ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DES VALEURS DEMOCRATIQUES A TOMORA (ADVDT) L'HISTOIRE DU KHASSO ET DES PAYS DU BASSIN DU FLEUVE BLANC ET DU FLEUVE NOIR

Préface : De Diaka au Barinta et de Barinta au Khasso, l'histoire

d'un clan rescapé, le clan Farin-Séga-Duwa, Farin-Séga-Duwa était

un fils de Farin-Waly 1er, (waly-maarufa). Un petit-fils de Sorah-

Moussa et fondateur de l'ex-principauté de Barinta vers 1300.

L'histoire du clan Farin- Séga-Duwa est inséparable de l'histoire du

Khasso et celle du Khasso qui se situe dans le bassin du haut

Sénégal, est inséparable de l'histoire des bassins du fleuve blanc et

du fleuve Noir car, d'une part, le Territoire de l'ex-principauté de

Barinta se situe au carrefour du fleuve blanc, du fleuve Noir et du

haut Sénégal, et d'autre part, l'ensemble des clans de la lignée de

Sorah-Moussa sont originaires des bassins de ces trois fleuves et,

pendant plus de cinq siècles, ils étaient parmi les principaux

acteurs de l'histoire de cette Région...

Barinta avait été détruit vers 1710 dans une guerre «fratricide». Une

partie de sa population s'était réfugiée au Khasso au prés de Séga-

Duwa Diallo, le premier Souverain du Khasso «émancipé».

Et, grâce au soutien militaire de Séga-Duwa Diallo, ce groupe de

Barinta était allé s'installer sur un Territoire Soninké de : «Tomora»

vers 1725. Donc, de 1725 à 1960, Tomora était la principauté du

clan rescapé de Farin-Séétigui de Barinta. Et, de 1960 à nos jours,

Commune Rurale de Tomora. Farin-Séétigui, était de la lignée de

Farin-Séga-Duwa et Farin-Séga-Duwa lui-même, de la lignée du

«célèbre» Sorah-Moussa qui était un riche commerçant de l'or à

Sosso avant de devenir, avec son grand frère Fakoly, des alliés de

Magan-Sun-Jatta contre Fodé Jarrisso, alias (sumaworo kanté).

Par la suite, il avait été nommé gouverneur de province à Diaka

(harin), entre 1240 et 1280.

 

 

Le Toponyme de : Khasso, est d'origine Soninké (…)

Pays ou Entité

Habitant au singulier  Habitants au pluriel Langue maternellle

Khaasso/Ghaasso

Khassongo Khassongolu Khassokée

Khasso

Khassonké Khassonko Soninkée

Kason

Kasonka Kasonkaw Bamnan
Kason Kasonga Kasongaw Mandée
Kasan Kasanke Kasankobe Peulhe

 

 

par l'administration nationale Malienne pour nommer le Pays Khasso et L'ethnie ou sous-ethnieC'est la version Soninké qui a été retenue aussi bien par l'Administration coloniale française que

Khassokée. C'est-à dire, Khasso pour le Pays, et Khassonké pour l'ethnie ou sous ethnie.

Selon une version, le nom de Khasso viens du nom d'un vêtement fabriqué au Pays de

de Haoussa, Niger et Nigeria. Avec ce vêtement, on fait des couettes très efficaces contre

le froid et contre les moustiques. Ce vêtement s'appelle : Kaassa, c'était donc des Peulhs

nomades qui pratiquaient le commerce ambulant entre le Pays de Haoussa et le Pays de

Futa que les Soninkés appelaient : (Khassanké), avait fini par donner le nom de

Khassonké et puis, Khasso, leur territoire. Selon une autre version, c'est le nom d'une

herbe appelée (Khaso), qui pousse encore dans tous les Pays de Khasso, les animaux ne

la mangent jamais puisqu'elle n'a ni goût ni vitamine. Selon donc cette version, c'est

cette herbe là, qu'aurait donné son nom à la localité de Khasso. L'étymologie du mot

Khasso viens donc soit du nom de ce vêtement Kaassa ou Khâssa, soit du nom de cette

herbe, (Khaso). Quoi qu'il en soit, le nom ou le mot Khasso est d'origine Soninkée.

Les clans Peulhs fondateur de l'entité de Khasso au début du 17éme Siècle : Les Diallo,

les Diakités, les Cidibés et les Sangarés originaires de Maacina, d'abord mais venus de

Fula-dugu, du Bundu, et du Futa pour la plus part avant de rejoindre le Pays de Khasso.

 

Nos sources d'informations :

Nos principales sources d'informations écrites viennent du Sékhiné-Mody Sissoko

dans ses titres : «les royaumes de Khasso, face à l'empire Toucouleur dans le haut Sénégal

1855» Et de, «le Khasso, de l'origine à 1850». Ainsi que Marian-Mady Sissoko, dans

ses titres : «de wagadu fo sudan» et de, «Sundiata». De Djibril Tam-Sire : «L'histoire gé-

nérale de l'Afrique», (l'unesco). Quand à nos sources orales, elles sont à la fois riches et

variées. Cependant, nous contestons une de version du Sékhiné-Mody. lorsqu'il écrivait

: «un groupe de Mandés, sous la houlette de Mr Sangha-Moussa Susokho, était arrivé

au Khasso au début du 18éme siècle». Là, notre historien, n'avait pas fait preuve d'une

enquête approfondie. «Mr Sangha-Moussa», n'était qu'un adolescent ou presque à cet

époque. Et, il avait un grand-père : Fundu-Kuru-wulen, deux oncles paternels : Bira-

Senuman et Fundu-Kuru-Séga, et au moins, un grand-frère : Mady-wulen, ((bribary-

komo), khôma). Un historien est sensé avoir des bonnes notions de la géographie, de

l'archéologie, de l'ethnologie, de la généalogie...

Et, il ne suffit pas d'avoir ces instruments, ces outils, mais faudrait-il avoir de la volonté

de les utiliser à chaque fois, «afin d'éviter de tomber dans des pièges des informateurs

souvent tendancieux». En vérité, lorsque ce groupe de rescapés de Barinta était arrivés

au Khasso, «Mr Sangha-Moussa» se situait dans le cinquième ou sixième échelon de la

hiérarchie des membres rescapés du clan Séétigui (N'zan-Tigi). Et, en vérité, le vieux

Fundu-Kuru-wulen, était le chef des membres rescapés du clan Séétigui et du groupe

de Barinta depuis l'exode de Barinta, de vers 1710 jusqu'à sa mort au village de

Yahinané de vers 1726.

 

une bref-biographie de Marenfa-Diaadié :

La fratrie de Marenfa-Diaadié, Marena-Samba et Marenfa-Yoro. Marenfa, selon certaines

sources, est une déformation d'un adjectif Arabe, (Mu-aarif ), qui veux dire le détenteur

du savoir. C'est celui qui enseigne les autres. Donc, selon plusieurs sources concordantes,

Marenfa-Diaadié était l'aîné d'une grande famille de Diallo au village de Dia ou Maacina.

Il était Riche du bétails. Des centaines des Têtes de bovins et d'ovins.

Il était un grand guerrier animiste, (((Tun-tigo)Tun-tigi) tiéédo). Il n'avait pas d'enfants.

Dans le village de Dia et aux alentours, on a initié plus d'une centaine de gamins. Dans la

tradition du Pays, la quatrième semaine après l'initiation, les gamins allaient des familles

en familles pour demander des poulets. 

 

Ils étaient venus demander des poulets à Diaadié en tant qu'aîné de sa famille.

Diaadié leur a répondu - mais voyons ! Vous, comment me demandez que des poulets?

Allez voir mes troupeaux dans la brousse et prenez le taureau de votre choit, Sauf, celui

qui porte un collier autour du cou. Et, Comme par hasard, les gamins étaient allait tuer

le Taureau qui portait « le collier magique» autour du cou. Des mauvaises langues étaient

venus dire à Diaadié que les gamins du village avaient tué son taureau portant le collier.

Diaadié leur a répondu - à bon! (baasi-ala). Le mot (baasi-ala), en langue Peulh, (baasi-té)

en langue Mandée et Bamnan, et (basin-tadi), en langue Soninké, est un mot qui porte

beaucoup des nuances : Ça peut signifier qu'il n'y a pas de mal, que ce n'est pas grave!

Mais ça peut signifier aussi que la personne soit était choquée et indignée, soit était

honorée. Par conséquent, qu'elle va réagir, positivement ou négativement.

Diaadié qui n'avait manifesté aucune indignation allait attendre la nuit tombant pour

aller mettre le feu à l'habitat des gamins fait seulement des huttes en herbes sèches.

Aucun survivant ! Les habitants du village, étaient bien conscient qu'il allait se passer

quelque chose de grave quand Diaadié disait (baasi-ala) en apprenant la nouvelle que

des gamins avaient tué son taureau « magique».

 

Diaadié, équipé de toutes ses armes et de tous ses objets gri-gris, attendait le pieds ferme

le lendemain matin si quelqu'un de sa famille ou du village oserait lui demander

pourquoi les gamins sont-ils morts brûlés? Personne n'a lui a demandé, personne ne

s'était plaint a lui. Comme d'habitude, les membres de sa famille et les habitants du

village étaient venus le saluer de la salutation de la matinée. Diaadié était pris de remors

et de la honte! Il a quitté le maacina en direction de l'Ouest. C'était vers la fin du 16éme

Siècle. Il aurait 50 ans à l'époque. Il était arrivé au Pays de Kaniaga. S'engagea comme berger des troupeaux pour le Prince Régnant du Pays, le Pays du clan Traoré de Kaniaga ((kania-remu) kania-denw) en Soninké et en Mandé. Diaadié qui venait d'abandonner son

Pays, sa famille et ses Troupeaux, le voilà qui n'a plus que de son bâton de berger! Et en

plus, à cet époque, dés qu'on quitte son Pays d'origine, (tungha-ranké), mot d'origine

Soninké, on perd souvent de votre statut social.

Diaadié a perdu son statut social d'homme libre de Maacina ((hooro), horon).

Le terme du contrat qui l'a liait au Prince du Kaniaga était que, d'une année on lui

donnerait un veau mâle et l'année suivante un veau femelle. ((Tuura)Yééré).

 

La première année de berger, le Prince du Kaniaga lui avait donné un veau femelle

née prématurée, maigrichonne ! Sa mère elle même était malade. Diaadié l'avait fait

nourrit du lait des autres vaches. Ce veau était devenu une grande génisse puis une belle

vache! Quand elle a mis bas elle avait beaucoup de laits. Du coup, la femme bien aimée

du Prince Régnant voulait cette vache - « on ne peut pas laisser cette vache au main d'un

étrange» disait-elle a son mari. Le Prince du Kaniaga voulait s'en tenir au principe de :

«donner, c'est donner et reprendre c'est voler» mais sa femme bien aimée revenait à la

charge sans cesse. le Prince a fini par cédé à la tentation, il a convoqué Diaadié dans sa

vestibule, ((bulungho) bolon) et lui disait, - je propose d'échanger votre vache contre deux

autres vaches. Diaadié a opposé un non catégorique! Le prince qui s'était senti offensé

par la réponse de Diaadié a répliqué en disant, - alors je reprend ta vache purement et

simplement. Diaadié, comme a son habitude, ne montrait aucune indignation, il a répondu,

- (baasi-ala) qui, a la première lecture peut se traduire par, il n'y a pas de mal. Dans la

tradition du Pays, un berger d'une famille était considéré comme un membre de cette

famille. Il pouvait s'entretenir avec tout membre de la famille. Diaadié pouvait rentrer dans

la Vestibule comme dans la chambre particulière du Prince sans que personne ne se soit

inquiéter. Dans une nuit, Diaadié, armé d'un couteau est entré dans la chambre du prince

et l'a poignardé à mort. Comme il avait également l'habitude de dresser et d'entraîner le

cheval personnel du prince, y compris pendant les nuits, il était aller détacher ce cheval

et filer sans alerter personne!

 

Quand on se rendait compte de l'assassinat du Prince Régnant du Kaniaga, les membres

du clan Traoré de Kaniaga, connus pour être «des redoutables guerriers et grands

cavaliers» avaient donner l'alerte et lancé des poursuites aux quatre coint du monde, en

vain. Marenfa-Diaadié était arrivé au Pays de Gakou encore à l'Ouest, chez le Prince

Régnant Farin-Mamary Guetta. Il ne donnait aucun signe d'être un fuyard poursuivit.

