depuis les événements tragiques de Barinta, il y avait «une haine profonde et une soif de vengeance» entre les membres du clan rescapé de farin-Séetigui, réfugiés dans le Khasso et les autres clans de la lignée de Sorah-Moussa. Nous savons grâce à Sékhiné-Mody Sissoko que, au milieux du 1800éme siècle, les troupes de Demba-Séga avaient capturé Dése-babô, un prince Régnant de Kaarta et que Demba-Séga avait décidé de le remettre à un groupe de Diawara-Dabora, réfugié au Khasso et que ce groupe «avait massacré» Dése-babô «par vengeance à l'ingérence armée de Bamnan de Sunsana dans la guerre-fratricide entre clans Diawara au Kingui». On sait aussi, qu'à l'arrivée de Bamnan de Sunsana dans le Kaarta, le clan Diawara s'était divisés en deux sous-clans opposés qui s'affrontaient militairement. Le sous-clan Sakhoné, s'était rallié «opportunément»
aux descendants de Massa de Sunsana (sunsana-massa), alors que le sous-clan Dabora lui, ne les voulait pas dans sa zone.Grâce à l'intervention militaire de Bamnan, les Dabora avaient été vainquis et chassés de Kingui.
Donc, environ tente sept ans avant «la guerre de revanche», (bimésa-kélo), Demba-Séga avait déjà fait capturer un Prince Régnant de Kaarta, pour l'exécuter, il l'avait laissé à un groupe «de revanchard» de Diawara-Dabora. Exactement comme Sokhona-Moussa et ses cousins capturés à Tintila. Paradoxalement, les conditions qui ont amené les membres du clan rescapé de Farin-Séetigui de Barinta au Khasso au début du1800éme siècle sont les même conditions qui avaient amené des Diawara-Dabora de Kingui au Khasso au milieux du 1800éme siècle et se sont encore les même conditions qui ont amené les Bamnan de Sunsana au Kaarta :
Conflits armés fratricides, ((fadinkélo) fadenkélé). Et, rien qu'au cours du 1800éme siècle, nous pouvons citer des dizaines d'exemples des clans décimés, des clans réduits à l'état d'esclavage ou chassés de leur terre Ancestrale dans des guerres inter-claniques et inter-ethniques. Un autre paradoxe, à entendre des Artistes-Griots jusqu'à nos jours, chanter publiquement à la gloire de tous ces chefs de guerres, ((kélé-manso) klé-mansa), on a l'impression qu'il n'a jamais eu ni des crimes de guerres, ni des crimes contre l'humanité, ni des génocides, ni des cruautés, ni des barbaries. Aucune atteintes à la dignité humaine.Que des exploits militaires, Point !!
Sokhona-Moussa avait connu des succès militaires au cours de sa vie et, au sommet de sa gloire, par exemple, il avait envoyé ses hommes pour aller «assassiner un chef de clan» du Pays Diaye, sa jeune-femme, Kamané-ba, avait été kidnappée et amenée de force à Tomora. Mais de là, à prétendre que lui seul et les troupes de Tomora avaient mené la bataille de Tintila et au delà de Tintila, contre les troupes coalisées de neuf Princes Régnants, c'est trop prétentieux ! A l'exception de la cavalerie de Séga-Duwa et de Demba-Séga, de1700 à1800, où il y avait des critères de recrutement de cavaliers et des formations militaires, les troupes Khassonkés étaient
souvent composées «de bric et de broc». Aucun critère d'engagement, ni de l'âge ni de l'état de santé ni de la force physique.Tout individu masculin était un soldat en cas de conflit armé. Il n'était donc pas du tout rare que le grand-père, le père, et le fils soient mobilisés ensemble. Car ne pas se mobilisé en cas d'une guerre, se risquer «d'être mis au ban» dans son Pays, dans son village, et même dans sa propre famille.
Une fin tragique! Pour Sokhona-Moussa. La roue de l'histoire ou l'ironie du sort ? A environ 18 ans après l'excécution, de huits Princes à Niugudu-Kuru, par Sokhona-Moussa, et bien lui-même avait été exécuté au pied de la même colline Par les troupes de Boidian-Mary-ba, venues de Niagané. Pratiquement au même endroit qu'il avait exécuté les huit princes de la lignée de Sorah-Moussa. En effet, contrairement à ses deux prédécesseurs, Teguin-koro et Sakhaba, qui avaient axé leur politique sur les pays de l'or : Kita, Manden et bafinfg, Badian-Mary-ba lui, avait reprit l'axe de la politique de Musa-Kura-bô : l'axe Khasso, Futa et Bundu. Sokhona-Moussa don le Pays se trouve plus à l'Est, en première ligne face au kaarta, avait été le premier que Boidian-Mary-ba allait réclamer le paiement des taxes instaurées par Musa-Kura-Bô. Après une longue période où les (fama) de Kaarta ne leur réclamaient rien et qu'ils s'étaient croyaient «indépendant». (Et d''ailleurs, entre temps, Fadigui Diawara, l'ex-gouverneur de Musa-Kura-bô à Koniakary, «avait trahit» les Bamnan et s'était mis du côté de Khassonkés avec ses hommes)...
Sokhona-Moussa avait refusé.«Après des longues tractations, des menaces, des mis en garde, Sokhona-Moussa restait intransigeant et catégorique dans son refus».
Dunkan-Samba Coulibaly, un Bamnan de Kaarta, réfugié à Tomora depuis la guerre entre Monzon Diarra de Segou et Dese-Koro Coulibaly de Kaarta, il était le porte-parole ou l'interprète de Sokhona-Moussa auprès du représentant de Boidian-Mary-ba à Niagané. Lorsque le représentant de Boidian-Mary-ba était devenu «exaspéré» par l'attitude de Sokhona-Moussa, il avait dit à Dunkan-Samba : «aller dire à Sokhona-Moussa, que la discussion est terminée, (Kuma banna), et que, s'il m'envoyait une autre délégation qui n'apporte pas des réponses favorables à notre demande, les membres de cette délégation seront fusillés». Dunkan-Samba était revenu délivrer ce message à Sokhona-Moussa, mais Sokhona-Moussa était resté sourd. Fidèle à sa réputation de : (fanfakha-bulah), qui signifie que la personne est
animée d'une telle bravoure qui peux la conduire jusqu'au suicide. Alors, Boidian-Mary-ba, avait ordonné à ses troupes stationnées à Niagané «d'envahir le Tomora». En quelques jours, la moitié du pays avait été incendiée, villages et brousses. La population avait trouvé refuge sur les hauteurs des collines rocheuses Sokhona-Moussa lui-même sur la colline de Niugudu. Trois-mois de d'un siège sans relâche de troupes bamnan, il a fini par négocier sa reddition. Il fut capturé et décapité, sa tête amenée à Niagané. Il avait environ 70 ans.
Sokhona-Moussa avait été exécuté en même temps que certains de ses fils et certains de ses cousins, des fils de Danla-Mamoudou. Notamment Mary-Sara, l'un de ses vaillants guerriers. Dés l'arrivée au pouvoir de Boidian-Mary-ba en 1815, il avait envoyé ses Agents secrets sous la conduite d'un certain Fula-Moussa, pour aller «kidnapper» Fadigui Diawara, «le Gouverneur traître» de Musa-Kura-bô à Koniakary et le ramener à Yélymané où il siégeait lui-même. «Fadigui Diawara était un grand cavalier et l'un des chefs de la cavalerie de Musa-Kura-bô». Après le retrait des troupes bamnan, les populations ont pu regagner leurs villages incendiés et reconstruire avec «des abris de fortunes», juste avant la saison des pluie. Sokhona-Séga, «qui a toujours été un Ambassadeur itinérant, contrairement à son frère aîné, lui croyait à la force de la diplomatie autant qu'à la force militaire.Il n'était pas favorable à une guerre avec les bamnan mais il ne pouvait pas contrarier la Décision de Sokhon-Moussa. En lui Succédant, il a rassemblé beaucoup d'or pour aller payer «la rançon et récupérer la tête de son frère aîné à Niagané. Il a rétablit une relation de «confiance» et de paix avec les bamnan, Notamment en acceptant leurs conditions». La taxe de( fama) de Kaarta était payée de préférence en or mais ça pouvait être aussi du bétail ou des céréales.
Sokhona-Moussa avait lancé un appel à tous les pays de Khasso, c'était vers 1816. Mais aucun n'était venu.Car Les Khassonkés savaient déjà que, «même toutes leurs forces coalisées, ils ne faisaient pas le poids face aux troupes de Boidian-Mary-ba». Il n'y a pas eu beaucoup des pertes en vie humaines puisqu'il n'y a pas eu «des résistances acharnées». Des et des vivres incendiés, des animaux emportés. Sokhona-Moussa, entourait de sa petite cours, (batoo) où des Artistes-Griots ne manquaient pas de mots ni d'expressions pour le flatter, l'exalter et pour évoquer ses victoires militaires. Il était âgé, ses facultés physiques et intellectuelles diminuées.Il n'était plus conscient de la réalité du rapport de forces en présence. Il croyait donc, que la population de Tomora pouvait faire face aux troupes de l'empire Bamnan à l'apogée de sa puissance, sous Badian-Mary-ba. «Ça était une erreur fatale». Mais après lui, un autre dirigeant du Khasso avaient commis la même erreur qui a été également fatale à lui (...)
La mort de Demba-Séga et la fin de l'unité de Khasso.
La mort de Demba-Séga, vers 1800 avait permis à Musa-Kura-Bô d'annexer la seule entité de Khasso qui était encore indépendante de Kaarta : Diombokhu, (jon-bugu). La guerre de succession entre les enfants de Demba-Séga qui avait impliqué l'ensemble des sous-clans Diallo de khasso avait permis à Musa-kura-bô d'intervenir et «de mettre fin à l'unité et à l'indépendance de Khasso». Musa-kura-bô, alors (fama) de Kaarta avait imposé une Taxe, (maani) sur le Khasso, et le Bundu. Il avait installé l'un des chefs de sa grande cavalerie, Fadigui Diawara, comme «gouverneur de Khasso» à koniakary. Plus jamais aucun souverain de Khasso n'avait représenté l'ensemble de Khasso. Il paraît qu'aucun de fils de Demba-Séga n'avait survécu à cette guerre civile puisque Hawa-Demba était un petit-fils à lui.
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Demba-Séga «était un célèbre Prince du Khasso» sous le Règne de son Père, Séga-Duwa. Il jouait «merveilleusement» de la flûte, (fulé). Il était appelé couramment : (fulé-fo-Demba) (demba le joueur de la flûte). On n'imaginait pas qu'il aller devenir le plus grand Souverain de Khasso à la mort de son Père. Tenir tête aux Bamnan de Sunsana en conservant le territoire de Diombokhu (jon-bugu), jusqu'à sa mort en 1800. Nous savons grâce à Sékhiné-Mody et à d'autres, les raisons de la guerre de Succession entre Diba-Sambala, le fils aîné de Demba-Sega mais considéré comme un «batârd» par ses frères. Sa légitimité était contestée par Demba-Moussa-khoy et Demba-Mamady.Qui commandait chacun une unité d'élite de la avalerie de Demba-Séga alors que Diba-Sambala, lui, n'a jamais été un guerrier. «Il a toujours été, depuis son adolescence, au cœur de la politique et de la diplomatie de Demba-Séga». Les conséquences de cette guerre qui avait décimé les fils de Demba-Sega, et entraîné l'intervention de Musa-kura-bô, le (fama) de Kaarta. Et la perte de Diombokhu, (jon-bugu). Nous n'y reviendrons pas en détail.Nous allons maintenant parler de Hawa-Demba. Hawa-Demba, fils de Diba-Sambala et de Hawa, petit-fils et homonyme de Demba-Sega. Hawa-Demba veut dire donc Demba, fils de Hawa, sa mère.
Hawa-Demba, était-il un Génie politique ? Hawa-Demba, un génie politique ou «bénéficiaire d'une Rente» de Situation? Une simple observation de l'histoire et du monde contemporain nous permet de conclure que : quelque soit les circonstances ou les contextes, un homme d'état sans intelligence politique, sans talent ni qualité, sans vision ni conviction, rate souvent «des bonnes cases à cocher» pour son Pays. L'histoire de l'Afrique de ces cinquante dernières années nous l'enseigne : Des hommes d'état bénéficiant des contextes internationale «très favorables» on conduit le train de leur Pays vers des dunes de sables. Nous fermons la parenthèse. Hawa-Demba, était partit en exode au Futa avec des rescapés de Koniakary, suite à la guerre de Succession de Demba-Séga suivit «d'une intervention musclée» de Musa-Kura-bô, le (fama) de Kaarta. Et sept années après, il était de retour selon Sékhiné-Mody dans le Khasso. Et toujours selon le même Sékhiné-Mody, avec l'accord du prince Régnant du Logo, il s'est installé sur la fameuse colline de Maaméry, (maaméry-kuro)..De là, Hawa-Demba
et ses enfants n'avaient cessé d'agrandir leur territoire jusqu'à donner le territoire actuel de : Dembaya), le Pays de Hawa-Demba.