Marenfa-Diaadié, conscient d'avoir tout perdu dans la vie, y compris son Statut Social

mais également d'être poursuivit et recherché par des Vaillants guerriers de Kaniaga,

(kania-denw) venait de s'engager comme berger dans les troupeaux de Farin-Mamary

Guetta au pays de Gakou mais avec un terme du contrat différent de celui de Kaniaga.

Sachant qu'il aurait 52 ans ou plus et qu'il n'avait pas d'enfant. Que son statut social

ne lui permettait plus de demander la main d'une femme libre, ((hooro), horon),

et bien a demandé la main d'une fille captive de Farin-Mamary Guetta. En échange, il

s'engageait comme « berger à vie», auprès de lui. Sira-Khunlé était le nom de cette fille.

(khunlé) est un adjectif Soninké qui signifie, Sira la Teint claire.

 

Quelques exemples : Sira-Khunlé, en Soninké veut dire Sira-Khoy en Khassonké,

et Mady-Khunlé en Soninké veut dire Mady-wulen en Khassonké, Mady le Teint clair.

Marenfa-Diaadié a donc eu deux filles avec Sira-Khunlé mais malheureusement, jusqu'à

présent, nous ignorons le nom de ces filles.

Et, ses deux fréres, Marenfa-Samba et Marenfa-Yoro avaient suivit ses traces jusqu'au

Gakou. Alors, quand la fille aînée de Diaadié a eu douze ans, il a dit à son frére Samba,

- tu vois, ni les Soninkés, ni les Mandés ne nous donneraient la main de leurs filles libres

et raison pour laquelle tu doit marier ma fille aînée. Samba a répondu - mais comment,

grand-frère, me marier avec ta fille qui est ma Nièce ? - Diaadié, comme toujours,

a répondu (baasi-ala). Il a laissé le temps passer et, un jour, il a dit a Samba, «a chaque

fois que tu vas en transhumance avec les animaux, tu iras avec ma fille aînée», Samba a

accepté cette « proposition piége». Et bien, au bout de quelques saisons passées en

brousse avec sa Nièce, la fille était tombée enceinte de Samba et Diaadié lui a imposé le

mariage. A l'issue de ce mariage était né trois garçons : Dia-Makan-dian, N'golo-Makan-

dian et Silatigui-Makan-dian. C'étaient donc les premières Naissances de garçons en

dehors de Maacina pour les sous-clans Marenfa-Diaadié et Marenfa-Samba. Au début

du 17éme Siècle.

 

Nous estimons que dans la biographie de Marenfa Diaadié il y a des leçons de vie à tirer,

c'est pourquoi nous nous etions attardé a quelques pages de sa biographie, sinon nous

nous efforçons de faire l'histoire-géographie et non la biographie des personnes.

En bref, Dia-Makan-dian et ses frères avaient enfanté Amadou-Hawa et ses frères, et

Amadou-Hawa et ses frères avaient organisé la bataille de Tumbin-fara, vers 1681. Cette

bataille qui avait permis a l'entité de Khasso «de s'émanciper, de s'affranchir de

l'esclavage des Mandés», (manigolu).

Puis, à Séga-Duwa Diallo, fils de Amadou-Hawa, de devenir le premier Roi de Khasso

«émancipé» Amadou-Hawa lui-même était tombé au cours de la bataille de Tumbin-fara.

((Tumbin-fara khébengho) Tiében). Séga-Duwa avait été investi Roi de Khasso vers 1700.

A environ vinqt ans aprés la bataille de Tumbin-fara.

«les Peulhs de Khasso, après s'être affranchis par les armes» à Tumbin-fara, étaient

devenus à leur tour parmi les plus grands esclavagistes du bassin du haut Sénégal.

Cert, c'est un exemple parmi d'autres : des ethnies, des tribus, des clans ou des familles

ayant subis des durs esclavage, une fois le rapport de force en leur faveur, au lieu de dire

: plus jamais ça! Et bien étaient devenus à leur tour, «esclavagistes purs et durs».

«L'esclavage est à la fois injuste, immoral et inhumain! Une société esclavagiste, est une

société où on n'a aucune notion de la dignité humaine!»

 

Qui sont les Peulhs de Khasso? (khasso-funlolu)

D'après nos sources, les peulhs de Khasso sont les sous-clans Diallo de Marenfa-Diaadié,

Marenfa-Samba, et Marenfa-Yoro; Ce sont les sous-clans Diakités de Mansa-Oussoubi

et de mansa-Sara; Ce sont les sous-clans Cidibés de Cidibéla et de Fansané; Ce sont

les sous-clans Sangarés de Sangaréla; Et ce sont également les sous-clans Diallo

descendants d' Ahmad Limbisi. En définitif, si vous êtes Diallo, Diakité, Cidibé et

Sangaré, mais vos grands-parents n'avaient pas participé à la bataille de Tumbin-fara,

ou vos grands-parents n'étaient même pas présents sur le Territoire de Khasso lors de

cette bataille, 1681, et bien vous n'êtes pas un Peulh de Khasso, (Khasso-funlo).

Les peulhs de Khasso sont des clans peulhs qui, soit avaient fondé l'entité de Khasso,

soit avaient lutter pour donner à Khasso son indépendance vis à vis des descendants

de Sorah-Moussa. Car les Peulhs de Khasso, (khasso-funlolu) ne représentent en fait

aujourd'hui que de 10 à 15% de la population totale du Khasso.

 

Les déscendants de Sorah-Moussa, (musa-bonsonw)

Sorah-Moussa avait été Nommé (harin), farin, en orthographie française, vers 1240

par Magan-Sun-Jatta, l'empereur et fondateur de l'empire du Mali sur une grande partie

du territoire des bassins du fleuve blanc, (bagué), du fleuve noir, (bafing) et du bassin

du haut Sénégal. Selon Sékhiné-Mody Sissoko, (Harin) était un gouverneur de province

sous l'empire du Mali.

«Le Territoire du Khasso se situe au centre du Territoire gouverné par Sorah-Moussa

depuis Diaka entre 1240 et 1270». Après sa mort vers 1270, ses douze fils, Tantôt des

même mères et Tantôt des mères différentes, n'avaient pas pu s'entendre sur la manière

de gouverner le Territoire que leur père avait gouverné en vertu du pouvoir conféré par

l'empereur du Mali, (manden-mansa). «Les douze garçons étaient seulement ceux qui

avaient atteint l'âge adulte». Au file des générations, ces douze fils étaient devenus douze

clans qui avaient fondé chacun une principautés :

Les principautés de Kundian (1); de Diabé ou Bambugu (2); de Tambaoura (3); de

Niagala (4); de Farin-Bula (5); de Niambia (6); de Makha-Dugu (7); de Barinta (8); de

Budiarinko (9); de Kobokhoto (10); de Kéniéndinfé (11); et de Bétéya (12).

 

(En réalité, ces Principautés, ne représentaient qu'environ le quart du Territoire que leur

Père avait gouverné jadis). En absence de toute culture démocratique dans l'exercice du

pouvoir politique, la mégalomanie, l'égocentrisme, le narcissisme, et l'égoïsme individuels

et collectifs empêchaient toutes formes d'unités ou de paix durable puisque tout se réglait

par des rivalités entre personnes, entre familles et entre clans souvent de la même lignée,

((fadin'ya) faden'ya). Ce qui faisaient que les guerres les plus cruelles étaient souvent

«fratricides».

«Dans toute l'histoire, des Hommes s'étaient souvent vus au stade d'une grandeur «histori-

que» lorsqu'en réalité, ils étaient au stade d'une régression fantastique!». Les douze fils

de Sorah-Moussa et de leurs descendants n'avaient jamais eu la même grandeur politique

et militaire que Sorah-Moussa en son temps, à cause d'une vision et d'une conception

erronées de leurs relations, «conçues sur la seule rivalité haineuse», (faden'ya), qui était

devenu «une véritable logique d'autodestruction».

 

Toutefois, tous les territoires gouvernés par Sorah-Moussa étaient considérés comme

«les domaines ou les patrimoines d'héritages de ses descendants» qui restaient sous

leur domination et sous leurs influences pendant au moins cinq siècles.

Donc, tous les (Fulani), petits Peulhs! l'expression consacrée à l'époque, qu'ils soient

venus du Futa, de Fula-Dugu, du Bundu ou de Maacina, devaient payer des taxes aux

Descendants de Sorah-Moussa. En outre le paiement des Taxes aux descendants de

Sorah-Moussa, tous les princes avaient les mains libres de s'organiser en bandes armées

pour aller se livrer à «des attaques et d'exactions» contre les ((Fulani) hulané), en Soninké

qui veut dire la même chose : petit Peulh.

Durant des Siècles, les (Fulani) «avaient subis toutes les formes des Dominations, des

Racismes, des Discriminations, d'oppressions et d'esclavages, aussi bien de la part des

Mandés que de la part des Soninkés», dans la région.

 

«Conflit entre la Sédentarité et le Nomadisme». Les femmes Peulhs, «d'une rare beauté»

étaient très convoitées mais les (fulani) étaient méprisés, essentiellement à cause de leur

mode de vie de Nomadisme. On les appelait : (Sigu-yoro-n'taw) les sans domicile fixe,

(bugu-Siri, bugu-diensen) qui construit et qui défait sa maison au file des semaines ou

des mois. Les Mandés comme les Soninkés prenaient donc des femmes Peulhs en mariage,

de gré ou de force par contre, ils refusaient de donner la main de leurs propres filles à des

Nomades. Et pourtant, au file du temps, ces mariages de gré ou de force, avaient fini par

tisser «un lien du sang» entre beaucoup des clans Mandés, des clans Soninkés et des clans

Peulhs. Ces fut le début d'un changement d'attitudes et des regards des uns envers les

autres. Mariage inter-ethnique, « un grand facteur d'intégration sociale» n'a jamis posé un

problème dans ce pays. Ce qui a posé et pose encore problème, c'est la mode de vie et de

culture : Sédentaires / Nomades; Stadins / villageois; riches / pauvres; instruits / illettrés...

Une vie de nomade est une vie de misère! On se déplace au gré des saisons et souvent sur

de grandes distances. Ce là ne permet pas de se nourrir avec des aliments à la fois riches

en protéines et variés. C'est pourquoi la taille d'un peulh nomade était d'une taille petite,

d'un corps maigrichon! Au côté d'un Mandé et d'un Soninké Sédentaire. D'où le péjoratif

: (Fulani) pour les Mandés et (Hulané) pour les Soninkés. Cet expression s'était développée

jusqu'au Nigeria. Remarque : jusqu'à présent, les Soninkés n'ont pas changé leur

appellation : (hulané), pour dire Peulh.

 

Parmi les douze fils de Sorah-Moussa, farin-Kanku-Makan 1er, était l'aîné (soma). Et il

était le fondateur de l'ex- principauté de Kundian. Kundian, pendant plus de quatre

Siècles, les autres principautés descendants de Sorah-Moussa, ((musa-bonsolu) musa-

bonsonw), et même des principautés non descendants de Sorah-Moussa sur l'ensemble

des bassins du fleuve Blanc, du Bassin du fleuve Noir et du Bassin du haut Sénégal

obéissaient à Kundian. C'était Kundian qui convoqué peuples et dirigeants aussi bien

pour des grandes festivités traditionnelles, que pour organiser des grandes campagnes

militaires. Et pourtant, tout ce là n'avait pas empêché des rivalités et des conflits armés

«fratricides», ((fadin'ya) faden'ya) entre clans et sous-clans descendants de Sorah-Moussa.

Farin-Séga-Duwa, était fondateur de la principauté de Barinta, Barinta dont le Territoire

s'étendait à la fois sur le fleuve Noir en grande partie mais aussi sur le fleuve blanc et le

bassin du haut Sénégal, avait eu beaucoup des rivalités et des conflits armés «fratricides»

avec les principautés de Niambia, Farin-Moussa 1er, et de Niagala, farin-Siriman 1er.

Notamment à l'époque de Farin Séétigui le grand, (N'zan-tigi-jan) soit 1590-1660 à

Barinta. Ces conflits armés «fratricides» avaient atteint leur point culminant vers

1710 où Barinta «avait été rayés de la cartes» en tant que principauté de Farin-Séga-

Duwa. Farin-Séga-Duwa, fils de Farin-Waly 1er dit Waly-Maarufa. Et Farin-Waly 1er

était fils de Sorah-Moussa.