Entre temps, Hawa-Demba avait non seulement fait la paix et se réconcilié avec les descendants de Massa mais lui et ses enfants étaient même devenus leurs Alliés «stratégique» dans le Khasso. Les Bamnan de Sunsana savaient que depuis l'époque Wagadu, tous les grands conquérants, tous les grands guerriers de cette Région traversaient le Gué de Soutekhunlé, (Soutekhunlé-Jubé), et que, eux même traversaient ce Gué dans toutes leurs campagnes militaires contre le Futa et le Bundu. Ils savaient également que les Peulhs de Khasso avaient «une longue expérience» de la Surveillance de ce Gué du fait de leur implantation locale depuis des Générations. Ils ont donc «conclut un accord» avec Hawa-Demba, une fois installé sur le Rive-gauche du fleuve-Sénégal dans le quel Hawa-Demba, s'était «engagé à surveiller» le Gué sur le compte de Bamnan, et, à défaut «de pouvoir
repousser un envahisseur, d'informer en temps «réel», le (fama) de Kaarta». C'était dans cette perspective que le fils aîné de Dioukha-Sambala, Guéssé-Sidy, avec une forte garnison militaire s'était' installé à Kaïdi, l'actuelle ville de Kayes, presque en face du Gué. Pour les différents (fama) de Kaarta, le Gué de Soutekhunlé avait une «importance vitale». Quelqu'un d'originaire du Pays depuis des générations qui se soit chargé de le Surveiller, était «un grand service rendu».C'est pourquoi si les autres entités de Khasso avaient payé des Taxes aux Bamnan, pas le pays de Hawa-Demba, et si certains pays de Khasso avaient subit des expéditions «punitives» de la part de Bamnan de Kaarta et certains dirigeants avaient payé de leur vie, et bien de Hawa-Demba jusqu'à Dioukha-Sambala, c'est à-dire la fin de l'empire de Kaarta, aucune hostilités notables entre le Pays de Hawa-Demba et les Bamnan de Kaarta.
Certains diront que c'était le fait d'un marabout ou d'un sorcier, nous disons que c'était le résultat de l'intelligence politique et le pragmatisme (waguéya), de Hawa-Demba suivit de ses enfants : «Savoir faire la paix et se réconcilier avec ses ennemis mortels d'hier». Car, si Hawa-Demba avait juré de ne jamais faire la paix avec les Bamnan de Sunsana «les bourreaux de ses parents», s'il avait gardé des rancunes et des rancoeurs, s'il avait voulu être «revanchard» contre eux, et bien il n'aurait jamais pu fonder un nouveau pays qui porte son nom, et fondé une grande famille à cet endroit précis, c'est à-dire le point de passage des troupes bamnan dans leurs expéditions militaires contre le Futa et le Bundu. Les meilleurs qualités humaines de chaque personne et surtout lorsqu'on est responsable, c'est de ne pas avoir trop de rancoeurs ni des rancunes, de ne pas être trop revanchard car, pour offrir «une paix durable» aux vivants, il faudrait renoncer à l'idée de toujours «venger les morts». Aucun historien ne peut faire le calcule des nombres de mort dans des siècles de guerres entre Français et Anglais, entre Français et Allemands par exemple, mais depuis qu' ils ont décidé «d' honorer et de commémorer leurs morts dans leurs guerres mais de ne plus chercher à les venger», ils vivent en paix. Renoncer à venger les morts c'est donc «le prix à payer pour la paix au bénéfice des générations actuelles et futures».
Jusqu'à l'arrivée d'El-Hadj Omar et ses Talibés en 1855, les enfants de Hawa-Demba, et notamment Dioukha-Sambala, vivaient «en bonne intelligence» avec les Bamnan de Kaarta, Dioukha-Sambala croyait non seulement mais il souhaitait vivement que les Toucouleurs soient «écrasés» au traversée du Gué de Soutekhunlé par des troupes Bamnan. Six milles hommes,basaient à Fataladji et commandaient par Diadjiri Coulibaly, le fils aîné de Mamary- Kandia, le dernier (fama) Bamnan de Kaarta. Mais c'était sans savoir les types d'armes et des munitions dont les Toucouleurs possédaient par apport aux fusils artisanaux qui équipaient Diadjiri et ses hommes. En une seule journée, les troupes Bamnan «ont été balayées»s devant le Gué. Dans la soirée, les premiers fantassins Toucouleurs avaient mis pieds de l'autre-côté du fleuve. Diadjiri et ses rescapés s'étaient retranchés à Fataladji. On lui a demandé d'envoyer un message à son père à Niorot pour l'informer, il a répondu : «je ne peux pas envoyer un message à mon père pour lui dire que les Toucouleurs ont traversé, moi, je vais mourir ici», ( n'ne te Tii bila koka taa fo bà yen ko fula tiguera, n'ne bi sa yan). Diadjiri savait qu'il commandait les «troupes d'élites» de son père, et que, ce que lui et ses hommes n'ont pas pu empêcher, aucune autre troupe de (fama) de Kaarta ne le pourrait.
Dioukha-Sambala était le plus grand opposant de Khasso aux Toucouleurs et à leur confréri de Cheikh-Ahmed El-Tidjanî. Il était en contacte avec tous ceux qui résistaient au Khasso; au Guidimakha; au Diafunu; au Kaarta; au Kingui, extra. Il a déclaré «persona non grata» au Pays de (Dembaya), tout descendant de Hawa-Demba qui aurait suivit les Futankés. Il a accueillit des réfugiés qui fuyaient de Toucouleurs venus de toutes part jusqu'à ce que son Territoire ne pouvait en contenir.
(Cheikh-Ahmed El-Tidjanî, fondateur de la confrérie «El-Tidjanya» était né à Tlemcen, en Algérie à la fin du 18éme siècle, et, au début du 19éme siècle, «a cause de son intégrisme», il a été chassé par le prince Emir Abdel-Kader d'Algérie vers le Maroc où il fini sa vie). Diadjiri et la plupart de ses hommes ont été tués à Fataladji. équipés des fusils artisanaux à un seul tir, ils s'étaient retrouvés en face des fusils automatiques, des fusils mitrailleurs, des canons d'origines industrielles et modernes.
Plus d'un siècle et demie après les faits, beaucoup de gens continuent de parler de la gourde (barani), de la plume (kala) ou du chapelet du Marabout Futankés pour expliquer ses victoires militaires au lieu d'admettre que c'étaient les formations militaires dispensées à Dinguiraye par des Européens et des armes Européennes
qui avaient assurées les victoires du Marabout. Du fait que des troncs d'arbres et des branches tombaient sur des combattants ennemis et les tués est souvent expliqué par la participation des «Anges et des diables» au combat au côté du Marabout.Comme si on ignore encore la capacité d'obus du canon et du mortier à trancher un tronc d'arbre d'une certaine taille, sans parle des branches d'arbres.Par l'obscurantisme, certains diplômés de meilleurs Universités préféraient des mythes, des légendes et des contes de fées en lieu et place des explications scientifiques, techniques et rationnelles de choses et de faits.
En politique, Dioukha-Sambala était un grand héritier de Hawa-Demba. Il était le
seul dirigeant du Khasso a avoir «un conseil général et un conseil restrein». Son
conseil général se réunissait à (Khasso-Tumbin), sous le Tamarinier du Khasso. Il réunissait les quatre sous-clans Diallo : Les sous-clans Demba-Séga; Kinty-Guimba; Gansiry-Diaadié et Silatigui-Amadou. Et son conseil restreint se tenait dans sa Vestibule, (bulungho), il réunissait les fils de Hawa-Demba, certains membres de la Caste Griot et des officiers de son Armée. D'après nos sources, dans la Vestibule de Dioukha-Sambala, deux personnalités étaient les plus écoutées : Il s'agissait de Diogu-Sambala et de N'damba-Amadou. Diogu-Sambala pour la voix diplomatique et N'damba-Amadou pour la voix militaire! N'damba-Amadou, le fils benjamin de Hawa-Demba, (lagaré) aurait été le bras armé de Dioukha-Sambala, et Diogu-Sambala, «son plus grand diplomate et médiateur».
Monsieur Sékhiné-Mody avait titré dans son livre : «les royaumes de Khasso face à l'empire Toucouleurs dans le haut Sénégal» et le même Sékhiné-Mody, dans le même livre plus loin avait parlé de «Roitelets de Khasso», rassemblés sur la colline de Fêlou autour du général Faydhérbe (Faydhérba), dans leur lutte contre les Toucouleurs vers 1856. En vérité, depuis Séga-Duwa et Demba-Séga, on ne peux pas raisonnablement attribuer le titre de Roi à aucun dirigeant de Khasso. C'étaient des princes Régnants dans les meilleurs des cas, des chefs de clans, (khabilé-mokhoba), dans les pire de cas. Depuis la division de Khasso en plusieurs entités, il n'y avait que quatre entités qui ont toujours eu un prince Régnant jusqu'à 1960. Il s'agissait de : Dembaya, de Logo, de Tomora et de Kontéla, (l'ex-kuru-dugu).
La force ou plutôt «la chance» de Khassonkés, était d'avoir occupé une position «hautement géostratégique» sur le fleuve Sénégal avec beaucoup des riches Terres arables et un axe de circulation «incontournable» entre:d'une part, les Pays de Kaarta, de Bélédugu et de Ségou à l'Est et les Pays de Gadiaga, de Futa et de Bundu à l'Ouest et Sud-Ouest et d'autre part, le Pays du fleuve blanc et du fleuve noir au Sud et Sud-Est et les Pays de Guidimakha, de Soroma et de Diafunu au nord. A un certain moment de l'histoire, on pourrait appeler le Khasso, «la route de l'or » car le territoire de Khasso était un carrefour entre les Pays Mandés du Sud, très riches en or et les Pays Soninkés du Nord, très commerçants ((julo) jula). Et la faiblesse de Khassonkés était, malgré leur petit nombre, «leur incapacité à faire une unité durable et leur querelles sans grandeur». Noamment Les querelles entre «les deux vieux-lions du Khasso» : Dioukha-Sambala et Nia-Mody. Une rivalité qui était à la fois politique et ethnique et qui avait fait beaucoup de torts aux Khassonkés. Qui avait laissé beaucoup de cadavres! Dioukha-Sambala avait fini par avoir le dernier mot sur Nia-Mody grâce a ses alliés français qui avaient éliminé physiquement Nia-Mody, «la bataille du logo-Sabouciré», 1891.
Les bamnan de Sunsana étaient des redoutable guerriers mais plutôt des médiocres en politique et surtout en diplomatie. Par exemple : Dese-Koro Coulibaly qui, au lieu de profiter de changement de régime intervenu à Ségou, (le coup d' état de N'golo Diarra), pour tenter de réconcilier les deux Royaumes cousins, lui avait préféré «lancer un défit» à Ségou. Pendant que la guerre de succession de N'golo, entre Monzon et Nianankoro faisait ravage à Ségou, il était «allé piller» le village de Niamina, près de Ségou et proféré des propos «très offensant» à l'adresse de la famille Diarra au pouvoir depuis N'golo. Il a ainsi réussi à «attirer la foudre» de Ségou sur le Kaarta et ses habitants, de Monzon à Tiefolo. On sait que la population de Sunsana avait était chassée par Biton Coulibaly dans les même conditions des «désastres humains» que la population de Barinta l'avait été à environ 40 ans plutôt. C'était toujours des rivalités fratricides, (faden'ya). Des affrontements atroces entre Ségou et Sunsana d'une part et entre Ségou et Kaarta d'autre part, ont été des causes fondamentales de leurs affaiblissements face à leurs ennemis ultérieurs. Mais cela n'était qu'un constat général à l'époque. «L'histoire médiévale était faite de ces conflits armés fratricides et autodestructifs».
Nous estimons la superficie de l'assemble de Khasso avec Diombokhu (jon-bugu), à environ 24000 kilomètres-carrés et une population de 450.000 habitants.Sans compter la ville de Kayes qui doit faire entre 115.000 et 125.000 habitants mais qui ne plus une ville Khassonké. C'est une ville Malienne. Soit des coordonnées géographiques suivantes : (((2°) 0 ') 62'') longitude Est /Ouest et (((1°) 10 ' ) 62'') l'altitude Nord / Sud. Nous n'avons aucune données officielles concernant les coordonnées ni de la Région ni de la localité de Khasso. C'est seulement notre propre estimation puisque nous sommes originaires de cette localité. Nous pensons qu'on ne peut pas faire de l'histoire-géographie du Khasso sans inclure le territoire de
Diombokhu car, Diombokhu-Koniakary avait été la Capitale du Khasso sous Demba-Séga, soit de1752 à 1800. Et, de 1892 à 1960, Diombokhu était dirigé par
des chef du Canton Khassonkés : N'Damba-Amadou et Sadio-Demba. Des Français, pour récompenser N'Damba-Amadou de sa participaton «active» au sein des troupes du Général Archinard contre les Toucouleurs, ils l'avit nstallé dans la fortéresse de Koniakary comme chef du Canton de Diombokhu et il y a été succédé par Sadio-Demba jusqu'à 1960. Même si, à notre connaissance, les Khassonkés n'ont jamais atteint ou dépassé 10% de la population totale de Diombokhu à aucun moment de l'histoire. Avant l'arrivée des Bamnan de Sunsana dans le Kaarta, en 1755, il fallait aller voir les Diawara de Kingui, les Doucourés de Diafunu ou les Arabo-Berbéres de Mauritanie pour voir une cavalerie équivalente ou superieur à la cavalerie de Demb-Séga. C'est cette cavalerie qui avait permi à la minorité Khassonkée «de s'imposer» à Diombokhu.
A certains moments de l'histoire, les peuples et leurs dirigeants ont une telle amnésie de leurs origines, de leurs grandeurs historiques qu'ils tombaient dans des déchéances intellectuelles et morales jusqu'à croire qu'il suffisait qu'un prince conquise et contrôler un territoire de 500 à 2000 kilomètres-carrés, peuplé de 1000 à 5000 habitants pour être appeler «Roi».C'est ainsi qu'au moment où Modibo Keita et son gouvernement allait ériger le drapeau de la République du Mali, (homonyme de l'empire du Mali), ils étaient plusieurs centaines à se partagé de ce Territoire, malgré l'administration coloniale française, avec des Titres de : Mansa; Manso; Fama; Tunka; Lardo; Ganda-koy; émir... Alors même que cette République du Mali, «n'est qu'un morceau» de ce qu'avaient été les empires de Wagadu, (ghana) et du Mali.
- Princes ayant Régné entre l'exode de Barinta et 1960
Première génération :
- Fundu-Kuru-wulen
deuxième génération : - Bira-Senuman,
troisième génération :
- Adambary-Moussa, (Sangha-moussa).
Quatrième génération, :
- Danla-Mamoudou.
Cinquième génération, :
-Sokhona-Moussa
-Sokhona-Sega.
Sixième génération :
-Dioukha-Mady-ba,
-Hawa-Magassa-Demba,
- Assa-Oussoubi,
-Koumba-Mamoudou,
- Ciré,
- Kama-Moussa
- Kamané-Demba,
-Tunka-Séga
Septième génération :
-Mody-Niamey, - - -Sanou-Kaba,
-Sanou-Dioukha-Mady,
-Kanku-Sara,
-Téréna-Dioncounda,
-Guédin,
-Guida,
Et enfin huitième génération :
-Moussa-khoy
-Dankourou-M'bouillet,
-Hamara-Dian
- et, Abdoulaye Soit vingt et cinq Règnes (25), sur 248 ans. Nous n'avons pas tenu compte de l'ordre chronologique de Règnes, nous avons seulement cité des classes de générations.
La lutte pour pouvoir entre Guédin et M'ma-khoy-Fassara.
Entre la famille Téréna-Dioncounda et la famille Guédin, deux fois le Pays avait frôlé une guerre civile. D'abord, Guédin avait contesté la légitimité de Dioncounda soit-disant que «la mère de Dioncounda était une griote». Le pays était au bord d'une guerre civile lorsque grâce aux intervenants, Guédin était revenu aux bons «sentiments» et a accepté de se rendre dans le village de Dioncounda, (Koumakary) et de se réconcilier entre «frère ennemis» Finalement, Dioncounda avait régné pendant dix ans. A sa mort, son fils aîné, Fassara voulait le succéder alors que Guédin était encore vivant. De nouveau, des bruit des bottes! Fassara qui avait fait quelques études et qui se donnait le titre de fanfaronnade de «député Fassara». Très proche de l'administration coloniale française, il se croyait tellement «populaire et tellement charismatique» qu'il lui avait demandé d'organiser un vote «plébiscite dans tous les villages». (Une première dans l'histoire des règnes du Pays).On allait de village en village, rassembler les Adultes et demander aux mains levée, qui est pour Guédin? Et qui est pour M'ma-khoy-Fassara? Nous n'avons aucune donnée statistique mais l'histoire orale du Pays veux que Guédin l'avait emporté «largement» et partout dans le Pays». Dans cette gérontocratie ambiante, M'ma-khoy-Fassara n'avait aucune chance face à quelqu'un de la même promotion d'âge que son père», Téréna-Dioncounda. Et dans une société où il n'y avait ni culture ni tradition Démocratique, ceux qui ont eu le malheur de voter dans un vote publique à mains levée pour Fassara avaient fait l'objet de toutes les moqueries, les railleries, les taquineries, les blâmes, et même, les atteintes à leurs biens, voir à personne.Beaucoup avaient quitté le Pays, à commencer par Fassara lui- même.
Mais Fassara et ses amis de l'administration française n'avaient pas dit leur dernier mot... Guédin a été investi prince Régnant vers 1928. M'ma-khoy-Fassara était prêt à prendre sa, «revanche». Deux ans après, Fassara et ses amis venaient «de découvrir une injustice» contre la quelle une bonne partie de la population du pays devait se «rebeller». Une injustice pratiquée par tous les princes Régnants du pays depuis longtemps. Sa consistait à ce que toute personne décédée qui n'ayant pas le statut d'homme libre (hooro), ses biens seront partagés en deux part égales, une part pour le prince régnant et l'autre pour la famille du défunt.Fassara a réussi a convaincre une partie de la population et ainsi que l'administration française que cette injustice devait «cesser immédiatement, on ne devait hériter que ses parents». Il a trouvé des volontaires pour déposer plainte à Bafoulabé en la personne de Dialla-wulen Cidibé et de Samba-wulen Diallo. Le Commandant de Cercle de Bafoulabé, un certain commandant Delbos, s'était rendu à Oussoubidiagna accompagné d'une brigade de gendarmerie lourdement armée. Comme par hasard, Fassara était dans cette délégation. Il a convoqué «les responsable» du Pays et a présenté un décret signé en haut lieu au nom de la République Française où il était dit : qu'il «est formellement interdit aux chefs de Cantons et à quiconque d'autre d'hériter les biens des personnes avec lequelles vous n'aurait aucun lien de parenté ni mariage».
Ce décret était non seulement a effet immédiat mais rétroactif depuis le début du Règne de Guédin. Ainsi, Guédin a été contraint de rendre tous les biens hérités qui rentre sous le coup de ce décret. Mais si ce Décret était juste dans son principe, pourquoi sa rétroactivité s'arrêtait-elle à Guédin ? Guédin était le vingtième princes régnants du pays. Tous les autres avaient donc conservaient leurs «biens mal- acquits», y compris le propre père de M'ma-khoy-Fassara, Téréna-Dioncounda. Les cinq années de Règne du vieux Guédin était un «cauchemars» pour lui. L'ombre de Fassara était toujours là. Il tirait des ficelles derrière l'Administration coloniale Française. Résultat, Guédin a été le prince Régnant de Tomora le plus «humilié» au cours du Règne et le plus «pauvre» à la fin de son Règne.
Une anecdote :
Sokhona-Moussa, «après son retour triomphal» de la guerre de Revanche, (bimésa-kélo) et de la victoire de Tintila, il a convoqué le Pays et proclamé que, Désormais, il n'aurait que de lui et de ses descendants qui auraient droit à l'exercice du pouvoir» (mansa-ya). Après des mois des palabres, il a accepté du bout de lèvre «qu'il y aurait deux exceptions : la fratrie de son père, (les fils de Danla) et de sa propre fratrie, (les fils de sokhona). Mais dans la réalité de faits, nous avons vu ce qui l'en était. Ayant eu plus de sept épouses et beaucoup d'enfants, des garçons, et bien ses descendants avaient tout simplement investi toute la Sphère du pouvoir, au dépend des descendants des autres. L'exclusion à l'époque était l'une des pratiques les pcourantes. Ça commençait par les membres du clan ou du sous clan, ((fadingho), faden), ensuite, entre les enfants des Coépouse ((sinadingho), sinaden), et enfin la fratrie, ((badingho), baden). A Tomora, par exemple, l'exclusion du pouvoir (mansa-ya), avait frappé les sous-clans de deux oncles paternels, Bira-Senuman et Fundu-Kuru-Séga, les sous clan Séetigui-Kuru et Séetigui-Gagny, les enfants de Holla et les enfants de Dafa, les coépouses de Danla, pour ne parler que les seuls membres du clan farin-Séetigui-dian (N'Zan-tigui-jan) (Tout celà n'avaient pas mis fin à la rivalité fratricides autour du pouvoir. Le pouvoir était personnel, il l'est encore sous certains cieux.Le pouvoir était à vie, il l'est encore à sous certains cieux, même si, heureusement! des régimes ont beaucoup évolués. n'allons pas comparer par exemple, une monarchie constitutionnelle et parlementaire à une monarchie absolue sous prétexte que dans les deux cas le pouvoir est à vie. A l'issue de son long règne à Dembaya, Dioukha-Sambala avait écarté du pouvoir la plupart des descendants de Hawa-Demba. A Logo, Nia-Mody avait écarté du pouvoir son cousin, Sobé-Moussa et ses descendants. Pour ces quelques exemples à Khasso. Et quel que soient les arguments utilisés ou les motifs évoqués, l'objectif était et reste le même : conserver le pouvoir.
La trahison de Sega-Duwa.
Nous avons écrit précédemment que le premier Roi de Khasso «émancipé», Séga-Duwa Diallo avait réunit l'ensemble des clans de Khasso autour d'une cérémonie de Sacrifice rituel Manden et qu'à l'issue, de cette cérémonie chacun, avait juré «de ne jamais se trahir, d'avoir des amis et des ennemis communs, de se porter secours et assistance en toute circonstances». Et nous avons écrit également que Séga-Duwa Diallo lui-même avait été le premier a avoir «trahi» ces serments pris à Khasso-Ban-bera vers 1715 : Trahison envers Farin-Kaara et Djitta-Horolen à Karaga et trahison envers deux oncles paternels : Bira-Senuman et Fundu-kuru-Sega et envers Mady wulen, ((bribary-komo) kôma).Les premiers, pour les avoir attaqués et dépouillés à Karaga «par jalousie sociale», et les derniers, pour avoir imposé Adambary-Moussa, (sangha-moussa) comme prince Régnant de Tomora sans tenir aucun compte de la réalité de la hiérarchie du clan farin-Séétigui.
Sous le Règne de Sokhona-Séga, Kaarta a encore été envahi par des troupes de Ségou.Tiefolo Diarra contre Boidian-Mary-ba, mais les bamnan de Sunsana avaient déjà tiré les leçons de Sunsana, (les 12 mois de siège de Biton Coulibaly avec ses 40.000 hommes. Disposant un territoire désormais 100 fois plus vaste que Sunsana, conscient de leur infériorité militaire face à Ségou, ils avaient adopté la tactique du «repli et d' harcèlement». Que ce soit les troupes de Monzon ou de celles de Tiefolo, on a trouvé le Kaarta un vaste pays «des fantômes : populations civiles évacuées; vivres brûlés ou cachés; animaux domestiques emmenés loin de là; puits et points d'eaux empoisonnés; des combattants plus aguerris s'installaient dans des zones «difficiles d'accès» et harceler les flans et les lignes arrières des troupes de Ségou». Conséquence, les troupes expéditionnaires de Ségou, malgré leur supériorité incontestée n'ont jamais présenté la tête d'un (fama) de Kaarta. Et à chaque fois, leurs pertes dû à la fatigue, aux harcèlements, à la faim et à la maladie étaient plus nombreuses que leurs pertes dû aux combats. Si des troupes expéditionnaires n'apporta pas la tête d'un Souverain à l'époque, c'était considéré comme «un demi échec». Mais contrairement à Sunsana, Kaarta, c'est à des centaines de kilomètres de Ségou, aucun Souverain de Ségou ne pouvait se permettre de maintenir longtemps toutes se frces aussi loin de leur base car Ségou avait beaucoup d'ennemis. A pporter la tête d'un (fama) de Kaarta à Ségou était donc «mission impossible» à cause de : la distance; des problèmes de logistiques; de la taille de Kaarta et des leçons tirées de Sunsana par les descendants de Sunsana-Massa. Sunsana-Massa était un homonyme et un descendant direct de Manden-Massa à environ huit siècle en arrière.Et manden-massa était l'ancêtre de tous les clans ((massa-sy) mansaringho).«Les leçons tirées de Sunsana consistait à ne pas opposer des combats frontal ni se laisser encerclé par les troupes de Segou plus nombreuses».
Une dette d'Adambary-Moussa envers les peulhs de Khasso. « Parmi toutes les entités de Khasso, Tomora a été le plus fidèle et le plus béni oui-oui ! à l'égard des clans Diallo de Khasso, (Khasso-Funlolu). De Séga-Duwa à
Dioukha-Sambala, pas une seule aventure militaire que les clans Diallo soient victimes ou agresseurs sans qu'il y est un contingent de Tomora. Et c'était toujours le plus important contingent de Khasso. Puis ce que la famille Adambary-Moussa, (Sangha-moussa) avait une «dette» avec les Diallo de Khasso Sous forme des relations de plaisanteries, (sanakhu-ya) vous pouvez encore entendre dire : Si ce n'était nous ou nos grands parents, vous n'auriez pas été... «C'est un rapport de force basé sur le chantage unilatéral que d'avoir fait quelqu'un «Roi» alors qu'il n'était même pas en position de l'être», comme Séga-Duwa l'avait fait pour Adambary-Moussa, (Sangha-moussa).Nous n'allons pas nous attarder a parler de tous «les faits d'armes» de Tomora au côté des clans Diallo, nous nous contenterons de mentionner seulement l'époque Dioukha-Sambala et seulement entre 1855 et 1866.
Les contingents de Tomora étaient là : A Madina-Couta, contre Diodio-Demba, un Neveu de Dioukha-Sambala; Au Bundu, à plusieurs reprises, au côté de Bocar-Saada, un beau-père de Dioukha-sambala; A Koly-Bantan, contre les descendants du grand Koly-Téguenle Diakité; A Makhama, contre Almamy Abdu-Kader; Au Gaabu, contre Mory Janké-Waly Mané, (kansala); A Tambakhara, au côté des Doucourés et contre Amadou-cheikh; A Mansona, au côté de Attiné-Séga Diakité, contre ses Neveu, les enfants de Séga-Mody Diakité, dans une lutte de succession du pouvoir au Niatiaga... Nous ne pouvons faire le bilan des pertes subits par des contingents de Tomora dans toutes ces campagnes militaires, nous savons que, rien qu'à Mansona en 1866, Tomora avait perdu plus de trente-neuf hommes, (39) tués ou capturés, dont deux célèbres cavaliers et guerriers : Bulah-Moussa et Toumani-Makan-Bamba, (bamba fil de makan et makan fils de toumani). Des guerriers aux bravoures légendaires, (fanfakha-bulah) comme disent encore des Artiste-griots.(L'adjectif de fanfakha-bulah) est réservé à certaines branches «de la Grande-famille» (bulah,bilah)
Avant la bataille de Mansona, un grand géomancien, (diaba-lala), Korian-Sambala Cidibé avait préconisé à Dioukha-Sembala d'attraper un cobra vivant et de lui procéder à des rites sacrificatoire et de le relâcher vivant pour avoir la victoire à Mansona. C était un chasseur du contingent de Tomora qui avait permis d'attraper ce cobra. Il a indiqué que chaque soir, au couchée du soleil , il voyait un cobra sortir d'une caverne alors que lui même faisait le guet devant une autre caverne des porcs-et-pics. volontaires du contingent de Tomora étaient allerés tendre un piège et attraper ce cobra, l'emmené vivant à Dioukha-Sembala. Après les rituels préconisés, la reptile a été relâchée dans un bois.Mais en fait, Mansona a été la plus grande «débâcle militaire» de la coalition de Dioukha-Sambala en territoire de Khasso.