 

Nous avons évoqué plus haut, la naissance au début du 17éme Siècle de trois garçons fils

de Marenfa-Samba : Dia-Makan-dian, N'golo-Makan-dian et Silatigui-Makan-dian. Cette

fratrie de Diallo, appuyés par leurs cousins Diakités, Cidibés et Sangarés, allaient fonder

un Territoire, une entité politique : Le Khasso. Les discriminations, les persécutions et

«le Racisme institutionnel » de Mandés avaient créer une solidarité et même une alliance

Peulhs, de Futa à Maacina, en passant par Bundu et Fula-Dugu. Et pendant ce temps,

l'unité de Mandés, (manigolu) était de plus en plus fragilisée par des conflits armés inter-

claniques, ((fadin'ya) faden'ya). Amadou-Hawa, petit fils de Marenfa-Diaadié et Samba,

«principal instigateur d'une bataille décisive qui allait signer l'émancipation du Khasso»

: la bataille de Tumbin-fara, ((tumbin-fara-khébengho) tiében), 1681.

Farin-Kanku-Makan, (kanku-ha-makhan), prince Régnant de Kundian vers 1640-1681,

avait convoqué tous les Mandés de la Région pour «aller cueillir les Peulhs de Khasso

qui voulaient fonder un Pays sur la terre de nos Ancêtre». Autour de lui, il y a eu un

grand rassemblement à Kundian car, comme nous l'avons déjà évoqué, Kundian était la

principauté aînée, Farin-Kanku-Makan 1er, fils aîné de Sorah-Moussa. Aucun Pays des

bassins du fleuve blanc, du fleuve Noir et du Sénégal ne pouvait ne pas répondre à l'appel

de Kundian. Mais, la menace pour Farin-Kanku-Makan, qui était un homonyme et un

descendant de Farin-Kanku-Makan 1er, ne venait pas des Peulhs de Khasso, elle venait de

ses propres troupes rassemblées.

 

«farin-kanku-makan, était un grand dictateur qui était craint par tous mais qui n'était

pas aimé Par beaucoup des clans Mandés. Par conséquent, «le complot» qui allait

l'éliminer avait été ourdi au sein de ses propres troupes».

Sans pouvoir contéster la décision de farin-Kanku-Makan, beaucoup de clans Mandés,

qu'ils soient descendants de Sorah-Moussa ou non, étaient opposés à l'idée «d'accentuer

la persécution» contre les Peulhs de Khasso car, contrairement aux Peulhs de Futa et du

Bundu, les Peulhs de Khasso s'étaient non seulement Sédentarisés mais se sont intégrés

sur le plan Social, culturel et linguistique. Des liens d'intérêts, des mariages politiques,

des alliances politiques et militaires s'étaient multipliés entre les deux rives du fleuve.

Désormais, les Peulhs de Khasso avaient beaucoup d'alliés parmi des clans Mandés

comme parmi des clans Soninkés tout autour, bien que c'était souvent «en secret».

Farin-Kanku-Makan, commandant en chef des Troupes Mandées coalisées, a conduit ses

troupes sur le Khasso. Lieu de la rencontre prévu : Tumbin-fara, qui signifie

(le maraîchage aux Tamariniers).

 

Contrairement à ce que pouvait croire farin-kanku-Makan, la supériorité Numérique,

n'était pas en sa faveur. Au-delà «de la trahison» de certains éléments de son propre camp

car en cet occasion, les Peulhs de Khasso «avaient ratissé large» dans leurs alliances en

vue de cette bataille qu'ils considéraient comme «leur sort final».

Lorsque les deux troupes étaient en vue, et que farin-Kanku-Makan s'apprêter à donner

l'ordre de la bataille, il avait été frappé par deux flèches dans son dos. A la mort de farin-

Kanku-Makan, certains membres de sa coalition avaient abandonné le front par

superstition car, à cet époque, quand un chef de guerre était tué avant le début d'une

bataille, on conclurait que cette bataille était perdue.

Tandis que d'autres étaient purement et simplement passés dans le camp d'en face.

Tumbin-fara, «a été une grande débâcle militaire du camp farin-Kanku-Makan et

une victoire totale» du camp (fulani). Farin-Kanku-Makan, avant de quitter Kundian,

disait à sa femme bien aimée - «regardez les neuf piliers de ma mirador, (biiré), dans

quelques semaines, chacun de ces neuf piliers se trouverait attaché un (fulani), petit

Peulh». Et bien, c'était tout le contraire! A l'issue de cette bataille, les Peulhs de Khasso

se sont «affranchis» de la domination des Mandés de l'autre côté du fleuve. Au moins

90% d'Artistes Griots qui chantaient pour «galvaniser» les combattants de la coalition

de Khasso étaient des griots de Manden (manden-jelyw), paradoxalement!

 

Qui sont les Khassonkés?

« A l'origine de l'ethnie ou de la sous ethnie Khassonké c'était le brassage entre Mandés,

Peulhs et Soninkés. Même si, par la suite, il y a eu «des arrivées massives» des Bamnan

depuis Ségou, Sunsana, Bélé-dugu» extra. Ces métissages avaient commencé à la fin du

16éme siècle.

Donc, l'ethnocentrisme d'un Khassonké ne peut être que le fruit de l'ignorance et de l'incon-

science. «Mais la culture, la mémoire et les repères historiques de Khassonkés sont en

grande partie de Manden». A Khasso, il n'y a pas une soirée musicale, ni une cérémonie de

mariage ou de baptême extra, sans que le nom de Manden ne soit évoqué. Par contre,

Wagadu, lui est perdu dans beaucoup de mémoires. Même si certaines familles Khassonkés

conservent encore des chansons, de la musique et des danse faisant référence a wagadu.

Quand au Maacina, ses traces sont également «en voie de disparition». Par exemple, du

fait pour les femmes Khassonkés de se tatouer en couleur noire leur lèvre inférieur ou d'un

trait noir de la pointe de leur nez à la limite de leur chevelure, ou encore de percer des trous

autour de leurs oreilles et d'y accrocher des boucles soit en or, soit en argent ou en métaux

quelconques. Des filles tressent leur chevelure en deux parties, une nappe vers la tempe

droite et une autre nappe vers la tempe gauche que les Soninkés appellent (diakhité-

mérindé) et les Khassonkés, (diakhité-méré), la tresse de Diakités. Tous cela nous étaient

venus du Maacina. Ils sont pratiquement disparus.

 

Les modes de nôs Ancêtres.

Les hommes Mandés (Tun-tigi) se rasaient leurs écrans régulièrement. Mais pour les

familles Mandéés qui avaient quitté Manden suite à des différents d'ordre politique ou

religieux et que par leur refus réitéré de retourner au Pays, on leur appelait «les Bamnan»

alors, pour se distinguer, ou par «un esprit de rébellion contre le bercail» avaient adopté

leur propre mode de vie qui consistait à laisser leurs chevelures en frises, ni rasées ni

coiffées, ni tressées. On les appelait, ((kundi-baliw) kunda-baliw), cela a engendré le nom

de famille Coulibaly, orthographie française. Pour les Soninkés et les Sonraï (Tun-tigi),

ils tressaient leurs chevelures en une seule boucle, du front vers la nique. Et pour les

Peulhs en général, les ((tun-tigi), Tiéédo) se tressaient une boucle inclinée soit vers la

tempe droite soit vers la gauche. Tandis que le clan Peulh de Diakité s'était distingué

en partageant leurs chevelures en deux boucles, une inclinée vers la droite et une autre

vers la gauche, (diakhité-méré). D'après plusieurs de nos sources écrites et orales,

la mode Mandée qui consistait à se raser l'écran pour les hommes adultes était une mode

qui venait de l'égypte ancienne.

 

Donc, environ vingt ans après la victoire de Tumbin-fara les Peulhs de Khasso avaient

investi Séga-Duwa Diallo Roi de Khasso avec pour siège de son pouvoir, Khasso-Ban-Béra

prés du fleuve Sénégal. Juste en face de l'autre côte du fleuve, la principauté de Barinta.

L'un de plus célèbres princes régnants de Barinta, Farin-Séétigui le grand, (N'Zan-tigi-

jan), de vers 1590 à 1660 «avait eu des conflits armés fratricides» ((fadin'ya) faden'ya)

avec de principautés cousines de Niambia et de Niagala dont Farin-Séétigui le grand

«avait été victorieux». Farin-Séétigui le grand, avait eu cinq fils dont les nom suit :

Séetigui-Kuru, (Kuru, fils de Séétigui), Séétigui-Mody, (mody fils de Séétigui), Séétigui-

Tunka, (Tunka fils de Séétigui), Séétigui-Gagny, (gagny fils de Séétigui) et Séétigui-Fundu-

Kuru), (fundu-kuru fils de Séétigui). Fundu-Kuru était couramment appelait, (Fundu-

Kuru-wulen), oulen veux dire le teint clair. Alors que Mody, lui était couramment appelé

(mody-khéré-nté), un adjectif Soninké qui veux dire, le courageux, le Têtu, l'orgueilleux.

Les sources orales ne se rappellent souvent que les noms de garçons qui avaient atteint

l'âge adulte, par contre pour les filles, il faudrait être « une femme exceptionnelle» pour

que votre nom soit cité dans une fratrie. Et même les garçons qui avaient atteint l'âge

adulte mais qui n'ont pas laissé de suite et bien leurs noms est parfois oubliés. Une autre

«lacune de l'histoire orale», on vous cite les noms d'une fratrie de A à Z, mais si vous leur

interrogez sur le rang de naissance, souvent c'est du silence !

 

Parmi ces cinq fils de Farin-Séétitgui le grand, (N'Zan-Tigi-jan), Kuru, Mody, Tunka,

Gagny et Fundu-Kuru-wulen, Tunka était le plus puissant physiquement. «Il avait une

force physique phénoménale et il était d'une bravoure légendaire».Tunka n'était jamais à

l'aise que lorsqu'il entendait parler de quelqu'un à qui ou de quelque chose à laquelle,

tout le monde avait peur. Il allait le défier, l'affronter, même s'il fallait plusieurs jours de

de voyage pour s'y rendre. Un proverbe de Manden disait : (denmiseni dusu-ma-jugu, O

yé sala jonna), traduction : un jeune trop brave meure souvent trop tôt. Tunka avait

entendu parler d'une pièce métallique qu'on ne peut pas prendre à cause de son poids selon

certaines versions, qu'on ne doit pas la toucher à cause de sa magie selon d'autres versions,

(Néguétabali) Tunka était allé la défier. Il a soulevé cette piéce métallique jusqu'au niveau

de sa poitrine, son dos a craqué. Depuis cet instant, Tunka n'a plus jamais était l'homme

que tout le monde connaissait et il n'a pas vécu longtemps après. A l'endroit où s'était

passé cette histoire, se trouve encore un village qui s'appelle, (Néguétabali) sur le fleuve

Noir, (bafing). Tunka n'a pas laissé de suite.

 

Les quatre autres fils de Farin-Séétigui le grand avaient laissé de suites : Kuru le fils aîné

avait épousé Slan, Slan c'est version Manden, Syan, version Wagadu. Slan avait donné

trois fils : Kissima, Salya et Farin-Yéra. Une fois encore, aucune fille ne nous est citée. Et,

il a épousé Sira qui avait donné Sira-Magan, fils unique à sa mère, nous ne connaissons

pas non plus s'il avait de sœurs.

- Mody, lui avait épousé Senuman Cidibé dite (Senuman-fing), Senuman la noire, elle

avait donné : Demba, Bira, Sambou, Madi-kany et Yoro.

* Madi-Kany, en Khassonké, c'est Mamary-Kanu en Mandé.

Gagny, lui avait eu un seul fils : Bira. Et Fundu-Kuru lui aussi un seul fils : Séga dit

Fundu-Kuru-Séga.

Farin-Séétigui le grand, serait décédé vers 1660. La principauté de Barinta allait subir

«un désastre» cinquante ans aprés sa mort. Les principautés de Niambia et de Niagala

avaient été «l'instigatrice» d'une vaste coalition contre le Barinta : En quelques jours,

sans déclaration de guerre, le Pays avait été occupé, incendié et pillé. Ses habitants, tués,

capturés ou mise en fuites. *( le célèbre Roi Mamary-kanu de Manden, le Père de Kanu-Simbon, Kanu-Nio-Simbon

et Kabala-Simbon).