Selon Sékhéné-Mody Sissoko, le mercredi de Mansona, (Mansona Arabo) 1866, «dans la débandade du camp Dioukha-Sambala, face au camp Nia-mody et Bassirou, le chef du sous clan d'Almamya, (Sira-bulah-Mahamady), avait faillit être fait prisonnier. Poursuivit par des «Spécialistes de la capture», il a échappé belle grâce à ses qualités de cavalier mais surtout à l'abnégation de ses hommes dont beaucoup s'étaient sacrifiés en s'interposant». Les troupes contingents de Tomora à Mansona, étaient commandées par Laminy-Mady Kanouté.
Dioukha-Sambala qui était cousin de Attiné-Séga du village de Tinkin au Niatiaga par des liens de mariages avait fait appel aux français et à tous le Khasso pour «soutenir son cousin». Et Nia-Mody de Logo qui était lui aussi cousin de Séga-Mody du village de Mansona au Niatiaga par des liens des mariages également, soutenait les enfants de Séga-Mody. Il avait le soutien de Bassirou, l'un de fils d'El-hadj Oumar et gouverneur Toucouleur de Koniakary. Nia-Mody et son allié Bassirou avaient pris «de vitesse les français», la bataille de Mansona c'était déroulé en trois jours : lundi, mardi et mercredi. Le mercredi matin, «la défaite du camp Dioukha-Sambala était consommée», ((Mansona Arabo). D'après Sékhiné-Mody Sissoko, les événements de Mansona se sont précipités a cause de Attiné-Sega. Il avait convoqué le fils aîné de Sega-Mody, Khoudédia-Mamady pour soit- disant, «discuter entre Oncle et Neveu», Khoudédia-Mamady a accepté de se rendre à Tinkin. Dés son arrivée, Attiné-Sega a «donné l'ordre à ses hommes de le tuer». Or, il se trouvait que la mère de Khoudédia-Mamady, Koudédia, était originaire de Logo. dès l'arrivée de la nouvelle de l'assassinat de Khoudédia-Mamady à Logo, Nia-Mody «a fait battre le Tambour de guerre», et a informé son allié Bassirou de Koniakary. Les troupes de Logo et deKoniakary se sont donné rendez-vous à un point-x et ont marchés sur Mansona. Déjà, l'assassinat de Khoudédia-Mamady «avait mis le feu au poudre à Niatiaga», la guerre avait éclatée depuis lundi.Les troupes de Logo et de Koniakary étaient arrivées le mercredi matin à Mansona et «ont pris en revers» les troupes de Dioukha-Sambala et d'Attiné-Sega «et les ont mis en déroute». Le mercredi de Mansona, ((Mansona Arabo) Araba), est une de
journées les plus «commémorées de l'histoire de Khasso». Quand les troupes françaises, principales soutien de Dioukha-Sambala étaient arrivées «c'était trop tard».On nous dit que la bataille de Mansona a été la plus grande bataille qui
se soit déroulée en Territoire de Khasso et principalement entre Khassonkés, à la fois par les nombres des troupes engagées et par les nombres des pertes de part et d'autre
Mansona se situe à une quarantaines de kilomètres au Sud-Ouest de la ville de Kays. Nous avons vu donc que les sacrifices le plus «insolites» ne garantissent en rien ni victoire militaire ni de l'avenir. Autre exemple, Nianankoro Coulibaly, le fils aîné de Coulibaly de Ségou, selon Marian-Mady Sissoko, avait sacrifié 60 enfants albinos, filles et garçons et 60 filles vierges, soit enterrés vivants sous la fondation soit emmurés vivants dans le mur de sa forteresse, ((tatoo), tataa). Et bien, en moins de deux ans, il a été «assassiné par sa garde rapprochée», (les Tonjons) et, au bout de onze années après la disparition de Mamary, deux de ses fils avaient été assassinés au pouvoir dans des rivalités fratricides, (Nianankoro et Bakary), et un autre avait trouvé la mort lors d'une intervention armée contre des Mossi, (Ton Massa), une parenthèse du chef de la Cavalerie, (Kanyuba Barry), et le retour d'un autre fils du Biton au pouvoir (Cafa-Jugu). «Ces instabilités politiques et institutionnelles» avaient fini par pousser certains peuples soumis au Royaume de Segou depuis Biton à se rebeller, (muruti) Et finalement, «le putsch» de N'Golo Diarra. Un chef militaire et membre (des Tonjons) qui a ainsi mis fin au «Règnes chaotiques», des enfants de Mamary Coulibaly à Ségou. Le tonjon était une Junte politique et militaire de Ségou, fondée par MamaryCoulibaly (alias Biton). C'était une organisation «très criminelle», maafa). Les Superstitions et les rites barbares, tel que les sacrifices humains sont des tristes héritages de l'humanité, tous les peuples en ont connu. «Notamment dans des périodes troublées».Selon plusieurs de nos sources, Nianankoro Coulibaly, le fils aîné du Biton était «un sanguinaire, il aimait l'odeur du sang humain.C'était un sans foi ni loi».
La légende de Sira-Guédin ou Sira-Kandé Sur le flan Est de la colline de Sira-Guédin (Sira-kandé), vous apercevez douze mois sur douze une silhouette blanche.Cette légende est une légende de Sonninkés. D'après cette égende, c'était une nouvelle mariée avec ses accompagnateurs, elle avait demandé à aller faire ses besoins et ayant commis «une imprudence» de plier les branches d'une buisson pour faire ses besoins, en se relevant, les branches se sont relevée avec elle, éclaboussant les excréments sur son corps et sur ses vêtements. Ele avait eu tellement honte qu'elle se dirigea vers la Colline.Les accompagnateurs l'ayant attendu longtemps, ils ont fini par la recherchée et l'apercevoir entrain de grimper sur la Colline. Ils l'ont poursuivit et elle s'était incarnée dans une Roche qui a pris la forme d'une fille. Ils sont venus déposer des cadeaux de la mariée à ses côtés et les cadeaux se sont transformés en Roche tout en gardant leurs formes d'origines.
Cette légende de Tomora était une légende de Soninkés. De nos jours,on salue Sira-Guédin en langue Soninké : (Sira-Guédin, Sira-Guédin, Annavaary). Et les échos de la colline à notre voix, on prétend que c'est Sira-Guédin qui répondait aux salutation (Sira-Guédin, Sira-Guédin, salue! à toi). Des volontaires se chargent chaque année de
rhabiller Sira-Guédin en tenue blanche, (symbole de la nouvelle mariée), et il paraît que «ça porte bonheur».
L'origine de farin-Kara :
Le sous clan Farin-Kara, selon nos sources orales, descendait de (kuru-blon-Kara) et Kuru-blon est un toponyme qui se trouve au pays de (bafing). Toujours selon nos sources orales, Kuru-blon-Kara serait un fils biologique de Magan-Sun-Jatta et un fils adoptif de Sorah-Moussa. Sorah-Moussa «était tombé fou-amoureux d'une femme». Et il se trouvait que cette femme là avait des liaisons amoureuses avec Magan-Sun-Jatta. Elle serait même enceinte de lui. Et des mauvaises langues ont apporté cette nouvelle à Magan-Sun-Jatta qui a convoqué Sorah-Moussa pour lui demander des précisions, Sorah-Moussa a confirmé le fait. Magan-Sun-Jatta a dit à Sorah-Moussa :- si tu tenait vraiment à cette femme, et bien tu peux la marier. Sorah-Moussa a répondu affirmatif.Le mariage conclut, Sorah-Moussa s'était aperçu après que cette femme était enceinte. Cette rumeur était montée jusqu'à Magan-Sun-Jatta qui a reconvoqué Sorah-Moussa...
Nous allons traduire la conversation entre les deux hommes en français et en Mandé-Bamnan
-Magan-Sun-Jatta, - (U bara na), U nana kana fo n'niana, ko n'nié barà min diima, ko fendo yé barà-ni kono. traduction : On est venu me dire que la gourde que je t'ai donné contient quelque chose.
-Sorah-Moussa, - «awo, O keninbe», oui, en effet, ou c'est exacte. -Magan-Sun-Jatta, - «wa barà-ni, ana kono fenbee, O bee yi tayé». Alors la gourde là et tous ceux qu'elle quotient son à toi.
-Sorah-Moussa, - «ée! Wa ininké, inintié», eh! Alors, merci!
- Magan-Sun-Jatta, - «anbaa», l'équivalent : pas de quoi, de rien.
Nous vous rappelons que toute conversation ou dialogue ou échange qui se conclut par (Anbaa) est à la fois un signe d'entente cordiale et de la satisfaction réciproque de deux interlocuteurs en langue mandée-Bamnan.
La femme a accouché un garçon. On l'a baptisé : Kara. Et il a pris la filiation de Sorah-Moussa et le Titre de( Farin) comme tous les fils biologiques de Sorah-Moussa. Il s'était établit à kuru-blon, au pays de (bafing) appelait couramment (Kuru-blon-Kara) Il est donc le descendant des (bulah de bafing), (Bafing-Bulolu). D'après certaines de sources, cette femme là, la mère de kuru-blon-Kara appartenait à la famille Dabo Mais Nous ne connaissons pas son nom de baptême. Nous ne connaissons pas non plus si elle avait donné d'autres enfants à Sorah-Moussa.
Selon Sékhiné-Mody Sissoko, le Titre de (Farin) était donné aux gouverneur de
provinces sous l'empire du Mali avant de devenir un Titre «honorifique». Et selon
Daouda Sackho et Moustapha Cissé de Futa Diawara-counda (Rép.du Sénégal),
leTitre de (Sorah) était porté par quatre personnalités contemporaines au Diacka. Il
s'agissait de : Sorah-Sâluma Souaré; de Sorah-Kâtibu ou Khâtibu Sackho; de Sorah-Sâluma Cissé et de Sorah-Moussa. Et toujours selon les même personnes,
Sorah) est d'origine Arabe : (Sarrâha), qui désigne quelqu'un qui a une connaissance
profonde et détaillée des choses, mais aussi une parfaite maîtrise de la plume. Capable donc d'écrire, de traduire et d'expliquer en détail des connaissances diverses. Littéraliment, (Sarrâh), en Arabe signifie, fin lettré. Dans ce cas, le titre de Sorah-Moussa n'était qu'un titre «honorifique» car l'homme était illettré. Par contre les trois autres avaient sans doute une maîtrise de la plume en Arabe à l'époque.
La gourde a été utilisée comme parabole par Magan-Sun-Jatta pour désigner une femme enceinte et son interlocuteur avait vite compris. La capacité qu'avaient nos Ancêtre de Manden à utiliser des proverbes, des paraboles et des métaphores et à se comprendre, traduise bien leur niveau d'intelligence élevé. Mais, ce qui avait fait leur force, au delà de leur génie militaire bien connu, de leur niveau d'intelligence élevé, c'était surtout de leur capacité :
A rester fidèle aux serments pris, (Kali-Kan).
A honorer la parole donnée, (Kuma-Kan).
A tenir ou à respecter l'engagement pris, (Lahidu-kan). Notre avenir, quoi qu'arrive, dépend de la sauvegarde ou non de ces valeurs ou de ce héritages ancestral. Aujourd'hui, on a des croyances religieuses plus qu'hier et, on jure par Dieu ou sur le koran, comme notre respiration, comme les clignotements de nos yeux, mais souvent uniquement pour tromper la vigilance des interlocuteurs!!
L'expédition punitive de Nialen-Garan, contre
Mansa-Soulemane de Kontéla, (l'ex-kuru-dugu).
Mansa-Soulemane, comme Sokhona-Moussa à Tomora, avait connu une grande exaltation dans son Pays et même au delà. Alors, lui aussi avait tenté de défier Nialen-Garan en refusant de payer la taxe au (fama) de Kaarta. L'attitude de Mansa-Soulemane, vers1832 comme celle de Sokhona-Moussa vers 1816, relevait de l'inconscience mais aussi de la prétention. Mais selon Sékhiné-Mody Sissoko et d'autres sources encore, «l'expédition-punitive» de Nialen-Garan contre Mansa-Soulemane avait été «beaucoup plus sanglante» que celle Boidian-Mary-ba contre Sokhona-Moussa. Le Pays de Mansa-Soulemane à l'époque, était plutôt bien peuplé ,on disposait des armes à feu en grand nombres. Et, il y avait des combattants de valeurs.Mais, comparait aux troupes de Nialen-Garan, leurs effectifs «étaient dérisoires». Les Bamnan de Sunsana avaient exercé un siècle de domination dans la région mais c'était toujours après «l'échec de tractations ou des palabres» que leurs troupes intervenaient. Donc, Mansa-Soulemane savait que les troupes Bamnan allaient intervenir mais de quel côté?
Selon nos sources, les troupes de Kontéla avaient attendu des côtés de Dialan et de Niagané, le Nord et le Nord-Est, alors que les troupes Bamnan étaient apparus des côtés de Diaye et de Nuru-Kuru, le Sud-Est et le Sud. La moité du Pays était occupée avant que les défenseurs ne se soient rendu compte. Et, selon Sékhiné-Mody, les troupes de Nialen-Garan, après avoir exécuté Mansa-Soulemane, «s'étaient livrées a des terribles exactions» contre le sous-clan Biné-Toumani. Une quarantaine de fils aînés (soma), auraient étés exécutés. Parfois des adolescents. Tous membres du sous-clan Biné-Toumani. Certaines personnes et certaines familles étaient parties en exode (férégo), et ne sont plus jamais retournés au Pays. Et, contrairement à Tomora où le successeur de Sokhona-Moussa, Sokhona-Séga, «s'était très vite manifesté» et a demandé le cessé le feu en acceptant les conditions de Bamnan, à Kontéla, aucun interlocuteur ne s'était présenté aux troupes Bamnan pendant plusieurs jours. Donc, pas de propositions de cessé le feu ni de paix.Ce qui fait que les exactions avaient durées et se sont étendues dans le Pays. Jusqu'à présent, nous ne savons pas avec précision qui avait fini par être «l'interlocuteur crédible» face aux Bamnan et donc qui avait mis fin «à cette situation chaotique».