 

Compte tenu de de la taille du Barinta qui s'étalait en grande partie sur le fleuve Noir,

mais également sur le fleuve blanc et sur le fleuve Sénégal, d'une Superficie d'environ

cinq mille kilomètres-carrés. Et compte tenu de ses gros villages tel que Walya, Lééba,

Maweren-Turo... nous pouvons extrapoler sa population à environ à 2500 habitants.

Nous pouvons aussi estimer qu'il y aurait au moins 850 tués et 1200 prisonniers au cours

de cet invasion. Soit 82% de la population du Pays! Soit 18% de des rescapés. Et parmi

ces rescapés, ceux qui avaient une chance de partir en groupe plus ou moins important,

nous connaissons leurs point de chutes. C'était le Khasso pour un groupe et le Kéniéndinfé

pour un autre groupe. A cet époque, un individu ou quelques individus «fuyards», n'ayant

plus de patrie étaient très vite «ramassés» et tenus en esclavage quelque part. Ce qui

veux dire que pour une bonne partie de ces rescapés- «fuyards» nul ne connaît leur

point de chute final. Le groupe qui était arrivé à Khasso était composé de quelques

dizaines d'individus sous la conduite du vieux Fundu-Kuru-wulen. Le fils Benjamin,

(lagaré), de Farin-Séétigui. Ils avaient traversé le Gué de Damba, (damba-jubé) en

amont de l'actuel village de Bafoulabé et avaient rejoint le Khasso-Ban-Béra afin de se

mettre sous la protection de Séga-Duwa Diallo, le Roi du Khasso. C'était vers 1710.

 

Les grandes coalitions militaires en vue d'envahir un Pays, un Territoire à cet époque, n'

étaient pas pour but de «comettre un génocide» mais de faire un maximum de prisonniers

car à cet époque, sur toute la surface de la Terre, prisonnier de guerre égal esclave, et

esclave = «marchandise». Le sinistre l'île de Goré qui avait vu défiler des millions d'ouest-

Africains vers l'Europe puis l'Amérique était à son «apogée» au début du 18éme siècle

puisque «ces commerces» n'avaient cessés officiellement que vers le milieu du 19éme siècle.

L'expression Soninké : (ma goré, ma lakhira), ou Goré ou la mort, était une réalité à cet

époque. prés de la moitié de la population de Barinta, dont beaucoup de descendants de

Sorah-Moussa, avaient été tenus en esclavage ou vendus. Certains descendants de Sorah-

Moussa étaient devenus forgerons, notamment à Farabana, Capitale de Niambia.

Beaucoup d'enfants, des petits-enfants et d'arrières petits-enfants de Farin-Séétigui le

grand avaient péris lors de ces événements. Fundu-Kuru-wulen, était le seul rescapé de

fils de Farin-Séétigui, (N'zan-Tigi). Et par conséquent, seul héritier de droit pour

l'ensemble de sous-clans Séétigui, c'est à-dire le sous-clan Kuru; le sous-clan Mody; le

sous-clan Gagny et le sous-clan Fundu-Kuru lui-même, (bunda). D'où la fameuse

expression : (fundu-kuru la bunda-naani), les quatre sous-clans de Fundu-Kuru.

 

Mais si vraiment, prisonnier de guerre est égal esclave, alors quel Pays, quel Peuple dont

les combattants n'ont jamais étaient fait prisonniers par dizaines de milliers et par cent-

aines de milliers? Et si vraiment, une défaite militaire est égale à un esclavage, alors

quel Peuple ou quelle nation qui n'avait jamais été vaincu et son territoire occupé

militairement? De l'antiquité à la fin du moyen âge, la seule logique en cours dans le

monde était qu'un peuple vaincu devenait l'esclave du vainqueur. Que les prisonniers

de guerre étaient des esclaves de leurs geôliers. Mais dire qu'en 2015, on est esclave par

«ascendance» puisque vos grand parents avaient été prisonniers de guerre ou avaient été

vendus. Mais quelle mentalité? Quelle absence de l'éthique et de la moral? Quelle vision

ou conception du monde? «Au lieu de parler de la réparation des victimes de l'esclavage,

de leur réhabilitation sociale», certains parlent de l'esclavage par «ascendance». Comme

si des peuples, ou des familles, sont condamnés à jamais! à subir les même «tristes sorts»

que leurs grand-parents avaient subis.

Si tel est le cas, cela voudrait dire qu'aucun peuple au monde ne pourrait être ni

«indépendant ni souverain» car, aucun peuple, dans l'histoire n'avait échappé à une

domination, à une occupation de son Territoire et à un asservissement périodique.

 

Farin-Kara Sissoko et Djitta-Horolen Dembélé.

D'après nos sources, Séga-Duwa Diallo avait réservé un accueil «chaleureux et fraternel»

à ces malheureux réfugiés de Barinta. Mais nous avons fini par savoir que Séga-Duwa

avait au moins trois motivations lorsqu'il a accueillit ces réfugiés : Premièrement, parmi

ces réfugiés il y avait des enfants dont les mères ou les grandes-mères ou même les deux

étaient de Peulhs de Khasso. Deuxièmement, Séga-Duwa avait besoin «des pions» pour sa

politique au Khasso. Et troisièmement, Séga-Duwa avait besoin des alliés «sûrs» à l'est de

son Pays. Nous y reviendrons... Farin-Kara, originaire du Pays du fleuve Noir, (bafing)

était venu auparavant se réfugier au Khasso, c'était un grand agriculteur, Séga-Duwa lui

a installé prés d'un marais «très fertile». Farin-Kara y développé une agriculture de deux

à trois récoltes annuelles.

Djitta-Horolen, un autre grand agriculteur, originaire du Kaniaga, sur l'ordre de Séga-

Duwa était venu s'installer au côté de Farin-Kara. En quelques décennies, ces deux

hommes avaient fait preuve d'une réussite économique et sociale «insolente» qui avait

suscité même la «jalousie» du Roi de Khasso.

 

Leur village, appelait (kaara-ganle) en Peulh, le village ou la maison de Kara, et (karà-

ganlé) en soninké était devenu le village actuel de Karaga dans le Khasso.

Grâce aux produits agricoles, les deux hommes avaient disposé beaucoup de troupeaux

en toutes espèces confondues. Beaucoup de femmes et d'enfants. Beaucoup de captifs et

de familles de castes, (niama-kala). Des Artistes de tout le Pays de la région venaient leur

faire la court à Karaga.

 

T'le-Makan Diabaté, originaire de Manden-Kangba était venu faire la court à Djitta-

Horolen, Il lui a donné un grand étanlon. Comme l'hivernage était proche, il lui a demandé

d'attendre la saison suivante, T'le-Makan a accepté cette proposition. Et du coup, Djitta-

Horolen lui a donné la main d'une Dame qui s'appelait, M'ba-Malu Kumaté (kumaré).

En fin de compte, sans parler de filles, on nous cite les noms de trois garçons que M'ba-

Malu et T'le-Makan avaient eu à Karaga : Malu-M'mady, Malu-Sara et Malu-Makan.

Mais nous n'avons pas d'information si, finalement T'le-Makan Diabaté était retourné

dans son Pays d'origine ou s'il était résté à Khasso jusqu'à sa mort.

Batta-waly Tambora, originaire du Maacina, était lui aussi venu faire la court à Djitta-

Horolen, il lui a donné la main de M'ba-Siga Kumaté, la Soeur de M'ba-Malu. Elle lui

a donné cinq fils : Makan, Makan-fing, Kossa, Dan-Moussa et N'faly. Karaga était devenu

l'un des villages le plus peuplés et les plus prospères au Khasso. Farin-Kara était de la

lignée de Sorah-Moussa, alors que Djitta-Horolen lui, était de la lignée du clan Traoré de

Kaniaga, (Khania-remu). Les Artistes-Griots ne pouvaient pas faire la court à l'un et à

l'autre «sans exalter la gloire» de leur lignée respective. Alors, de la réussite, de la

prospérité, de la renommée du village de Karaga qui dépassait les limites du Khasso,

Séga-Duwa Diallo, le Roi du Khasso en était à la fois «jaloux, inquiet et agaçait».

 

«La charte fondatrice du Khasso».

Dés sa désignation comme Roi du Khasso, sa doctrine était que, «chaque étranger

accueilli au Khasso serait accueillit conformément au statut social qu'il avait dans son

Pays d'origine, qu'aucun étranger accueilli n'aurait le droit d'être désigné Roi ni prince

Régnant sur une partie du Khasso ni même d'avoir des enseignes Royaux», (nous avons

que cette doctrine avait finit par évoluée au file du temps).

Séga-Duwa, comme un hasard! Avait trouvé un lieu d'accueil pour les réfugiés de Barinta

à côté du village de Karaga, (fenda-wulen-tinti), un ancien champ de Djitta-Horolen. En

échange de leur installation sur cette terre, ils ont donné à Djitta-Horolen la main d'une

Dame qui s'appelait (Fenda-wulen), Fenda la teint claire. Fundu-Kuru-wulen et son

groupe s'était installé là vers 1711. La même année, Séga-Duwa Diallo avait invité

l'ensemble de Khasso à «une grande cérémonie de sacrifice» tradition Manden à Khasso-

Ban-Béra. Un taureau rouge immolé sur un mirador, (biiré), pas une goûte du sang ne doit

tomber au sol, toute la viande doit-être consommée le même jour. Trois grands calebasses

(félingho) remplit du lait caillé mélangé des boulettes du mil ou du maïs, (dégo). A l'issue

de cette cérémonie, chaque chef de clan du Khasso, (khabilé-mokhoba) avait fait un

serment, ((khali-khangho) kali-kan) : «jurer de ne jamais se trahir, d'avoir des amis et

ennemis communs, de se porter secours et assistance en toutes circonstances». On peut

appeler : «la charte fondatrice du Khasso», en 1711 à Khasso-ban-Béra.

 

le prétexte de Séga-Duwa Diallo.

La cérémonie de sacrifice de Khasso-Ban-Béra a été présidée par le chef du clan Konaté,

(sindy-sy), le clan sindy-sy est de la lignée de Sindy-Kô-Makan de Manden, selon certaines

sources. A l'issue de la cérémonie de Khasso-Ban-Béra, tous les clans de Khasso mais

surtout les nouveaux venus de Barinta étaient devenus «des instruments» de la politique

de Séga-Duwa Diallo. Dés la première saison de pluie, «les pauvres» rescapés de Barinta

qui n'avaient même pas des semences pour cultiver, avaient demandé des semences à

Farin-Kara et à Djitta-Horolen du village de Karaga. Djitta-Horolen, qui avait des

semences de maïs pour sa propre consommation et des semences destinées aux commerces,

avait chargé son ouvrier forgeron d'aller donner des semences destinées aux commerces

aux réfugiés de Barinta, et cet ouvrier qui serait «déjà corrompu» par les services secrets

de Séga-Duwa était aller donner des semences «réservées» à Djitta-Horolen et à sa famille.

Quand les semences commençaient à pousser, Djitta-Horolen, de passage dans le champ

de maïs de réfugiés de Barinta, un agriculteur professionnel, il avait remarqué que c'était

bien ses semences «réservées» qui leur avaient été données.

 

Furieux ! Il était aller demander à Fundu-Kuru et à son groupe, «d'arracher eux-même

lés pieds de maïs ou alors c'est lui qui enverrait ses hommes pour les arracher». Il s'en

suivait une grande dispute entre les deux camp. Les réfugiés de Barinta avaient aussitôt

envoyé un messager à Séga-Duwa à Khasso-Ban-Béra pour lui exposer la situation.

Pour Séga-Duwa, le prétexte était trouvé : (inin-na luntagholu be kélo-la, menu bota

Barinta khané-ikharifa-n'ma) traduction : Ils sont en conflit avec mes hôtes de Barinta

qui sont venus se confier à moi. Le lendemain à l'aube, la cavalerie de Séga-Duwa était

venue encercler le village de Karaga. Il n'y a pas eu des massacres, mais il y a eu tout

ce qu'on peut appeler : l'humiliation, la spoliation. Farin-Kara et Djitta-Horolen

s' étaient vus confisquer toutes choses qui représentaient une richesse à l'époque : Bétails,

produits agricoles, captifs, familles de castes extra. Nous avons dit en amont que Séga-

Duwa avait besoin des pions, et bien les réfugiés de Barinta venaient de servir des pions

pour provoquer Farin-Kara et Djitta-Horolen et fournissant ainsi à Séga-Duwa Diallo, le

prétexte qu'il attendait pour sévir contre le village de Karaga pour sa réussite économi-

que et sociales a la quelles il était « jaloux-malade». Un proverbe de Manden disait :

(denmisen-ni klé tige la jugu, ani maba-koro kola niinina), traduction : un enfant grand

provocateur, il est avec un adulte. Les réfugiés de Barinta avaient été les enfants

provocateurs et Séga-Duwa, (maba-koro kola niinina).