(Une petite histoire). Il y avait à Kontéla, un homme très riche : Fassa Guetta, du village de Fassala, son village. Ses troupeaux des bovins, comptaient des centaines de têtes. A la veille de lancement de «l'expédition-punitive», le chef militaire de Niagané avait envoyé un messager à Fassa Guetta par provocation. Ce messager était venu dire à Fassa Guetta que «le chef militaire de Niagané m'a envoyé pour vous dire que vos troupeaux lui causaient trop des nuissances». Fassa Guetta avait accueillit ce messager avec du respect et l'abrité chez lui.Quand le messager voulait retourner à Niagané, Fassa Guetta l'a raccompagné hors du village et lui avait dit : «tu diras au
chef militaire de Niagané que j'ai compris ce qu'il voulait dire».Quelques semaines après, Fassa Guetta avait donné plusieurs dizaines de taureaux bien gras à son berger pour aller les donner au chef militaire de Niagané. Le berger de Fassa s'est rendu à Niagané avec ses taureaux. Il ne connaît personne, il demanda qui était le chef militaire, on lui a indiqué un groupe d'homme assis sous l'ombre d'un arbre, il est venu s'adresser a ce groupe : qui est le chef militaire? L'homme s' identifie, - «Fassa Guetta m'a donné ces taureaux pour venir vous les remettre et vous demandé des excuses ! L'homme s'était mis a rire, (kua-kua-kua-kua), jusqu'à se couché au sol. En suite, il a repris ses esprits et, regardant le berger de Fassa, il disait : «diaa, Fassa guetta ayé n'ka kuma korodon». Traduction : - «alors, fassa guetta avait donc bien compris le sens de mon message». Avant de lancer «cet expédition-punitive», il a conseiller à ses hommes «d'épargner le village de Fassala, ses habitants et ainsi que leurs animaux».
Un autre exemple d'intelligence, de la sagesse, (sabaro), du pragmatisme, (wagué-ya). A cet époque, tout le monde savait que les chefs militaires nommés à la tête des garnisons militaires provinciales, étaient des «véritables potentats locaux». Ils avaient de droit de vie et de mort sur les populations locales. Si Fassa Guetta avait cédé a la provocation de cet homme, s'il avait mal traité son messager, ça aurait très mal passé pour lui, sa famille et son village. Jusqu'à présent, nous ne connaissons ni le nom de baptême ni le prénom de ce chef militaire de Niagané. Au moins, quarante kilomètres séparent Niagané de Fassala. Les troupeaux de Fassa Guetta ne pouvaient donc pas nuire à un habitant de Niagané. L'homme voulait seulement «tester» Fassa Guetta et peut-être trouver un prétexte contre lui. (Plusieurs générations de Fassa Guetta avaient hérité des richesses en bétails à Fassla).
Biné-Toumani veux dire Toumani fils de Biné, sa mère. Selon Sékhiné-Mody Sissoko, dans son titre : «le Khasso, de l'origine à 1850», la fratrie de Biné-Camara était constituée de quatre garçons, il n'a pas évoqué des filles : Biné-Mamoudou; Biné-Moussa: Biné-Samba; et Biné-Toumani. Ils étaient originaires du Pays de Sangran. Leur mère était une de dernières de épouses de leur Père donc ils étaient loin dans l 'hiérarchie du clan Konté de Sangran. «Pas beaucoup d'espoir de monter sur le Trône de Sangran». Alors ils avaient décidé de quitter le Sangran à la recherche d'un destin pour chacun d'eux. L'aîné, Biné-Mamoudou, avait choisi le Pays de Bambugu, le second, Biné-Moussa, le Pays de Kaarta (kaarta-biné), le troisième, Biné-Samba, le Pays de Soroma, et enfin le quatrième Biné-Toumani, le Pays de Kuru-dugu, devenu (Kontéla). Voilà une fratrie de quatre garçons d'origine Mandée qui avaient vécu la moitié de leur vie ensemble et qui s'étaient séparés, leurs descendants se trouvent aujourd'hui être des Mandés, des Kakoro, des Soninkés et des Khassonkés. La preuve si besoin est, que l'Homme n'a pas d'origine fixe. Que l'Homme prend Racine partout où il s'établit durablement. Nous rappelons que la sous-ethnie Khassonkés est constituée des Peulhs, des mandés, des Soninkés, des Bamnan extra. Alors, à bas! L'ethnocentrisme. Et à bas! Le Racisme !!
«Takhiné a été récompensée».
Takhiné, dont nous ne connaissons ni le nom de baptême, ni le nom de famille d'origine, a été mariée à Malu-Mady Diabaté avec promesse que ses descendants «seront toujours des griots-spéciaux» pour les descendants d'Adambary-Moussa, (sangha-moussa).Takhiné, est un mot d'origine Soninké qui peut être un pseudonyme ou un titre. Ce qui est sûr, ce que, ce n'est pas un nom de baptême, puisque, plus de trois siècles après, personne parmi ses descendants n'a été baptisée du nom de Takhiné.Nos grands-parents utilisaient couramment des surnoms, des pseudonymes, des titres...Par exemple, Fundu-Kuru, n'était pas non plus un nom de baptême. Grâce aux écrits de Marian-Mady Sissoko, nous avons appris qu' il y a, à Manden, un endroit qui s'appelle Fundu, et à ce même endroit, une colline qui s'appelle, colline de Fundu, (fundu-kuru), exactement comme on dit : colline de Kita, (kita-kuru), colline de Niani, (niani-kuru), colline de Nianan, (nianan-kuru) extra. Nous avons également que nos Ancêtres avaient l'habitude de baptiser leurs enfants du nom des collines majestueuses ou des arbres majestueux. Ils le faisaient par superstition, mais aussi par nécessité de se rappeler de l'endroit de cette colline et de cet arbre. L'histoire de se rappeler d'où nous venons?
Toujours selon Marian-Mady Sissoko, les (jula) de Manden, les commerçants, avaient fondé un village au pieds de la colline de Fundu, (fundu-kuru), ce village, selon lui, s'appelle (jula-fundu). Et bien, à notre grande surprise! Il y a à Tomora, dans le Secteur de Touba, un village du nom de (jula-fundu), dioulafoundou, orthographie française. Voilà un emprunt, une référence directe au Pays Manden. On rebaptise le nouveau village du même nom qu'un village d'un autre Pays, d'une autre époque. Une autre façon, une autre manière, de se rappeler d'où nous venons? Bien qu'illettrés, nos grands-parents avaient une capacité de repère que nous, nous n'avons pas aujourd'hui. Le village de (jula-fundu), vieux de plus de huit siècles, se trouve encore au Pays de Manden.
Qu'était devenu le clan Samassa après sa défaite ?
Aujourd'hui, aucune famille Samassa ni à Tomora ni dans un Territoire voisin du Tomora. Selon certaines sources, le clan Samassa, le plus important groupe Soninké du Pays au début du 1800éme siècle avait vu ces membres réduits en esclavage ou vendus. Certains ont eu leur nom de famille changé. C'était une monnaie-courante à l'époque. Des individus, des familles entières avaient eu leurs noms de familles changé. Une technique qui permet d'effacer le passé d'une personne, d'une famille. L'esclavage, est un «moyen de détruire l'être humain». Puisqu'il consiste à effacer la mémoire de la personne soumise à cette condition. «En effet, être capable de poser des questions qui je suis? D'où je viens? Qui nous sommes? D'où nous venons? Et de trouver les réponses, permet de lever la Tête en toutes circonstances. Par contre, ne plus être en mesure de poser ces questions et de trouver des vraies réponses, permet de baisser la Tête et d'accepter n'importe quel mensonge».
Nous avons affirmé que Séga-Duwa Diallo avait besoin des «alliés sûrs» à l'est de son pays. Il était un grand connaisseur de l'histoire qui remontait des longues périodes
Il savait que les Soninkés qui avaient fondé «l'une des premières grandes-civilisations ouest-Africaines», le Wagadu (ghana), avaient connu des siècles de déboires climatiques; Des défaites militaires; Des exodes; Des dispersions... Après la chute de Wagadu, (ghana) 11éme siècle, leur division et leur dispersion avaient atteint un tel degré qu'ils ne voulaient même plus «vivre ensemble dans un semblant état organisé». Par conséquent, ils ont perdu leur savoir-faire et leur tradition-militaire qui étaient si élaborés à Wagadu, notamment la cavalerie. Alors, Séga-Duwa, voisin des Soninkés au nord et à l'est de son pays, il «ne leur faisait pas très confiance en matière des Sécurité et de Défense».
Séga-Duwa savait aussi que, contrairement aux Soninkés, les Mandés, malgré la perte également de leur empire du Mali, conservaient encore une bonne partie de leur savoir-faire et leur tradition-militaire hérités des grands empires. Il espérait donc qu'un groupe Mandé, dirigeait par un clan de la lignée «du célèbre Sorah-Moussa» pouvait être un allié plus «sûr que les Soninkés», à l'Est de son Pays car, sa cavalerie ((sufa) sofa), plus son Territoire s'agrandissait, plus elle avait des difficultés à le défendre en toutes saisons.
«Séga-Duwa ne s'était pas trompé»
Séga-Duwa ne s'était d'ailleurs pas trompé : Le groupe de Barinta, dés son installation au Tomora s'était montré beaucoup mieux organisé, plus efficace, plus résistant face aux Arabo-berbéres, (sulakholu). Les Arabo-berbéres, installaient en Mauritanie n'attendaient chaque année que la saison séche pour «lancer leurs expéditions-razzias» contre les populations Négro-Africaines où bétails; produits agricoles; hommes, femmes et enfants valides, étaient «raflés» sur tous leurs passages. Contre ces redoutables cavaliers et guerriers, ils étaient capables de résister mais aussi de lancer des poursuites qui obligeaient les assailllants à abadonner toute ou une partie de leur prise pour «sauver leurs peaux». Mais certaines histoires orales du Pays allaient jusu'à dire que «leur résistance courageuse» avait mis fin aux attaques des Arabo-berbéres. A notre avis, cela est trop exagéré! En réalité, c'était larrivée des Bamnan de Sunsana dans le Kaarta, chassés par leur cousin Mamary Coulibaly de Ségou, (alias Biton). C'était ce groupe des rescapés, «fortement militarisé, qui allaient mettre un barrage» entre les Arabo-berbéres du Nord et les Négro-Africains du Sud, 1755 (…)
Les rescapés de Sunsana, étaient sous la conduite de Seyba-Manna. L'un de fils de Massa, (Sunsana-massa). Et selon Sékhiné-Mody, dés leur arrivée dans le Kaarta, ils avaient tout de suite appris, que leur seul «adversaire, leurs ennemis redoutables», dans la région étaient les Arabo-berbéres de Mauritanie. Et, toujours selon lui, Seyba-Manna avait imposé au moins une année de préparatif militaire avant d'entreprendre «une vaste campagne militaire contre ces groupes très stricturés» militairement. Et que, cette campagne, s'était terminée par une victoire «écrasante» de Seyba-Manna et de ses hommes.Que la dernière bataille s'était deroulée à Taban ou Tabon, en Mauritanie. Seyba-Manna, avait tout de suite imposé ou proposé des alliances avec tous les groupes, les clans, ou les tribus de Kaarta en vu de reconstituer son armée. A commencé par les Diawara de Kingui, réputés pour leur qualité de cavaliers, mais aussi par un homme riche : Sla-Makan-ba Koïta du village de Soro-Missidy, qui disposait beaucoup des chevaux dont il avait besoin pour reconstituer ou renforcer sa cavalerie, (Sofa).
De retour de Seyba-Manna aprés sa compagne militaire victorieuse en Mauritanie, vers 1757, «les butins» en têtes des bétails de toutes espèces, nul ne connait le total! Il était vrai que les Bamnan-Massa-sy, n'étaient pas «des voisins passifics» pour le Khasso car, ils étaient animés d'une vision «impèriale» de leur pouvoir mais, du moins dans un premier temps, leur installation au Kaarta avait été un grand «soulagement» pour le Khasso : équipés d'armes à feu et doués d'un grand savoir-faire militaire, ce sont eux qui ont mis fin à la domination Arabo-berbéres ((sulakholu) surakaw), sur les Négro-Africains de la région. Plus tard, la fille «bien-aimée» de Sla-Makan-ba Koïta : Korian, avait été mariée à Sirabô, l'un de fils de Seyba-Manna. Korian, était la mère de Korian-Saghaba et de Korian-Mamary. Korian-Saghaba, avait succédé Teguin-koro à la tête du Kaarta,1811-1815. (massa , fils de Sunsan, était fils unique de sa mère. Sunsan, fils de Nia-N'Golo, était fils unique de sa mère. Nia-N'Golo, fils de Kaladjan Coulibaly, était fils unique de sa mère).De Seyba-Manna à son frère, Dese-babô, les rescapés de Sunsana avaient déjà fondé au Kaarta, un empire cent fois plus vaste que leur territoire de Sunsana!