 

Séga-duwa Diallo, au lieu d'intervenir en sa qualité du Roi du Khasso comme médiateur

dans cette querelle, il était intervenu en parti pris direct contre le village de Karaga.

Les hôtes qui étaient là depuis moins d'un an étaient défendus contre les hôtes qui étaient

là depuis quelques décennies et avec une grande réussite. Une autre raison de la méfiance

de Séga-Duwa à l'égard du village de Karaga, il se rappelait que son ancêtre Marenfa-

Diaadié avait assassiné un prince régnant du Kaniaga au debut du 1700éme siècle avant

de prendre la fuite et que Djitta-Horolen était originaire du Kaniaga.

Farin-Kara et Djitta-Horolen avaient des nombreuses familles de castes, (niama-kala) elles

ont été toutes débauchées. Leurs hôtes, (jatigui) étant devenus pauvres (horo-fanga n'

tangho). Mais depuis Farin-Kara et Djitta-Horolen, aucun agriculteur n'était venu mettre

en valeur et exploiter les riches-terres de Karaga et faire preuve de la même réussite écono-

mique et sociale qu'il y en avait au debut du 1800éme siècle. Comme si Karaga, malgré

ses terres fertiles, était devenu un village maudit!

 

Les Griots de Khasso aiment encore chanter la chanson telle que : «si vous donniez vos

biens aux Poêtes de Manden, (manden-ghnaralu), ils chanteront votre nom au quatre

coin du monde, alors que si vous les gardiez jalousement, les détenteurs du Pouvoir,

(fankamalu), vous les confisqueraient sans merci». En effet, à la pire époque de la «loi de

la jungle», la loi du plus fort, les détenteurs du pouvoir, (fankamalu), pouvaient : Spolier,

assassiner, changer le Statut-social de qui ils voulaient et quand ils voulaient. Comme

avait fait Séga-Duwa Diallo à Farin-Kara et à Djitta-Horolen à Karaga. Il leur a laissé

leur Statut «d'homme-libre», (hooro) mais il leur a dépossédé de tous ceux qui étaient une

sources des richesses et des prestiges. C'est à-dire des décennies de travail et de richesses

accumulées. Comment, dans ces conditions, encourager le travail, si les détenteurs du

pouvoir étaient là pour vous confisquer tous ceux que vous gagneriez par la sueur du front?

Les réfugiés rescapés de Barinta, toujours sous la houlette du vieux Fundu-Kuru-wulen

ont séjourné au moins quatorze ans à Fenda-wulen-tinti, puis, sur décision de Séga-Duwa,

ils ont été déplacés vers l'est du Pays. Sur le plateau de la colline de Khérémé, à environ

quatre kilomètres à l'est de Fenda-wulen-Tinti, ils ont campé pour une saison de pluie où

ils ont cultivé toutes les semences qu'ils avaient. Et à l'approche des récoltes ils ont repris

leur chemin, toujours vers l'est en y abandonnant tout sur pieds. En effet, depuis Barinta,

un grand géomancien, (diabalalà) Arahoba-Mamady Konaté, avait prédit qu'il y aurait

une grande «catastrophe», qu'une partie de la population de Barinta aller partir en exode.

Il leur a indiqué plusieurs signes, il leur a préconisé un sacrifice : De cultiver toutes

semences qu'ils pouvaient avoir sur les hauteurs d'une colline et de les abandonner avant

les récoltes. Les réfugiés de Barinta s'étaient installés sur la colline de linmé, actuel

village de Yahinané, soit dix kilomètres à l'est de Khérémé. quelques temps après, le vieux

Fundu-Kuru est décédé, soit vers 1726.

 

«les malheur de uns fait les bonheur des autres»

Nous avons dit que parmi les réfugiés de Barinta, il y avait des enfants dont les mères

ou les grande-mères ou même les deux étaient des Peulhs de Khasso, c'était notamment

Adambary-Moussa, (alias sangha-moussa), le jeune Adambary-Moussa avait entre 20 et

25 ans au moment de l'exode de la population rescapées de Barinta. Sa mère, Adambary-

Sangaré était une Peulh de Khasso, ainsi que sa grande-mère, Senuman Cidibé. Senuman

Cidibé, nous l'avons déjà évoquée, était la femme de Séétigui-Mody et la mère de Senuman

-Demba, qui veut dire Demba fils de Senuman, c'est Senuman-Demba que des Soninkés

avaient donné le surnom de (sangha). C'était donc Senuman-Demba qui avait épousé

Adambary Sangaré et engendré Adambary-Moussa appelait couramment, Sangha-

Moussa. Arrivé dans le Khasso, Adambary-Moussa s'était retrouvé comme chez-lui à

Barinta, adopté dans toutes les familles Peulhs de Khasso comme l'enfant du Pays.

C'était normale, naturel, personne ne pouvait rien soupçonner puisque un l'adage

Khassonké dit : (nin dingho-nté a faala, abé a naala), traduction, si un enfant ne pas dans

la famille de son père, il serait dans celle de sa mère. Seulement voilà, Séga-Duwa Diallo,

le Roi du Khasso avait «un projet secret» concernant Adambary-Moussa qui ne pouvait

pas ne pas faire de bruits...

 

C'était une époque du «Racisme institutionnel», dans chaque entité Territoriale, chaque

entité-ethnique, appliquait «la discrimination et le Racisme-institutionnel» envers les

autres entités et sans scrupule. Si votre mère n'était pas originaire du pays, si elle n'était

pas de la même ethnie vous aviez toutes les chances d'être discriminés, et même d'être

privés de l'héritage du père.

Nous avons également dit que Séga-Duwa avait besoin «des Alliés sûrs» à l'est de son

Pays car cette partie était peuplée essentiellement des Soninkés mais aussi de ses cousins

Diakités, et Sangarés. Selon feu Sékhiné-Mody, Oussoubi-dian Diakité «avait émis des

reserves» lorsque Séga-Duwa a été désigné Roi du Khasso et raison pour laquelle il s'était

éloigné vers l'est avec les Sangarés et fondé le village de oussoubidiagna. Cette partie qui

s'appelle Tomora, Tomora est un Toponyme Soninké. La preuve, toutes les Toponymes

de cette Région qui se terminent par (R-A) sont d'origines Soninké, Exemple : Diarra ou

Jarra; Diéoura; Dioumara; Kaniara; Niogoméra; Tambakhara; Gaméra; Dinguira...

Sont tous d'origines Soninkés.

 

Le clan Sangaré s'était installé au nord de Oussoubidiagna, à Sangaré-là.

Cet entité était habitée par des Soninkés depuis la fin de l'empire de Wagadu, (ghana).

Les principaux clans étaient des Samassa, Diawara, Diaby, Sacko, Baradji... Donc, les

Soninkés étaient «largement» majoritaires dans le pays à cet époque. Des villages

Tel que : Bindiga; Kidénkamé, devenu Kidikamé; Gody; Dialaga; Tranguinlé: Marena;

Khérsignhané; Tafasiriga; Missidy; Demékhé; Madihavaya; Guidenfalé... sont tous de

noms ou de mots Soninkés. Le village de Madihavaya, par exemple, venait du nom de

Mamady-Hawa Sacko, Mamady-Hawa, signifie, Mamady fils de Hawa, sa mère.

Le groupe réfugié de Barinta était donc arrivé s'installer dans un Pays Soninké grâce à

«la force de la cavalerie» de Séga-Duwa Diallo vers 1726. Les plus nombreux et les plus

vaillants-guerriers, les Samassa, avaient livré bataille, ils ont été vaincus, alors les autres

clans ont accepté de négocier, soit de rester et «d'accepter la loi des nouveaux maîtres» du

Pays, soit de se retirer vers le Soroma et le Dialan.

 

Après la mort du vieux Fundu-Kuru-wulen, Bira-Senuman était devenu le chef du clan-

Séétigui et du groupe de Barinta. Installait à Bindiga auprès des Marabouts Diaby, Mus-

tapha le grand et Mustapha le petit, (mustapha-guinlé, mustapha-dépé) c'était lui qui

avait allumé la flamme qui ne dévait pas s'éteindre pendant une période donnée.

Bira-Senuman était malade et un peu âgé. En plus il gardait des séquelles de Barinta, à

la fois physique et psychologique.

Mady-wulen, fils de Kissima s'était installé lui à Bribary, Sonto-Gagny à Saman, Makan-

Bougary à Jontan-Kholin, Fundu-Kuru-Séga, lui était resté auprès de la tombe de son

père à Yahinané, (linmé), et Adambary-Moussa au côté de Bira-Senuman à Bindiga.

Ce que nous appelons groupe de Barinta était composé des éléments suivants : Les

membres du clan Séétigui, Fundu-Kuru, grand-père (mamakhé) Bira-Senuman et Fundu-

Kuru-Séga, Oncles paternels, (babandigholu) Mady-wulen, Sonta-Gagny, Makan-Bougary,

Adambary-Moussa, Khudédia-Mady, Sané-Séga, Hamoussa... Voilà les rescapés du clan

Séétigui.

Les autres non membres du clan-Séétigui étaient : Mady-Goré Sylla et famille, Dialy-

Sambou Koyaté et famille, Tunka Kanté et famille, Boy-Diango et frères, Samandin

Coulibaly et famille + Les nouvelles familles de Karaga : famille T'le-Makan Diabaté et

famille Batta-waly Tambora, devenue Taméga, les familles Farin-Kara et Djitta-Horolen,

voilà le groupe de Barinta au moment de leur arrivée à Tomora.

 

Le mythe du lutin ou du fantôme de la colline de Koyamane.

Koyamane Samassa, appartenait au clan Samassa. C'était un grand guerrier, un animiste,

((Tunti-Tigi) Tun-Tigo). Il vivait sur une colline qui porte encore son nom : la colline de

Koyamane, prés d'actuel village de Sépé. C'était aussi un grand trafiquant, (Taguiré) mot

Soninké mais d'origine Arabe, (Tadjiire), qui veut dire commerçant ou commerce. Un

commerce qui était surtout de la «marchandise humaine». Un grand agriculteur et un

grand esclavagiste du nom de Tuntu Bidané-sy, achetait des hommes, des femmes et des

enfants valides pour défricher, mettre en valeur et cultiver des riches-terres en limons

de Diombokhu, (jon-bugu).

Koyamane Samassa était l'un des «fournisseurs de Tuntu Bidané-sy en marchandise

humaine». Pour régner en maître sur le Pays, Koyamane avait interdit à quiconque d'être

désigné Roi ou Prince-Régnant dans ce Pays. Koyamane ne circulait souvent que de Nuit.

Au moins trente kilomètres autour de sa colline, il était capable «d'aller abattre», à coup

de flèche, en plein nuit, n'importe quelle personnalité aussi entourée et aussi gardée soit-

elle et de disparaître ni vu ni connu.

D'où sa réputation du fantôme de la colline de Koyamane, (koyamane-goto).

 

Koyamane, menait une vie solitaire sur sa colline. Pour atténuer sa solitude, il avait

kidnappé une fillette dont nous ignorons à la fois le nom de baptême, le nom de famille

et l'origine ethnique. Il lui avait donné le Pseudonyme de (Takhiné).

C'était cette fillette, devenue fille ou même femme, qui «allait être fatale» à Koyamane.

Le groupe de Barinta qui, grâce à la cavalerie de Séga-Duwa Diallo venait de vaincre le

clan Samassa et s'installer en force tout autour de la colline de Koyamane dans les

villages de : Bindiga, Linmé, Bribary, Jontan-Kholen, Saman...Takhiné «qui vivait une

vie de sauvage», chaque fois que son «maître» s'absentait, elle était toute seule sur cette

colline. L'arrivée d'un grand groupe de Mandés avec plein d'instruments de musiques ne

pouvait pas passer inaperçu. A chaque nuit tombant, les bruits de tam-tam, Tambours,

Djébé, Kora... Retentissaient et c'est un Pays des multiples collines rocheuses dont les

échos amplifiaient les bruits du son de ces gros instruments de musiques. Une animation

musicale jamais vue dans ce Pays!

 

Takhiné ne pouvait s'en retenir. Elle a tout fait pour rentrer en contact avec ces gens-là.

Chaque fois que Koyamane, grand trafiquant entre Tomora et Diombokhu s'absentait,

elle venait guetter le village le plus proche de sa colline, Oussoubidiagna. C'est ainsi qu'

elle avait fini par entrer en contact avec ces nouveaux venus et se familiarisée avec eux.

Takhiné avait raconté toute sa vie de captive et leur a indiqué comment «neutraliser»

Koyamane. Il ne se lavait qu'un lundi et un jeudi et à une certaine heure de la journée,

dans un point d'eau entouré du bois. Des hommes armés s'y étaient cachés. Cet homme

si alerte, n'avait rien soupçonné. Il était venu commencer sa baignade, il fut encerclé et

capturé, décapité.

 

Ainsi, s'en était fini le mythe, la légende du fantôme, du lutin de la colline de Koyamane,

(koyamane-goto). Koyamane était parfaitement un être humain.Un Soninké du clan

Samassa. Il avait sa chevelure tressée en boucle, du front vers la nuque. Au même moment

où Koyamane avait été éliminé, la colline (tinto), indiquée depuis Barinta a été découverte.

Il s'agissait de la colline de Khérsignhané, (Khérsignhané-Tinto). Ainsi donc, nous sommes

vers 1727. Toutes les conditions semblaient être réunies pour que ces nouveaux venus, «les

nouveaux alliés de Séga-Duwa, Puissent s'installer en maîtres dans le pays». En aucun cas,

sans le soutien politique et militaire de Séga-Duwa Diallo, d'une part, ce groupe n'aurait

jamais pu s'installer sur un Territoire Soninké si peuplé à l'époque et d'autre part, ni les

Diakités ni les Sangarés, cousins de Séga-Duwa qui étaient là aussi depuis des décennies,

n'auraient accepté volontiers qu'un groupe de Mandé, nouveau venu, prennent le pouvoir

et que eux, se trouvent être des simple hommes-libres du pays, (hooro). C'était Séga-Duwa

qui leur avait autorisé de désigner un prince-Régnant sur un Territoire qui faisait parti

désormais de sa souveraineté, c'est à-dire de «l'intégrité Territoriale» du Khasso. Et c'était

par conséquent, encore lui qui avait imposé le choix du candidat, en occurrence Adambary-

Moussa. Au mépris de toutes règles de la hiérarchie du clan Séétigui, (N'Zan-Tigi).

 

Des contre-vérités concernant Bira-Senuman.

Le vieux Fundu-Kuru n'était plus, Bira-Senuman lui, était malade. Mais, même aprés

Bira-Senuman, la hiérarchie du clan Séétigui reviendrait à Fundu-kuru-Séga, puis à Mady-

wulen. Séga-Duwa Diallo avait décidé autrement, il a décidé «d'investir» Adambary-Moussa,

Prince-Régnant du Tomora. Bien sûr, cette décision, nulle ne pouvait la contester, car la

puissance, la suprématie de sa cavalerie était incontestable, non seulement à Khasso mais

aussi tout au tour du Khasso. Il en avait fait la démonstration face à Farin-Kara et à Djitta-

Horolen à Karaga, il en avait fait la démonstration face au clan Samassa de Tomora.

Au côte des clans Diakités et Sangarés, éleveurs de troupeaux, il y avait d'autres éleveurs

qui vivaient avec les Soninkés, les Diogoran, la majorité des Diogoran avaient préféré se

retirer avec le clan Diawara vers le Dialan, mais le sous-clan Amadou-Sira-Méssin, lui,

avait préféré rester à Tomora.

 

Une version officielle dit que Bira-Senuman avait demandé «volontiers d'être ramener à

Barinta pour mourir là où étaient morts ses parents». Cette version, nous la contestons

avec force et argument car, après la mort de Fundu-Kuru, Bira-Senuman était le chef

de ce qui restait du clan Séétigui et du groupe de Barinta.

Bira-Senuman avait des femmes et des enfants. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas

croire qu'en son âme et conscience, il puisse demander à retourner «mourir» sur une

«Terre-mythique» de Barinta. Notre version est que, devant la volonté de Séga-Duwa

de désigner Adambary-Moussa, (sangha-moussa), comme Prince-Régnant du Pays, on

avait éloigné Bira-Senuman ou bien on l'avait «assigné à résidence» à Bindiga, son village

et on avait annoncé au Pays qu'il était soit-disant retourné à Barinta. Car, il était difficile,

voir inconcevable de désigner Prince-Régnant, le fils de Senuman-Demba devant

Senuman-Bira.

 

Nous n'avons pas, depuis plus de trois siècle, depuis l'exode de Barinta, un seul exemple

d'un membre du clan Séétigui, demandant à retourner mourir à Barinta. Nous n'avons

pas un seul exemple qui aurait fait testament qu'après sa mort, son corps soit enterré à

Barinta. Alors, pourquoi Bira-Senuman? Bira-Senuman qui avait vécu les événements

«dramatique» de Barinta et qui en avait gardé des séquelles à vie, comment serait-il aussi

Nostalgique de Barinta? Pourquoi Bira-Senuman abandonnerait-il ses femmes, ses enfants,

son clan et son peuple pour aller mourir à Barinta? D'autant plus qu'il ne pouvait ignorer

que «les nouveaux maîtres» de Barinta n'allaient pas lui réserver un «comité d'accueil

chaleureux!» Bira-Senuman n'était pas très vieux mais malade et donc parfaitement

manipulable! Les tribunaux de tous les Pays du monde connaissent «des affaires de

manipulatios et d'abus de faiblesse» dont sont victimes les personnes âgées et malades.

On leur fait signer des chèques dont elles ignorent et le montant et le bénéficiaire. On leur

fait signer des testaments dont elles ignorent les contenus...

Notre conclusion : Bira-Senuman avait été victime d'une manipulation et d'un abus de

faiblesse orchestré par Séga-Duwa Diallo.

 

une liste de membres masculin, rescapés du clan Séétigui,

(n'zan-tigi), arrivés au Khasso vers 1710 :

1 - Fundu-Kuru-wulen, fils-benjamin de Farin-Séétigui, (lagaré).

2 - Bira-Senuman, fils de Séétigui-Mody, et petit-fils de Farin-Séétigui.

3 - Séga, fils de Fundu-Kuru, et petit-fils de Farin-Séétigui.

4 - Mady-wulen, fils de Kissima, petit-fils de Kuru, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui.

5 - Gagny I, fils de Bira, petit-fils de Gagny II, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui.

6 - Bougary, fils de Makan, (jon-kanda-makan), petit-fils de Kuru, et arrière-petit-fils

de Farin-Séétigui.

7 - Khudédia-Mady, fils de Bira- Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody, et arrière-petit-

fils de Farin-Séétigui.

8 - Sané-Séga, fils de Bira-Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody, et arrière-petit-fils de

Farin-Séétigui.

9 - Hamoussa, fils de Bira-Senuman, petit-fils de Séétigui-Mody, et arrière-petit-fils de

Farin-Séétigui.

10 – Adambary-Moussa, fils de Senuman-Demba, petit-fils de Séétigui-Mody, et arrière-

petit-fils de Farin-Séétigui.

11 - Mody, fils de Séga, petit-fils de Fundu-Kuru, et arrière-petit-fils de Farin-Séétigui.

 

Dans ce groupe, aucun éventuel membre féminin du clan Séétigui n'est nous est connu

malheureusement ! Les filles, que ce soit dans une fratrie ou dans la hiérarchie d'un clan,

elles sont rarement citées dans l'histoire orale.

Nous n'avons aucune liste ni de statistiques concernant les règles de successions entre

Farin-Séga-Duwa, petit fils de Sorah-Moussa et fondateur de l'ex-Principauté de Barinta

et les arrières-petits-fils de Farin-Séétigui, soit une période d'environ cinq siècles.

Par contre, une chose est sûr, depuis les arrières-petits-fils de Farin-Séétigui ou depuis

Adambary-Moussa, aucune règle hiérarchique du clan Séétigui n'a été respectée en

matière des successions. Adambary-Moussa avait régné sur ses Oncles-paternels :

Bira-Senuman et Fundu-Kuru-Séga, ainsi que sur ses aînés, notamment Mady-wulen,

((bribary-komo) khôma). Et Danla-Mamoudou avait fait pire! Il avait régné sur des

Oncles paternels et sur des aînés du même patrie linage, c'est à-dire qu'il était un enfant

issu du troisième mariage de son père, Danla Cidibé. Les enfants issu du premier

mariage, Holla Nomokho et les enfants issu du deuxième mariage, Dafa Konaté ont été

marginalisés ! Depuis plus de trois siècles, la hiérarchie, non seulement pour l'ensemble

des sous clans qui constituent le clan Séétigui mais même la hiérarchie à l'intérieur du

sous-clan Séétigui-Mody ou du sous-clan Senuman-Demba, n'a jamais été respectée.

Remarque : du fait pour chaque clan, sous-clan ou famille, de vouloir conserver

l'exclusivité de l'exercice du pouvoir politique «est une pathologie historique et

universelle».

 

 

Le sacrifice de Khérsignhané, vers 1727.

Avant l'investiture d'Adambary-Moussa, il y a eu des rituels de sacrifices à Khérsignhané.

Une jumente rouge, (jubé-yéré) enterrée vivante. Cette jument avait été fournie par le

Diogoran Amadou-Sira-méssin qui était devenu un allié du groupe de Barinta. Les Diaby-

marabouts avaient eux aussi conféssionné des gri-gris également enterrés avec la jument.

Un forgeron, Fafaran-ba Kanouté, qui vivait avec les Soninkés avait changé de camp. Il

a apporté trois-cent houes (dabo) au groupe de Barinta comme «son cadeau de bienvenue»

dans le Pays. En toute méprise, la hiérarchie du clan Séétigui avait été bousculée. Une

hiérarchie basée sur la gérontocratie : On ne règne pas sur son père (fà), ni sur son grand- père (mamakhé), ni sur son Oncle-paternel (baba-n'dingho), ni sur son frère aîné (khoto).

En tout cas au niveau d'une famille, d'un village, d'un clan ou sous-clan. Cette règle

hiérarchique reste valable jusqu'à nos jours. Elle est valable dans toutes les familles,

tous les clans, toutes les ethnies du Pays. A chaque fois qu'elle n'est pas suivit, c'est, «soit

une abdication volontaire, soit un coup de force!»

 

«Takhiné a été récompensée».

Takhiné, dont nous ne connaissons ni le nom de baptême, ni le nom de famille d'origine,

a été mariée à Malu-Mady Diabaté avec promesse que ses descendants «seront toujours

des griots-spéciaux» pour les descendants d'Adambary-Moussa, (sangha-moussa).

Takhiné, est un mot d'origine Soninké qui peut être un pseudonyme ou un titre.

Ce qui est sûr, ce que, ce n'est pas un nom de baptême, puisque, plus de trois siècles

après, personne parmi ses descendants n'a été baptisée du nom de Takhiné.

Nos grands-parents utilisaient couramment des surnoms, des pseudonymes, des titres...

Par exemple, Fundu-Kuru, n'était pas non plus un nom de baptême. Grâce aux écrits de

Marian-Mady Sissoko, nous avons appris qu' il y a, à Manden, un endroit qui s'appelle

Fundu, et à ce même endroit, une colline qui s'appelle, colline de Fundu, (fundu-kuru)

exactement comme on dit : colline de Kita, (kita-kuru), colline de Niani, (niani-kuru),

colline de Nianan, (nianan-kuru) extra. Nous avons également que nos Ancêtres avaient

l'habitude de baptiser leurs enfants du nom des collines majestueuses ou des arbres

majestueux. Ils le faisaient par superstition, mais aussi par nécessité de se rappeler de

l'endroit de cette colline et de cet arbre. L'histoire de se rappeler d'où nous venons?

 

Toujours selon Marian-Mady Sissoko, les (jula) de Manden, les commerçants, avaient

fondé un village au pieds de la colline de Fundu, (fundu-kuru), ce village, selon lui,

s'appelle (jula-fundu). Et bien, à notre grande surprise! Il y a à Tomora, dans le Secteur

de Touba, un village du nom de (jula-fundu), dioulafoundou, orthographie française.