C'était Sunsan qui avait quitté Ségou pour aller fonder un nouveau territoire appelait: «Sunsana». Ce qui veut dire, le Pays de Sunsan en langue Bamnan. D'après Marian-Mady Sissoko, Massa, donc fils de Sunsan, avait eu plus de soixante sept fils (67) et soixante seize filles (76), soit un total de 143 enfants! Ainsi, Massa, avait fondé une puissance démographique à Sunsana, une puissance agricole, artisanale et commerciale qui avait fait «la jalousie» de ses cousins de Ségou (...) N'eu été les rivalités, (faden'ya), les guerres fratricides entre les sous-clans Bara-N'golo et Nia-N'Golo, cest à-dire Ségou-Sunsana, puis Ségou-Kaarta, ces deux sous-clans Coulibaly auraient pu fonder un empire au moins équivalent de l'empire du Mali en son temps : Dotés d'armes à feu artisanale avant tout le monde en afrique de l'Ouest et doués d'un sens d'organisation militaire «exceptionnel», ils n'auraient aucun adversaire sur le plan militaire entre la fin du dix-septième siècle et le milieu du dix-neuvième siècle où les armes Européennes avaient fait leur entrée sur des théatres intérieurs de l'Afrique. Mais selon Sékhiné-Mody, la lutte armé autour du pouvoir au sein du sous-clan Nia-N'Golo comme au sein du sous-clan Bara-N'golo était aussi mortrière que la lutte entre les deux sous-clans. De la prés-histoire à nos jours, toute domination, toute conquête-coloniale et tout pouvoir impérial, a été rendu possible grâce au progrés scientifique et thecnologiques des uns sur les autres. Ceux qui veulent «relever ce défi», reconnaisent cette réalité et cette vérité «historique». Et ceux qui ne veulent rien faire : «Les défaitistes», «les fatalistes», nous expliquent que les dominations sont d'une question de «race ou des couleurs de la peau.
L'expression de : «manden-Joma-folo ani Manden joma laban» Le premier prêtre et le dernier prêtre de Manden. Le nom Séétigui (N'Zan-tigi) était une déformation soit d'origine Peulh, soit d'origine Soninké. Un Titre de la quatrième hiérarchie de prêtres de Manden, ((manden-joma), dôma). La déformation d'origine Khassonké est encore pire! : (Sandigui), au lieu de, (N'Zan-Tigi) d'origine Manden.
L'institution de : «Manden-joma», était une institution des prêtres de la religion ou de la croyance locale. Et l'institution de : «manden-mory», était une institution des marabouts de la religion musulmane.
Les titres de cinq hiérarchies de Prêtres de Manden, (manden-joma), sont les suivant :
- 1 Komo, (khôma).
- 2 Momo,
- 3 Momo-N'Zan-Tigi,
- 4 N'Zan-Tigi,
- 5 N'Zan.
A chacune de ces hiérarchie, il y avait une tenue vestimentaire et un autre objet tenu dans la main qui lui permettait d'être distinguée parmi les autres hiérarchies.
«Une véritable organisation de type militaire». Même les forces-armées du monde moderne, les officiers supérieurs sont là pour organiser, diriger, planifier... mais en cas de conflit armé, ce sont les officiers-intermédiaires jusqu'aux derniers échelons qu'on retrouve en plein-feu de la guerre. Et bien, à Manden, si le Komo et le momo étaient les grades supérieurs, c'était surtout (Momo-N'Zan-Tigi), jusqu'à (N'Zan), qui étaient les plus redoutables chasseurs et guerriers! Nous vous rappelons que Magan-Sun-Jatta, et Fakoly Kurumah portaient le Titre de : (Momo-N'Zan-Tigi). Les Griots de Manden disent, que trois-cent treize (Sogolokun) et trois-cent treize (Niogolokun) étaient garnis sur le chapeau et que ce chapeau était posé sur la Tête de Jatta. que ce chapeau était posé sur la Tête de Fakoly. Selon Marian-Mady Sissoko, Les (Sogolokun) étaient des objets qui provenaient des êtres vivants capables d'attaquer ou de se défendre sans venins. Et (Niogolokun) provenaient des êtres vivants capables d'attaquer ou de se défendre à coup de venins, ((khuno) kuna)
.
Les Griots de Khasso qui ne maîtrisent pas souvent la langue Mandée, disent : «Momo-Séétigui kurumagha!», au lieu de : «momo-N'Zan-Tigi kurumah!». Le titre de Fakoly Kurumah. Certaines sources disent qu'avec le chapeau de (momo-n'zan-Tigi), vous pouvez «hypnotiser» un gibier ou un ennemi en face. Comme le fait le cobra-royal, (sa-séké-sà), il hypnotise ses proies par un simple regard à distance!
Dans tout le pays du monde, à l'époque de l'illettrisme absolu, où le nom d'un enfant n'était pas inscrit dans un état civil à la naissance, où l'enfant, même devenu adulte n'avait pas une pièce qui porte son nom de baptême, et bien les Titres, les surnoms, les pseudonymes, les adjectifs...Répétés quotidiennement par toute la famille et tout le village, finissaient par effacer et supplanter les noms de baptêmes. Ainsi, par exemple : (N'Zan-Tigi),devenu Séétigui et Sandigui, était en fait, un Titre donnait au quatrième prêtre de Manden, (manden-joma). Alors que, (Fundu-kuru et Takhiné), étaient des Pseudonymes, et que, (Sangha) était un Surnom donné à Senuman-Demba, fils de Séétigui-Mody, père (Sangha-moussa), en fait, Demba-Moussa ou Adambary-Moussa.
Quelques indications :
Si vous entendez, (momo-n'zan-tigi kurumah), c'est Fakoly Kurumah. * (Tanmita, baya-bulah, Tansoko, baya-bulah), c'est encore Fakoly, (bulah yé saala, bulah te Korobo), c'est toujours Fakoly Kurumah, (koromago).Mais si vous entendez : (bulolu farin'ya-ta), c'est Sorah-Moussa. (susokho-sanu ou banna-sanu kurumah), c'est aussi Sorah-Moussa.
Sorah-Moussa, comme son frère Fakoly, étaient originaires de Sosso. Ayant donné une grande quantité d'or à Magan-Sun-Jatta à manden-Daga-jalla, Magan-Sun-Jatta lui avait dit :- «anbaa, Sosso-n'ga, sanu-tigi». En langue Mandée, (sosso-n'ga), veut dire c'est lui qui vient de Sosso ou habitant de Sosso ou originaire de Sosso.
Tandis que, l'expression, (anbaa), est un signe d'un homme satisfait face à son
interlocuteur. Et l'expression, (sanu-tigi) veut dire que, vous êtes propriétaire de l'or. Donc, (Sosso-n'ga, sanu-tigi), qui est devenu (susokho-sanu) alors que Sorah-Moussa, Woren-Moussa et Fakoly, avaient le nom de famille de Kurumah, (koromago). C'est à partir de leurs enfants que le nom de famille (Susokho) est apparu. Sissoko pour l'orthographie française.
*(baya), en Mandée-Bamnan, est un collier quelconque que les femmes portent sur le bras, sur le coup et sur le hanche. Quand Fakoly Kurumah avait exécuté le Roi de Niani, Kara Camara, il lui avait trouvé un collier en perle sur le bras et il lui l'a retiré pour le mettre à son bras. Et les Griots de Manden l'avait appelé, (baya-bulah), c'est à-dire le bulah qui porte un collier en perle sur le bras. Depuis cet époque, des Prince Régnants descendants de Sorah-Moussa ou de Fakoly, portaient un collier en perle sur le bras.
Quelques cours de la langue Mandée-Bamnan :
Le mot, (tigi), a une place énorme dans la langue Mandée-Bamnan. Il est multi- polyvalent. il peut être aussi bien, un attribut; un Titre; un adjectif; un prédicat;
qu' un possessif... Exemple : (koo-Tigi) = Autorité Suprême, Souverain...
-
(wary-Tigi) = riche, qui a beaucoup d'argent.
-
(Tun-Tigi) = porteur du carquois ou animiste.
-
(N'Zan-Tigi) = l'un des Titres de Prêtres de Manden, (manden-joma).
-
(kélé-Tigi) = général d'armée, commandant en chef... ((Sira-Tigi), Silatigi) = capable de parler avec les esprits du baobad, * (janjonh).
-
(a Tigi) = la personne demandée ou recherchée ou en question.
-
(fen-tigi) = quelqu'un qui a beaucoup de biens, (sans précision de la nature des biens).
*(Janjonh). (pseudonyme d'un acteur du film de Momo Cissé dans le quel ce acteur parlait avec les esprits du baobad).
Un publicité-télévisée au Mali qui dit : «barika-Tigi» montre bien qu'une langue, n'importe quelle langue au monde, «est une combinaison de tous ceux qu'on peut combiner pour traduire, exprimer ou signifier quelque chose». Dans cette publicité, le mot (barika), est un mot d'origine Arabe, (Bârik), qui signifie force, puissance, béné-diction... Alors que le mot (Tigi) est d'origine Mandée-bamnan. Nous pouvons utiliser sans hésiter, le terme Mandé-bamnan, comme les termes : Anglo-Saxon et le terme Arabo-Berbéres, par exemple : Le nom Séga-Duwa, est d'origine Arabe, (cheikh-dawâ, ou duwâ). Tandis que le verbe (duwa) est également d'origine Arabe, béni. En Mandé, en Peulh, en Soninké et en Khassonké, c'est la même prononciation du verbe (duwa) = béni et le mot (duwawu) =bénédiction. Par contre les Bamnan disent (duga) = béni, (dugawu) = bénédiction. A ne pas confondre, (duga) = béni et (dugà) = vautour, l'oiseau charognard. Donc, le noms duwa, à la fois masculin et féminin, chez les Mandés et les Khassonkés, est le même que le nom duga, chez les Bamnan. Remarque : les Khassonkés disent (duwawo) pour dire, bénédiction.
Le nom Makan, terme Bamnan, et le même que le nom Makhan ou Maghan chez les Soninkés et les Khassonkés. Il est aussi le même que le nom Magan, chez les Mandés. C'est un attribut de Dieux dans le coran, (mukhâny), qui signifie, richissime, c'est lui qui rend riche, c'est lui qui se suffit à lui-même. Et c'est un titre quand on le donne aux êtres humains. Raison pour laquelle certains empereurs de Wagadu et du Mali portaient le titre de Makhan, Magan pour les Mandés, et Makan pour les Bamnan.
Nous avons déjà évoqué le fait que des titres, des surnoms, des pseudonymes... étaient devenus des noms propres à force de l'usage. Et bien le nom Makhan, était un titre à l'origine. Mais c'est le terme Bamnan, Makan qui est le plus utilisé pour des noms propres. Par contre, à chaque fois que nous parlons de Sun-Jatta, nous écrivons, Magan-Sun-Jatta, Magan qui est le terme Manden. A savoir que les fins maîtrises de la langue Mandée, ne prononcent qu'une seule syllabe pour dire Magan, ils disent, (Man). Exemple : (man konaté suba-dugulen) = Magan Konaté le sorcier bien renseigné !
Tous les universitaires africains et non africains nous écrivent, «Soundiata» alors qu'à l'origine c'était : (So-Jatta), lion domestique. Quand vous entendez (Jatta ou Jarra), c'est exactement le même, ça veut dire le lion. C'est seulement le terme Mandé et le terme Bamnan. Pourquoi l'enfant baptisé Mamary Konaté avait pris le surnom de : (So-jatta?) C'était pour trois raisons principales : (1), Fils de Fara-koro-Makan Konaté et de Sogolon Koné, sept années après sa naissance, Mamary Konaté marchait à quatre pattes. (2), La force de ses membres inférieurs étaient montées dans ses membres supérieurs, sa poitrine, ses épaules, ses bras et sa tête avaient pris des volumes disproportionnés par apport à son âge et ainsi, Mamary Konaté, marchant à quatre pattes, avait la morphologie d'un lion mâle, ((jatta-ké) jarra-tié). Et (3), tout enfant de son âge ou même un peu plus âgé que lui, si vous le mettiez en colère, s'il vous prenait par le pied ou par le bras, sans l'intervention d'un adulte, vous ne pouvez pas vous délibérer de ses mains. Ce sont ces raisons qui lui avaient valu le sur- nom de : (So-jatta), Nous, nous avons choisi d'écrire : Sun-Jatta, afin de nous rapprocher un peu de «l'original», (So-jatta). Voilà un autre surnom utilisé par le monde entier comme un nom de baptême : Soundiata, au lieu de (So-jatta), lion domestique.
En langue Mandée-Bamnan, (So) veut dire la maison ou le village, et (faso), veut dire le Pays, la patrie.
(Simbon), était lui aussi, un titre donnait aux grands chasseurs de Manden. Il veut dire le lion tout court, comme (simba) en lingala. Aujourd'hui, beaucoup de personnes portent des noms propres de, (Simbon).
Qui était Sorah-Moussa? Et qui était Farin-Séga-Duwa? Sorah-Moussa serait né vers 1190 à Sosso. Il appartenait au clan Konsiguya-Koly Kurumah. Son grand-frère, N'fa-Koly Kurumah, était un grand chef de guerre de Fodé Jarrisso ou Diarrisso, le Roi du Sosso. Suite à * «un contentieux d'ordre passionnel», N'fa-Koly Kurumah avait profité d'une mission de guerre donnée par Fodé Jarrisso, alias (Sumaworo Kanté) pour traverser le fleuve Joliba avec ses troupes et les membres de son clan et rejoint Magan-Sun-Jatta à Siby, le Pays de Kaman-Jan Camara. Sorah-Moussa qui était un «riche-Homme d'affaire et commerçant», était en voyage d'affaire. Il a été informé que son grand-frère et tout son clan avaient abandonné Fodé Jarrisso au Sosso pour rejoindre Magan-Sun-Jatta (So-Jatta) au Manden.
De son retour, il était rentré directement au Manden. Entre-temps, la bataille de Krina avait déjà lieu et Fodé Jarrisso alias (Sumaworo kanté), a été vaincu, 1235.