Voilà un emprunt, une référence directe au Pays Manden. On rebaptise le nouveau

village du même nom qu'un village d'un autre Pays, d'une autre époque. Une autre

façon, une autre manière, de se rappeler d'où nous venons? Bien qu'illettrés, nos grands-

parents avaient une capacité de repère que nous, nous n'avons pas aujourd'hui. Le village

de (jula-fundu), vieux de plus de huit siècles, se trouve encore au Pays de Manden.

 

Qu'était devenu le clan Samassa après sa défaite?

Aujourd'hui, aucune famille Samassa ni à Tomora ni dans un Territoire voisin du Tomora.

Selon certaines sources, le clan Samassa, le plus important groupe Soninké du Pays au début

du 1800éme siècle avait vu ces membres réduits en esclavage ou vendus. Certains ont eu

leur nom de famille changé. C'était une monnaie-courante à l'époque. Des individus,

des familles entières avaient eu leurs noms de familles changé. Une technique qui permet

d'effacer le passé d'une personne, d'une famille. L'esclavage, est un «moyen de détruire

l'être humain», puisqu'il consiste à effacer la mémoire de la personne soumise à cette

condition. «En effet, être capable de poser les questions qui je suis? D'où je viens? Qui nous

sommes? D'où nous venons? Et de trouver les réponses, permet de lever la Tête en toutes

circonstances. Par contre, ne plus être en mesure de poser ces questions et de trouver les

vraies réponses, permet de baisser la Tête et d'accepter n'importe quel mensonge».

 

Nous avons affirmé que Séga-Duwa Diallo avait besoin des «alliés sûrs» à l'est de son

Pays. Il était un grand connaisseur de l'histoire qui remontait des longues périodes

Il savait que les Soninkés qui avaient fondé «l'une des premières grandes-civilisations

ouest-Africaines», le Wagadu (ghana), avaient connu des siècles de déboires climatiques;

Des défaites militaires; Des exodes; Des dispersions... Après la chute de Wagadu, (ghana)

11éme siècle, leur division et leur dispersion avaient atteint un tel degré qu'ils ne voulaient

même plus «vivre ensemble dans un semblant état organisé». Par conséquent, ils ont

perdu leur savoir-faire et leur tradition-militaire qui étaient si élaborés à Wagadu,

notamment la cavalerie. Alors, Séga-Duwa, voisin des Soninkés au nord et à l'est de son

Pays, il «ne leur faisait pas très confiance en matière des Sécurité et de Défense».

Séga-Duwa savait aussi que, contrairement aux Soninkés, les Mandés, malgré la perte

également de leur empire du Mali, conservaient encore une bonne partie de leur savoir-

faire et leur tradition-militaire hérités des grands empires. Il espérait donc qu'un groupe

-Mandé, dirigeait par un clan de la lignée «du célèbre Sorah-Moussa» pouvait être un

allié plus «sûr que les Soninkés», à l'est de son Pays car, sa cavalerie ((sufa) sofa), plus

son Territoire s'agrandissait, plus elle avait des difficultés à le défendre en toutes saisons.

 

L'expression : «manden-Joma-folo, ani manden-joma-laban».

Le premier prêtre et le dernier prêtre de Manden. Le nom Séétigui (N'Zan-tigi) était une

déformation soit d'origine Peulh, soit d'origine Soninké. Un Titre de la quatrième

hiérarchie de prêtres de Manden, ((manden-joma), dôma). La déformation d'origine

Khassonké est encore pire! : (Sandigui), au lieu de, (N'Zan-Tigi) d'origine Manden.

L'institution de : «Manden-joma», était une institution des prêtres de la religion ou de la

croyance locale. Et l'institution de : «manden-mory», était une institution des marabouts

de la religion musulmane.

Les titres de cinq hiérarchies de Prêtres de Manden, (manden-joma), sont les suivant :

- 1 Komo, (khôma).

- 2 Momo,

- 3 Momo-N'Zan-Tigi,

- 4 N'Zan-Tigi,

- 5 N'Zan.

A chacune de ces hiérarchie, il y avait une tenue vestimentaire et un autre objet tenu

dans la main qui lui permettait d'être distinguée parmi les autres hiérarchies.

«Une véritable organisation de type militaire». Même les forces-armées du monde

moderne, les officiers supérieurs sont là pour organiser, diriger, planifier... mais en

cas de conflit armé, ce sont les officiers-intermédiaires jusqu'aux derniers échelons

qu'on retrouve en plein-feu de la guerre. Et bien, à Manden, si le Komo et le momo étaient

les grades supérieurs, c'était surtout (Momo-N'Zan-Tigi), jusqu'à (N'Zan), qui étaient

les plus redoutables chasseurs et guerriers! Nous vous rappelons que Magan-Sun-Jatta,

et Fakoly Kurumah portaient le Titre de : (Momo-N'Zan-Tigi). Les Griots de Manden

disent, que trois-cent treize (Sogolokun) et trois-cent treize (Niogolokun) étaient garnis

sur le chapeau et que ce chapeau était posé sur la Tête de (Jatta), que ce chapeau était

posé sur la Tête de Fakoly. Selon Marian-Mady Sissoko, Les (Sogolokun) étaient des

objets qui provenaient des êtres vivants capables d'attaquer ou de se défendre sans venins.

Et (Niogolokun) provenaient des êtres vivants capables d'attaquer ou de se défendre à

coup de venins, ((khuno) kuna).

 

Les Griots de Khasso qui ne maîtrisent pas souvent la langue Mandée, disent :

«Momo-Séétigui kurumagha!», au lieu de : «momo-N'Zan-Tigi-kurumah!». Le titre de

Fakoly Kurumah. Certaines sources disent qu'avec le chapeau de (momo-n'zan-Tigi),

vous pouvez «hypnotiser» un gibier ou un ennemi en face. Comme le fait le cobra-royal,

(sa-séké-sà), il hypnotise ses proies par un simple regard à distance!

Dans tout le pays du monde, à l'époque de l'illettrisme absolu, où le nom d'un enfant n'était

pas inscrit dans un état civil à la naissance, où l'enfant, même devenu adulte n'avait pas

une pièce qui porte son nom de baptême, et bien les Titres, les surnoms, les pseudonymes,

les adjectifs... Répétés quotidiennement par toute la famille et tout le village, finissaient

par effacer et supplanter les noms de baptêmes. Ainsi, par exemple : (N'Zan-Tigi),

devenu Séétigui et Sandigui, était en fait, un Titre donnait au quatrième prêtre de

Manden, (manden-joma), alors que, (Fundu-kuru et Takhiné), étaient des Pseudonymes,

et que, (Sangha) était un Surnom donné à Senuman-Demba, fils de Séétigui-Mody, père

(Sangha-moussa), en fait, Demba-Moussa ou Adambary-Moussa.

 

Quelques indications : Si vous entendez, (momo-n'zan-tigi-kurumah), c'est Fakoly

Kurumah. * (Tanmita, baya-bulah, Tansoko, baya-bulah), c'est encore Fakoly, (bulah yé

saala, bulah te Korobo), c'est toujours Fakoly Kurumah, (koromago).

Mais si vous entendez : (bulolu farin'ya-ta), c'est Sorah-Moussa. (susokho-sanu ou

banna-sanu-kurumah), c'est aussi Sorah-Moussa.

Sorah-Moussa, comme son frère Fakoly, étaient originaires de Sosso. Ayant donné une

grande quantité d'or à Magan-Sun-Jatta à manden-Daga-jalla, Magan-Sun-Jatta lui

avait dit :- «anbaa, sosso-n'ga, sanu-tigi». En langue Mandée, (sosso-n'ga), veut dire

c'est lui qui vient de Sosso ou habitant de Sosso ou originaire de Sosso.

Tandis que, l'expression, (anbaa), est un signe d'un homme satisfait face à son

interlocuteur. Et l'expression, (sanu-tigi) veut dire que, vous êtes propriétaire de l'or.

Donc, (Sosso-n'ga, sanu-tigi), qui est devenu (susokho-sanu) alors que Sorah-Moussa,

Woren-Moussa et Fakoly, avaient le nom de famille de Kurumah, (koromago). C'est

à partir de leurs enfants que le nom de famille (Susokho) est apparu. Sissoko pour

l'orthographie française.

 

*(baya), en Mandée-Bamnan, est un collier quelconque que les femmes portent sur le bras, sur le coup et sur le hanche. Quand Fakoly Kurumah avait exécuté le Roi de

Niani, Kara Camara, il lui avait trouvé un collier en perle sur le bras et il lui l'a retiré

pour le mettre à son bras. Et les Griots de Manden l'avait appelé, (baya-bulah), c'est à-dire le bulah qui porte un collier en perle sur le bras. Depuis cet époque, des Prince Régnants

descendants de Sorah-Moussa ou de Fakoly, portaient un collier en perle sur le bras.

 

 

Quelques cours de la langue Mandée-Bamnan.

Le mot, (tigi), a une place énorme dans la langue Mandée-Bamnan. Il est multi-

polyvalent. il peut être aussi bien, un attribut; un Titre; un adjectif; un prédicat;

qu' un possessif... Exemple : (koo-Tigi) = Autorité Suprême, Souverain...

  • (wary-Tigi) = riche, qui a beaucoup d'argent.

  • (Tun-Tigi) = porteur du carquois ou animiste.

  • (N'Zan-Tigi) = l'un des Titres de Prêtres de Manden, (manden-joma).

  • (kélé-Tigi) = général d'armée, commandant en chef des troupes en campagne. -((Sira-Tigi), Silatigi) = capable de parler avec les esprits du baobad, * (janjonh).

  • (a Tigi) = la personne demandée ou recherchée ou en question.

  • (fen-tigi) = quelqu'un qui a beaucoup de biens, (sans précision de la nature des

    biens).

* (janjonh, pseudonyme d'un acteur du film de Momo Cissé auquel nous voyions parler avec les esprits du baobad).

Un publicité-télévisée au Mali qui dit : «barika-Tigi» montre bien qu'une langue,

n'importe quelle langue au monde, «est une combinaison de tous ceux qu'on peut

combiner pour traduire, exprimer ou signifier quelque chose». Dans cette publicité, le

mot (barika), est un mot d'origine Arabe, (Bârik), qui signifie force, puissance, béné-

diction... Alors que le mot (Tigi) est d'origine Mandée-bamnan. Nous pouvons utiliser

sans hésiter, le terme Mandé-bamnan, comme les termes : Anglo-Saxon et le terme

Arabo-Bérberes, par exemple.

 

Le nom Séga-Duwa, est d'origine Arabe, (cheikh-dawâ, ou duwâ). Tandis que le verbe

(duwa) est également d'origine Arabe, béni. En Mandé, en Peulh, en Soninké et en

Khassonké, c'est la même prononciation du verbe (duwa) = béni et le mot (duwawu) =

bénédiction. Par contre les Bamnan disent (duga) = béni, (dugawu) = bénédiction.

A ne pas confondre, (duga) = béni et (dugà) = vautour, l'oiseau charognard.

Donc, le noms duwa, à la fois masculin et féminin, chez les Mandés et les Khassonkés,

est le même que le nom duga, chez les Bamnan. Remarque : les Khassonkés disent

(duwawo) pour dire, bénédiction.

Le nom Makan, terme Bamnan, et le même que le nom Makhan ou Maghan chez les

Soninkés et les Khassonkés. Il est aussi le même que le nom Magan, chez les Mandés.

C'est un attribut de Dieux dans le coran, (mukhâny), qui signifie, richissime, c'est lui qui

rend riche, c'est lui qui se suffit à lui-même. Et c'est un titre quand on le donne aux êtres

humains. Raison pour laquelle certains empereurs de Wagadu et du Mali portaient le

titre de Makhan, Magan pour les Mandés, et Makan pour les Bamnan.

Nous avons déjà évoqué le fait que des titres, des surnoms, des pseudonymes... étaient

devenus des noms propres à force de l'usage. Et bien le nom Makhan, était un titre à

l'origine. Mais c'est le terme Bamnan, Makan qui est le plus utilisé pour des noms

propres. Par contre, à chaque fois que nous parlons de Sun-Jatta, nous écrivons, Magan

-Sun-Jatta, Magan qui est le terme Manden. A savoir que les fins maîtrises de la langue

Mandée, ne prononcent qu'une seule syllabe pour dire Magan, ils disent, (Man). Exemple

: (man konaté suba-dugulen) = Magan Konaté le sorcier bien renseigné !

 

Tous les universitaires africains et non africains nous écrivent, (Soundiata) alors qu'à

l'origine c'était : (So-Jatta), lion domestique. Quand vous entendez (Jatta ou Jarra), c'est

exactement le même, ça veut dire le lion. C'est seulement le terme Mandé et le terme

Bamnan. Pourquoi l'enfant baptisé Mamary Konaté avait pris le surnom de : (So-jatta?)

C'était pour trois raisons principales : (1), Fils de Fara-koro-Makan Konaté et de

Sogolon Koné, sept années après sa naissance, Mamary Konaté marchait à quatre

pattes. (2), La force de ses membres inférieurs étaient montées dans ses membres

supérieurs, sa poitrine, ses épaules, ses bras et sa tête avaient pris des volumes

disproportionnés par apport à son âge et ainsi, Mamary Konaté, marchant à quatre

pattes, avait la morphologie d'un lion mâle, ((jatta-ké) jarra-tié).

Et (3), tout enfant de son âge ou même un peu plus âgé que lui, si vous le mettiez en

colère, s'il vous prenait par le pied ou par le bras, sans l'intervention d'un adulte, vous

ne pouvez pas vous délibérer de ses mains. Ce sont ces raisons qui lui avaient valu le sur-

nom de : (So-jatta), Nous, nous avons choisi d'écrire : Sun-Jatta, afin de nous rapprocher

un peu de «l'original», (So-jatta). Voilà un autre surnom utilisé par le monde entier

comme un nom de baptême : Soundiata, au lieu de (So-jatta), lion domestique.

En langue Mandée-Bamnan, (So) veut dire la maison ou le village, et (faso), veut dire

le Pays, la patrie.

(Simbon), était lui aussi, un titre donnait aux grands chasseurs de Manden. Il veut dire le

lion tout court, comme (simba) en lingala. Aujourd'hui, beaucoup de personnes portent

des noms propres de, (Simbon).

 

Qui était Sorah-Moussa? Et qui était Farin-Séga-Duwa?

Sorah-Moussa serait né vers 1190 à Sosso. Il appartenait au clan Konsiguya-Koly,

Kurumah. Son grand-frère, N'fa-Koly Kurumah, était un grand chef de guerre de Fodé

Jarrisso ou Diarrisso, le Roi du Sosso. Suite à * «un contentieux d'ordre passionnel»,

N'fa-Koly Kurumah avait profité d'une mission de guerre donnée par Fodé Jarrisso, alias

(Sumaworo Kanté) pour traverser le fleuve Joliba avec ses troupes et les membres de son

clan et rejoint Magan-Sun-Jatta à Siby, le Pays de Kaman-Jan Camara.

Sorah-Moussa qui était un «riche-Homme d'affaire et commerçant», était en voyage

d'affaire. Il a été informé que son grand-frère et tout son clan avaient abandonné Fodé

Jarrisso à Sosso pour rejoindre à Magan-Sun-Jatta (So-Jatta) à Manden.

De son retour, il était rentré directement à Manden. Entre-temps, la bataille de Krina

avait déjà lieu et Fodé Jarrisso alias (Sumaworo kanté), a été vaincu, 1235.

Sorah-Moussa avait donc trouvé Magan-Sun-Jatta à Daga-Jalla, entouré d'une foule

en liesse ! Célébrant la victoire de Krina. Il lui avait adressé cette salutation :

-* «I Tannu Béra !» Sorah-Moussa était lui-aussi accompagné d'un grand groupe dont beaucoup des marabouts et d'une cavalerie de plusieurs centaines des

chevaux pour sa garde personnel. Il avait appelé sa cavalerie à faire une démonstration

du combat devant Magan-Sun-Jatta, *(Kataba-naani ani sokan ségi kononto).

 

Magan-Sun-Jatta «a été très impressionné par la maîtrise technique de cette cavalerie».

Magan-Sun-Jatta avait donné un siège de gouverneur de province (harin), à Sorah-

Moussa vers 1237, son siège était à Diaka. Et Farin-Waly 1er, (waly-marufa), qui serait né

vers 1240 à Diaka était l'un de douze fils de Sorah-Moussa qui avaient atteint l'âge adulte.

Il était donc le Père de Farin-Séga-Duwa, fondateur de l'ex-principauté de Barinta vers

1280.

* (I Tannu-Béra) I, en langue Mandée-Bamnan, et même en langue maternelle Khasonké,

c'est le pronom de la première personne du singulier. Et, (Tannu) c'est le verbe louer,

féliciter, faire la gratitude à quelqu'un. Et, (Béra) c'est une place publique. On sait que

la moindre village de ce pays dispose une place publique appelée : (béra) et qui sert à tous

les villageois. On s'y retrouve pour chanter, danser, fêter, commémorer... On avait

reproché à Sorah-Moussa d'avoir été absent et loin du pays au moment de la bataille

«décisive» de Krina. Et, afin de prouver «sa loyauté» envers Magan-Sun-Jatta, il avait

engagé sa cavalerie contre les localités «rebelles» de Kéléya, de Noya, de Wandiaka...

qui refusaient encore de croire à la défaite militaire de Fodé Jarrisso à Krina. Qui

 

refusaient d'admettre la fin de la suprématie du Sosso désormais surclassé et supplanté par

Manden. A la fin de cette campagne «foudroyante», il avait dit ceci à Magan-Sun-Jatta :

- «I ma-yé, dongho-don-kélé, O bi maa fadenké niédon-iro», Traduction : Vous voyez hein!

chaque jour une guéguerre, votre rival finirait par vous narguer et de vous dédaigner.

(une leçon donc à retenir). Il voudrait dire par là, qu'il fallait faire la guerre pour une

bonne fois et pas des interminables guéguerres!

 

* (kataba naani), «étaient les quatre mouvements techniques et tactiques du combat en cavalerie». Et (sokan-ségi-kononto), «étaient les neuf mouvements de vas-et-vient rapide

en cavalerie». Pour dire, Dieux soit louer! en langue Mandée-Bamnan, on dit : «ka ala-

Tannu». Nous pouvons ainsi traduire cette salutation de Sorah-Moussa par : «louange à

toi! félicitation à toi! ou gratitude à toi! en cette place publique», (I Tannu-béra).

 

A notre connaissance, la Dynastie ou la tribu Sissoko (susokho) est constituée de trois

branches : La branche Sorah-Moussa, (la plus importante), la branche Fakoly, (N'fa-

Koly), et de la branche Woren-Moussa. Et, selon certains spécialistes de ce domaine,

une Dynastie ou une tribu est constituée des branches, (boloma-faraw), et les branches

sont constituées des clans, ((khabilolu) kabilaw), des clans sont constitués des sous-clans,

((bundalu) bondaw), des sous-clans sont constitués des familles ((dinbayalu) denbayaw).

 

Une Présentation sommaire :

L'actuelle Commune Rurale de Tomora depuis 1960 et l'ex-principauté de Tomora de vers

1727 à 1960. Et qui était tenue par des rescapés du clan Séétiqui, venus de l'ex-Barinta.

La Commune Rurale de Tomora a une superficie d'environ 1500 kilomètres-carrés et

d'une population estimée à 40.000 habitants. A notre connaissance, elle ne dispose ni

du plan cadastral, ni des coordonnées géographiques propres, mais nous pouvons tout

au moins, estimer des coordonnées géographiques suivantes : ((0°) 40 ') longitude-

Est / Ouest, et (((0°) 36 ') 29 '') l'altitude Nord / Sud. A savoir qu'environ 80% de la

superficie de la Commune Rurale de Goundara au Sud-Est, est incluse dans ces coor-

données géographiques. Les principales activités économiques de la commune sont :

L'agriculture, l'élevage et le commerce. Or, en un demie-siècle, le rendement agricole

de la terre a baissé entre 40 et 55% selon des localités. La faune et la fleure de plus

de 70% «à cause d'un modèle d'agriculture, d'élevage et de chasse très inadapté depuis

longtemps». En effet, il y a cinquante ans, un seul chasseur pouvait fournir plusieurs

villages en viande de plusieurs espèces; Un seul spécialiste du miel pouvait fournir à son village en miel sauvage; Des gamins des villages fournissaient quotidiennement des

quantités des poissons de toutes espèces à leurs familles en provenance des marigots et des

maraîchages environnants; Des fruits sauvages abondaient dans la nature qui régalaient

des populations, des animaux et des oiseaux. La localité était verdoyante. L'herbe poussait

a plus de deux mètres de hauteur à certains endroit...

 

Aujourd'hui, sur toute l'étendue du territoire de la Commune, un lapin, un perdrix, a

du mal à se cacher. Les arbres géants, comme des kapokiers (jallo), des baobads, (sitoo),

sont en voie de disparition. Il semble que dans ce pays, on ne se rappelle plus que la

principale cause de la chute de l'empire de Wagadu (ghana), a été un problème

écologique. «Une concentration excessive des Hommes et de leurs animaux d'élevages

avait conduit a une destruction massive de la faune et de la fleure de toute la région».

Conséquence, un pays qui était très boisé, où il y avait des grands cours d'eau, était

devenu un pays désertique où la Terre ne pouvait plus faire vivre des Hommes et leurs

animaux. Plus de la moitié de la population du berceau de l'empire, Kumbi-Salah, la

Capitale et ses environs était déjà partie en exode bien avant l'arrivée (des almoravidînes

et des almorabitûnes), en 1070 après -S-C. «Qui n'avaient qu'achever un empire a

l'agonie». Prés de dix Siècle après, on ne semble pas toujours conscient qu'à partir

d'un certains nombres de têtes d'animaux d'élevages par kilomètre-carré sur un

territoire, ça devient un véritable feu de brousse sans fumée ni flamme !

 

pourtant, nous n'avons nul besoin des grandes conférences ni colloques internationaux.

Nul besoin des grandes campagnes politiques et médiatiques «sur le climat». Nul besoin

d'être «un scientifique», pour connaître une réalité connue depuis la haute antiquité !

A savoir : (1), que toutes les créatures de la Terre vivent soit en symbiose, soit en inter

dépendance dans laquelle «les unes constitues la chaîne alimentaire des autres», donc,

l'existence des unes conditionne celle des autres.

(2), Que la vie sur Terre est conditionnée de l'eau et de l'air. (3), Que la Terre elle-même

abrite et nourrit les créatures végétales et animales. (4), Et qu'a moins d'être «suicidaire»

envers nous-même et «criminel» envers les générations futures, nous devons les

protéger de toutes pollutions ou contaminations.

Les Indiens de la forêt d'Amazonie, les Pygmés des forêts d'Afrique centrale et les

Aborigènes d'Australie, peuvent nous donner des leçons en la matière !

 

(Les almoravidînes), était un groupe Arabe chassé d'Andalousie, en Espagne. Et, (les

almorabitûnes), un autre groupe Arabe venu de la Syrie et de la Jordanie pour «tenter

de porter secours à leurs cousins d'Andalousie». Mais ils avaient trouvé que c'était

trop tard. Que les rescapés de leurs cousins avaient déjà étés renvoyés de l'autre côté

de la méditerranée par les troupes du Roi d'Espagne. Comme il y avait beaucoup de

des rivalités haineuses entre des Souverains du Maroc et des Souverains d'Andalousie,

le Souverain Marocain de l'époque avait interdit son territoire aux rescapés venus

d'Andalousie et ainsi qu'à leurs alliés venus du Proche-Orient. Alors, ces deux groupes

rassemblaient, avaient longer les côtes d'Atlantique pour s'établir dans l'actuelle Mauri-

tanie. Ce sont eux, qui avaient conquis et colonisé le berceau de l'empire «décadent» de

Wagadu, vers 1070. Et, ils étaient devenus les premiers grands «esclavagistes» dans la

partie Occidentale de l'Afrique.

Selon feu Senen Andriamirado, franco-Malgache, qui était journaliste au journal

jeune-Afrique, dans son titre : «le mali», «Magan-Sun-Jatta, jeune empereur, qui

venait d'être désigné a la tête d'un empire naissant : l'empire du Mali, avait conduit

lui-même ses troupes de Manden-Daga-Jalla jusqu'à Kumbi-Salah et avait «infligé»

une défaite sanglante» aux groupes (almoravidînes) et (almorabitûnes), en 1240.

Depuis cet 'époque, on avait plus entendu parler de leurs noms dans la Région, jusqu'à

une date récente...