Sorah-Moussa avait donc trouvé Magan-Sun-Jatta à Daga-Jalla, entouré d'une foule en liesse ! Célébrant la victoire de Krina. Il lui avait adressé cette salutation :
-* «I Tannu Béra !» Sorah-Moussa était lui-aussi accompagné d'un grand groupe dont beaucoup des marabouts et d'une cavalerie de plusieurs centaines des chevaux pour sa garde personnel. Il avait appelé sa cavalerie à faire une démonstration du combat devant Magan-Sun-Jatta, *(Kataba-naani ani sokan ségi kononto).
Magan-Sun-Jatta «a été très impressionné par la maîtrise technique de cette cavalerie». Magan-Sun-Jatta avait donné un siège de gouverneur de province (harin), à Sorah-Moussa vers 1240. son siège était au Diacka. Et Farin-Waly 1er, (waly-marufa), qui serait né vers 1240 au Diacka était l'un de douze fils de Sorah-Moussa qui avaient atteint l'âge adulte. Il était aussi, le Père de Farin-Séga-Duwa, fondateur de l'ex-principauté de Barinta vers 1300
* (I Tannu-Béra) I, en langue Mandée-Bamnan, et même en langue maternelle Khasonké, c'est le pronom de la première personne du singulier. Et, (Tannu) c'est le verbe louer, féliciter, faire la gratitude à quelqu'un. Et, (Béra) c'est une place publique. On sait que la moindre village de ce pays dispose une place publique appelée : (béra) et qui sert à tous les villageois. On s'y retrouve pour chanter, danser, fêter, commémorer... On avait reproché à Sorah-Moussa d'avoir été absent et loin du pays au moment de la bataille «décisive» de Krina. Et, afin de prouver «sa loyauté» envers Magan-Sun Jatta, il avait engagé sa cavalerie contre les localités «rebelles» de Kéléya, de, Noya de Wandiaka...
qui refusaient encore de croire à la défaite militaire de Fodé Jarrisso à Krina. Qui refusaient d'admettre la fin de la suprématie du Sosso désormais surclassé et supplanté par Manden. A la fin de cette campagne «foudroyante», il avait dit ceci à Magan-Sun-Jatta : - «I ma-yé, dongho-don-kélé, O bi maa fadenké niédon-iro», Traduction : Vous voyez hein! chaque jour une guéguerre, votre rival finirait par vous narguer et de vous dédaigner. (une leçon donc à retenir). Il voudrait dire par là, qu'il fallait faire la guerre pour une bonne fois et pas des interminables guéguerres !
* (kataba naani), «étaient les quatre mouvements techniques et tactiques du combat en cavalerie». (sokanségi-kononto), «étaient les neuf mouvements de vas-et-vient rapide en cavalerie». Pour dire, Dieux soit louer! en langue Mandée-Bamnan, on dit : «ka ala-Tannu». Nous pouvons ainsi traduire cette salutation de Sorah-Moussa par : «louange à toi ! félicitation à toi ! ou gratitude à toi ! en cette place publique», (I Tannu-béra).
A notre connaissance, la Dynastie ou la tribu Sissoko (susokho) est constituée de trois branches : La branche Sorah-Moussa; (la plus importante). la branche Fakoly (N'fa- Koly), et de la branche Woren-Moussa. Et, selon certains spécialistes de ce domaine, une Dynastie ou une tribu est constituée des branches, (boloma-faraw), et les branches sont constituées des clans, ((khabilolu) kabilaw), des clans sont constitués des sous-clans, ((bundalu) bondaw), des sous-clans sont constitués des familles ((dinbayalu) denbayaw)
Une Présentation sommaire :
L'actuelle Commune Rurale de Tomora depuis 1960 et l'ex-principauté de Tomora de vers 1727 à 1960. Et qui était tenue par des rescapés du clan Séétiqui, venus de l'ex-Barinta. La Commune Rurale de Tomora a une superficie d'environ 1500 kilomètres-carrés et d'une population estimée à 40.000 habitants. A notre connaissance, elle ne dispose ni du plan cadastral, ni des coordonnées géographiques propres, mais nous pouvons tout au moins, estimer des coordonnées géographiques suivantes : ((0°) 40 ') longitude- Est / Ouest, et (((0°) 36 ') 29 '') l'altitude Nord / Sud. A savoir qu'environ 80% de la superficie de la Commune Rurale de Goundara au Sud-Est, est incluse dans ces coordonnées géographiques. Les principales activités économiques de la commune sont :
L'agriculture, l'élevage et le commerce. Or, en un demie-siècle, le rendement agricole de la terre a baissé entre 40 et 55% selon des localités. La faune et la fleure de plus de 70% «à cause d'un modèle d'agriculture, d'élevage et de chasse très inadapté depuis longtemps». En effet, il y a cinquante ans, un seul chasseur pouvait fournir plusieurs villages en viande de plusieurs espèces; Un seul spécialiste du miel pouvait fournir à son village en miel sauvage; Des gamins des villages fournissaient quotidiennement des quantités des poissons de toutes espèces à leurs familles en provenance des marigots et des maraîchages environnants; Des fruits sauvages abondaient dans la nature qui régalaient des populations, des animaux et des oiseaux. La localité était verdoyante. L'herbe poussait a plus de deux mètres de hauteur à certains endroit...
Aujourd'hui, sur toute l'étendue du territoire de la Commune, un lapin, un perdrix, a
du mal à se cacher. Les arbres géants, comme des kapokiers (jallo), des baobads, (sitoo), sont en voie de disparition. Il semble que dans ce pays, on ne se rappelle plus que la principale cause de la chute de l'empire de Wagadu (ghana), a été un problème écologique. «Une concentration excessive des Hommes et de leurs animaux d'élevages avait conduit a une destruction massive de la faune et de la fleure de toute la région». Conséquence, un pays qui était très boisé, où il y avait des grands cours d'eau, était devenu un pays désertique où la Terre ne pouvait plus faire vivre des Hommes et de leurs animaux. Plus de la moitié de la population du berceau de l'empire, Kumbi-Salah, la Capitale et ses environs était déjà partie en exode bien avant l'arrivée des almoravidînes et des almorabitûnes, en 1070 après -S-C. «Qui n'avaient qu'achever un empire a l'agonie». Prés de dix Siècle après, on ne semble pas toujours conscient qu'à partir d'un certains nombres de têtes d'animaux d'élevages par kilomètre-carré sur un territoire, ça devient un véritable feu de brousse sans fumée ni flamme! Pourtant, nous n'avons nul besoin des grandes conférences ni colloques internationaux.Nul besoin des grandes campagnes politiques et médiatiques «sur le climat». Nul besoin d'être «un scientifique», pour connaître une réalité connue depuis la haute antiquité !
A savoir : que toutes les créatures de la Terre vivent soit en symbiose, soit en interdépendance dans laquelle «les unes constitues la chaîne alimentaire des autres». Donc, l'existence des unes conditionne celle des autres. Que la vie sur Terre est conditionnée de l'eau et de l'air. Que la Terre elle-même abrite et nourrit les créatures végétales et animales. Et qu'a moins d'être «suicidaire» envers nous-même et «criminel» envers les générations futures, nous devons les protéger de toutes pollutions ou contaminations. Les Indiens de la forêt d'Amazonie, les Pygmés des forêts d'Afrique centrale et les Aborigènes d'Australie, peuvent nous donner des leçons en la matière !
Les almoravidînes, était un groupe Arabo-Berbéres chassé d'Andalousie, en Espagne. Et, les almorabitûnes, un autre groupe Arabo-Berbéres venu de la Syrie et de la Jordanie pour «tenter de porter secours à leurs cousins d'Andalousie». Mais ils avaient trouvé que c'était trop tard! Que les rescapés de leurs cousins avaient déjà étés renvoyés de l'autre côté de la méditerranée par les troupes du Roi d'Espagne. Comme il y avait beaucoup de des rivalités haineuses entre des Souverains du Maroc et des Souverains d'Andalousie, le Souverain Marocain de l'époque avait interdit son Territoire aux rescapés venus d'Andalousie et ainsi qu'à leurs alliés venus du Proche-Orient. Alors, ces deux groupes rassemblaient, avaient longer les côtes d'Atlantique pour s'établir dans l'actuelle Mauritanie. Ce sont eux, qui avaient conquis et colonisé le berceau de l'empire «décadent» de Wagadu, vers 1070. Et, ils étaient devenus les premiers grands «esclavagistes» dans la partie Occidentale de l'Afrique.
Selon feu Senen Andriamirado, franco-Malgache, qui était journaliste au journal jeune-Afrique, dans son titre : «le mali», «Magan-Sun-Jatta jeune empereur, qui venait d'être désigné a la tête d'un empire naissant : l'empire du Mali, avait conduit lui-même ses troupes de Manden-Daga-Jalla jusqu'à Kumbi-Salah et avait«infligé» une défaite sanglante» aux groupes almoravidînes et almorabitûnes, en 1240. (Depuis cet 'époque, on avait plus entendu parler de leurs noms dans la Région, jusqu'à une date récente).
Ceux que nous appelons Arabo-Berbéres, d'après nos sources, sont des groupes qui,
majoritairement, ne sont pas d'origine Arabe. Ils sont blancs, noirs ou métissés
mais «profondément Arabisés», (musta-arabe).
La rebellion du Khasso contre Cheich-Omar.
Les Khassonkés, après avoir entendu des nouvelles éffroyables! Venues de Tamba, de Kundian et de Niagala, se sont tous précipités au pieds de Cheich-Omar et l'ont offert leurs allégeances «non pas par conviction religieuses mais par peur ou par tactique». La population du Khasso a été divisée en trois groupes : une infime minorité avait suivit les Futankés par conviction religieuses, une autre minorité, notamment des dirigeants, s'était soumise par tactique. Et la grande majorité était restée profondement hostile et rebelle à l'ordre Futanké! Il n'a pas fallu six mois après le passage de Cheich-Omar et le gros de ses troupes pour que la rebellion éclate au Khasso et Dioukha-Sambala en tête. En effet, des Talibés fanatiques, parfois gamins, armés des fusils automatiques venaient vous bousculer plusieurs fois par jour. Ils n'avaient aucun respect pour personne : «dioni-dioni, sallat, dioni-dioni, sallat» - «Vite, vite, c'est l'heure de la prière! Vite, vite, c'est l'heure de la prière». «C'est ainsi que des gens étaient amnés manu-militari» à chaque heure d'une prière. Les Khassonkés ne pouvaient supporter «cet ordre rigoriste». Ils se sont très vite rebellés!
Au Tomora, les principaux chefs rebelles anti-Toucouleurs qui ont été de toutes les batailles anti-Toucouleurs au Khasso, au Kaarta et ailleurs, s'appelaient : Laminy-Mady Kanouté; M'mafily-Makan Coulibaly; Bulah-Moussa Sissoko; Toumani-Makan-Bamba Sissoko; Nioukhuty-Waly Dembélé; Bantan-Waly Dembélé; Fatouma-Toumani Dembélé... Cheikch-Omar, avait promis aux Européens qui avaientr formé et équipé ses troupes à Dinguiraye, qu'en cas de victoire militaire, «il
allait abolir l'esclavage en Afrique de l'ouest». Et bien! Ses victoires avaient été le synonyme du retour de l'esclavage en outrance! Des hommes, des femmes et des enfants, prisonniers de guerre, étaient distribués comme du bétail aux Griots, aux maabés et au Guézérés qui chantaient à leur gloire! Un autre exemple : cheikch- Omar et ses talibés, rien qu'au Khasso, «avaient arraché» des centaines de filles et de femme mariées à leurs parents, à leurs maris et enfants. Certaines étaient retournées au bout d'un certain temps, d'autre à jamais! Alors, où est la différence avec le Boko-Haram, le ançar-dîne ou la mujao? Certains Khassonkés, avaient suivai Cheikch-Omar jusqu'à «la catastrophe» de Hamdalahi... «Le Cheikh, sachant qu'il ne pouvait survivre ni politiquement, ni moralement à cette «défaite», avait prèféré s'éclipser en faveur de son fils aîné, Ahmadou» 1864. Parmi ces femmes et ces filles enlevées, rare celles qui ont puis revenir et raconter leur histoire : Déplacement incessants, souvent sur des longs distances; insécurité: peur; malnutritions; maltraitances; grosseses, parfois précoces...
(Une petite histoire), Une femme du nom de Attiné, avait été enlevée au village de Oussoubidiagna. Elle avait laissé un garçon du nom de : Attiné-Dioukha-M'mady, (dioukha-m'mady fils d'Attiné). Elle avait été amnée jusqu'à Ségou. Dioukha-M'mady qui serait un adolescent au moment des faits, était devenu un grand cavalier et guerrier. Il avait servit dans le rang des troupes de Ahmadou-Cheikch. Ayant appris que sa maman se trouvait à Ségou, Dioukha-M'mady avait décidé d'aller la cherchée. Il s'était lancé sur la route de Ségou avec un groupe de voyageur. Arrivé à Ségou, il s'était mis à se renseigner sur sa maman. On lui a démadé : Si vous voyiez votre mère, vous la reconnaitriez? Il a répondu affirmatif. Alors, ont lui a laissé rechercher sa mère à Ségou. Dés la première vue, Dioukha-M'mady et «sa vieille- maman-Attiné étaient tombés l'un dans bras de l'autre en pleurant». Ainsi, Dioukha-M'mady avait ramné Attiné à Oussoubidiagna! Comme toutes histoire d'occupation étrangére, ceux qui
ont résisté, étaient «des rebelles ou des terroristes» et ceux qui ont collaboré, étaient «des traîtres et des collabos». Au Khasso, il y a eu la même situation face à l'état Toucouleurs».
Pour les populations du Khasso, du Kaarta, de Bakhunu et de Bélé-dugu, l'époque de Ahmadou-Cheikch était beaucoup plus dure que celle de son père. Ahmadou-Cheikch avait commencé par imposer un embargo sur tous les commerces entre Futa et Ségou. (Sauf les commerces entre Toucouleurs). Et, il avait fait venir du Futa-Tooro, des milliers de têtes du bétails de toutes espèces pour détruire des récoçltes. Pendant des années, des agricuteurs entre Futa et Ségou, n'avaient aucune chance de cultiver et de récolter sauf dans des hauteurs de collines inaccéssible à leurs bétails. Rien que de trouver des semences pour certains produits agricoles était devenu difficile dans le Pays. «L'arme de la famine programmer et utiliser contre les populations du Pays» : La famine de Mérkoya, que les Khassonkés appelent,
«madikua-khonkho», n'avait été engendrée ni par le climat, ni par des ravages des
criquets ou des chenilles mais voulu et provoquée par l'Homme! Mérkoya, était un
village de Bélé-dugu qui était devenu un grand centre de résistance anti-Toucouleurs.
Depuis Mérkoya, les résistants de Bélé-dugu avaient réussit à couper toutes voies de
communications entre Ségou et Kaarta et donc, Dinguiraye. C'était à Dinguiraye, au bord de l'océan que venait toutes les armes et munitions d'origines Europénnes, et des nouvelles troupes formées à la manipulation de ces nouvelles armes et conseillées par des Européens.(Du Futa à Ségou, tout le monde avait entendu parler du nom de Mérkoya, même si beaucoup le prononcent mal jusqu'à nos jours).
Ahmadou-Cheikch, après avoir utilisé ses doubles armes : l'embargo et la faim et
affaiblit les populations «des Pays rebelles» : Khasso, Kaarta, Bakhunu, Bélé-dugu...Il a entrepris une vaste campagne militaire qui avait commencé à Mérkoya, Bélé-dugu et qui s'était terminée à Tambakhara, Diafunu,1866. A la fin de cette campagne, la résistance armée anti-toucouleurs a été très affaiblie. Selon certaines sources, et notamment Sékhiné-Mody, Ahmadou-Cheikch avait fait exécuter plus de soixante fils aînés (soma), tous membres du clan Doucouré de Diafunu! Beaucoup des rebelles Khassonkés avaient porté secours aux Doucourés de Diafunu et la plupart d'entre eux avaient été tués. Diaba-Moriba, le chef du sous-clan Safréya, avait conduit lui-même ses troupes jusqu'à Tambakhara. Il y a été tué et ainsi que beaucoup de ses hommes. Des propagandistes de l'état toucouleur avaient fait courir des rumeurs sur «l'arrivée de Ahmadou-Cheikch dans le Khasso pour exterminer les rebelles». Il y a eu une grande panique et des exodes massifs. Le territoire de Dioukha-Sambala qui était le seul protégé par des canons français a été saturés des réfugiés. L'année de Mérkoya, que les Khassonkés prononcent : (madikua), 1866. La bataille de Mérkoya, entre les troupes d'Ahmadou-Cheikch et les résistants de Bélé-dugu organisés à Mérkoya, «a été l'année la plus terrible, de mémoires d'Hommes» entre Futa et Ségou : famine; guerre; massacres; Insécurité; mouvements d'exodes des populations dans tous les sens... C'était la même année qu'avait lieu la fameuse bataille de Mansona. C'était la même année que, Sira-baldé-Guimba, l'un de fils de Hawa-Demba, déclaré «persona non grata» au Dembaya pour avoir suivit les Toucouleurs. Et bien! Ahmadou-cheikch, lui avait fournit des troupes pour «aller chasser» les habitants de Konsiga et s'y instller en force.
Les habitants de Konsiga, étaient notamment le clan Cidibé du Khasso. Konsiga qui avait déjà reçu beaucoup des réfugiés de Tomora avant d'être contrains eux-même à l'exode, (férégo). Les Cidibés, divisés en deux sous-clans : Le sous-clan Danla-Khaya, était accueillit sur une partie du territoire de Tomora, devenu «Cidibélà» et le sous-clan Korian-Sambala, appuyé par Dioukha-Sambala, était allé à son tour, «chasser» les habitants de Farin-Balya et s'y installer en force. Farin-Balya, devenu «Fansané». Les habitants de Farin-Balya, étaient eux-aussi, accueillit au Tomora, au village de «Tambatinti». ((farin-baly, était de la lignée de farin kassy1er, niandio-kassy, et niandio-kassy était le fils benjamin de sorah-moussa), lagaré). Les toucouleurs qui avaient provoqué la famine de Mérkoya, (madikua-khonkho), en laissant leurs animaux détruire systématiquement des récoltes. Du Khasso au Bélé-dugu, et bien, leurs théologiens venaient prêcher auprès de villageois en disant que : «Cette famine était un «châtimen»t de dieu a cause de vos mécréances». Vous voyez, combien l'Homme est capable d'être cynique! d'être hypocrite! Machiavélique! Et combien l'Homme aime détruire l'Homme! Mais surtout, combien il aime s'autodétruire!
Il était vrai, qu'un autre facteur expliquait la baisse de la production agricole, sur plusieurs années, du Futa à Ségou : Au moins, 50% des hommes valides étaient soit «embrigadés» dans les combattants toucouleurs, soit ils étaient entrés en resistance armée et donc, n'avaient plus le temps de s'occuper aux travaux agricoles. Ça été l'un des facteurs agravants de la f²amine de Mérkoya, (madikua-khonkho). Ahmadou-Cheikch, après Tambakhara, était retourné à Ségou. Il était déjà «en conflit ouvert»
avec certains frères, notamment la fratrie de Djenne-Bintou, la troisième épouse de Cheich-Omar : Abîdu était le plus âgé de cette fratrie. Des griots, des maabés, des guézérés, chantaient à la gloire des fils de Haoussa-Bintou, deuxième épouse et de Djenne-Bintou, troisième épouse, alors que, la mère de Ahmadou : Dinguiraye-Coumba, première épouse, «était d'une famille plutôt modeste». Haoussa-Bintou et Djenne-Bintou, elles, appartenaient à «des grande-familles, riches et royales». Mais d'après nos sources, il n'y a pas eu de conflit ouvert entre la fratrie de Haoussa-Bintou et Ahmadou car, muntaga, le plus âgé de cette fratrie, aurait-été qulqu'un « de discipliné», il respectait la hièrarchie. C'était surtout Abîdu, gouverneur de Dinguiraye et Bassîru, gouverneur de Koniakary, «qui avaient été arrêtés et amnés manu-militari à Ségou pour aller demander pardon» à Ahmadou. Ainsi, malgré «les conseils, les mise en grades de leur père, on avait quand même réussi à créér une division et une rivalité haineuse», (faden'ya) entre Ahmadou et ses frères.
Nous ne savons pas ce qu'étaient devenus Abîdu ét Bassîru par la suite. Nous savons seulement que Bassîru avait été remplacé par «un autre homme de confiance» : Thiérno-Djiby, qui n'était pas un fils du Cheich-Omar. Thiérno-Djiby allait aussitôt commettre une erreur qui lui a été fatale. Il s'était lancé dans «une expédition-punitive» contre la résistance de Tomora. Un territoire dont il connaissait mal la géographie. Jusqu'à présent, nous nous posons la question de savoir : comment, Thiérno-Djiby qui était sans doute «un guerrier expérimenté» s'était-il aventurer dans un Pays ennemi, un Pays de «mille-collines» rocheuses, propices aux embuscades, en se confiant à des guides originaires du Pays qui lui avaient condduit à aller camper au pieds de la colline de Tuntéré? A deux kilomètres du village de Touba. Touba, l'un des fiefs de la résistance anti-toucouleurs au Tomora. Et, comme si c'était le fait du hasard, sur la crête de cette colline, se trouvaient en embuscades, les meilleurs tireurs aux fusils du Pays!Thiérno-Djiby et son entourage étaient à la portée de leurs fusils. Ils n'avaient qu'à ouvrir le feu! C'est ce qu'ils avaient fait. De lui et de son entourage, aucun survivants. Le tireur qui avait visé en la personne de Thiérno-Djiby, s'appelait : Branionsson Touré. Nous ne savons pas combien d'hommes Thiérno-Djiby conduissait dans «son expédition-punitive», nous ne savons pas non plus, combien de ces hommes avaient pu se tirer du piège de Tuntéré pour retourner à Koniakary. En tout cas, c'était un fiasco! «Une grande humiliation pour Ahmadou-Cheikch». (Le sabre personnel de Thiérno-Djiby est encore gardé au Tomora). La résistance de Tomora avait participé à plusieurs batailles au Khasso et en dehors du Khasso, notamment les batailles de Lakhamané; Diéoura; Guémou-Koura; Lambidu... Les frères Waly étaient tombés à Lambidu.
Maagui, l'enfant «térrible» de Cheich-Omar... Maagui, était le fils benjamin du Cheich-Omar, (lagaré). De Futa à Ségou, Maagui circulait en Prince! Il faissait ce qu'il voulait. Nul ne pouvait l'en empêcher.Toujours suivit d'une grande motte des castes des griots, des Maabés et des Guézérés, Maagui, ne venait souvent qu'après une bataille mais des prisonniers de guerre, déjà neutralisaient, désarmaient voir ligotaient, il se defoulait sur eux. Il les assommaient, fusillaient, torturaient... Il «les distribuaient en esclaves, comme des moutons», à ses castes de griots, Maabés et guézérés qui chantaient toujours à sa gloire : - «Maagui, le fracasseur de grosses têtés, le déchireur de grosses bouches, le brisseur de gros bras», Maagui Tall! Soit en Mandé-Bamnan : (Kunbaw thibà, daabaw farabà ani bolobaw karibà). Ces chansons qui faisaient l'apologie du crime contre l'Humanité! l'apologie de la cruauté et de la barbarie de l'Homme contre l'Homme! Mais le plus paradoxal, est que ces chansons sont encore chantées jusqu'à la Radio et Télévision nationales du Mali en 2015! En toute logique, «la musique et la chanson sont faites pour adoucir les mœurs sociales d'une socièté». Mais alors, comment est-il que des chansons, faisant l'apologie de tous les crimes, l'apologie de toutes les cruautés et des toutes les barbaries, faisant l'apologie des familles qui étaient riches ou qui sont encore riches en esclaves? Comment est-il que des telles
chansons puissent passer dans un Pays qui se veut être un Pays «civilisé» ou encore un Pays «des coryances religieuses»?
(une autre petite histoire).
«le comportement et l'attitude de Maagui avaient finit par irrité» certains de ses frères aînés notamment Ahmadou et Muntaga : A l'occasion d'une fête de «Tabasiki», Cheich-Omar avait offert à ses enfants plusieurs dizaines de taureaux remis à Ahmadou à Ségou qui devait les reparir entre tous ses frères. Ahmadou avait choisit quelques uns pour lui-même et donné les restes à deux bergers pour les amner à Muntaga à Nioro chargé de les repartir avec les indicatrions de Ahmadou. Les deux bergers avaient rencontré Maagui sur leur chemin : - « A qui ces taureaux? Se demandait-il. les deux bergers - «ces sont les cadeaux de «tabasiki» donné par votre
père et Ahmadou nous les avaient confiés pour les amner à Muntaga à Nioro». Maagui avait tout simplement confisqué la totalité de ces taureaux et les distribués aux groupes de Griots, maabés et guézérés qui le suivaient. Les deux bergers qui ne savaient plus que faire, se sont consulté et ont décidé de poursuivre leur chemin pour aller rendre de compte à Muntaga à Nioro. Muntaga était furieux! Il a écrit un message à Ahmadou remis aux deux bergers dans le quel il disait : «Ahmadou, je pense que Maagui, par son attitude et son comportement a outrepassé toutes les limites. Ça devient intolérable, on doit sévir contre lui». Ahmadou, était de même avis mais lorsqu'il a informé le père et annoncé «ses intentions de sévir», ce dernier lui a disuédé en disant : «laissez-tmber Maagui, tu sais, Maagui est une sauce delicieuse qui va être bue très vite». Nous ne savons pas ce qu'était devenu Maagui après que son père se soit retiré du devent de la scéne. Et nous ne connaissons personne se reclamant être un descendant de Maagui. En tout cas, il est le fils du Cheich-Omar le plus «glorifié» jusqu'à nos jours. Rien que de par sa capacité à distribuer ce que lui n'avait pas créer ni produit.
Cheich-Omar, comme ses enfants, n'avaient jamais disposé plus de huit à dix milles combattants réels mais ayant bénéficié des thecnologies militaires les plus avant gardistes de cet époque. Des formations et des conseils des Européens depuis Dinguiraye, leurs troupes n'avaient pas des rivales à l'intérieur des Terres. Autrement dit, l'ensemble des corthés qui suivaient Cheich-Omar comme Ahmadou-Cheikch,
n'ont jamais depassés de douze à quainze milles personnes. C'est à-dire combattants;
ravitailleurs; soigneurs; artistes; Officiels... On ne cesse jusqu'à nos jours d'entretenir
le mythe «de la gourde, de la plume et du chapelet du marabout» (((barani) kala) kolosi). «Alors qu'en réalité, il s'agissait de l'avantage scientifique et thecnogique des
Européens sur les Africains». Quel est le rapport de force entre une arme rechargeable
à chaque tir et une arme à tir répétitif par dizaines de coups ? Quel est le rapport de force entre une arme à portée limitée entre cinquante et cent métres et une arme à portée entre un et plusieurs kilomètres ? Sans parler de la puissance de feu.Sinon, selon Shékhiné-Mody Sissoko, les (fama) Massa-sy de Kaarta, à lapogée de leur puissance, pouvaient aligner jusqu'à vingt et cinq milles hommes aguerris dont une cavalerie de cing à six milles chevaux! Et, en cas de besoin, ils pouvaient en mobiliser le double. Or, Ségou, était trois à quatre fois plus puissant que le Kaarta à la même époque.
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